1659 : Départ de Louis XIV pour Saint-Jean-de- Luz
L’une des clauses du Traité des Pyrénées, en cours de signature avec l’Espagne, stipule que le Roi de France doit épouser la fille du Roi d’Espagne.
En réalité, les pourparlers et la signature du Traité traînant en longueur, le voyage durera presque un an, le Roi ne rentrant à Paris que le 13 juillet 1660.
Il en profitera pour faire un long détour dans les provinces du Sud Est et y consolider son autorité.
La Cour quitte d’abord Fontainebleau pour Bordeaux, où elle restera du 19 août au 5 octobre; elle sera ensuite à Toulouse, du 14 octobre au 27 décembre, puis à Montpellier, du 5 au 8 janvier 1660; elle arrive à Nîmes le 9 janvier, et le Roi visite le Pont du Gard le lendemain, 10 janvier (voir l’éphéméride du 10 janvier).
Ensuite, le 17 janvier, la Cour arrive à Aix-en-Provence, où elle restera 12 jours, avant de se rendre à Toulon, pour douze jours également.
Louis XIV en profitera pour aller en pèlerinage à Cotignac, pour témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame de Grâce, à qui il devait sa naissance (voir la partie III de l’éphéméride du 10 février, sur le Vœu de Louis XIII).
Louis XIV à cheval et sa mère en chaise à porteurs – le Cardinal, malade, resté à St-Maximin – sont venus à Nans et montés à la Ste-Baume. On en a un récit détaillé. Deux siècles plus tard, en 1860, Mistral et ses amis firent le même pèlerinage. Roumanille l’a raconté en détail dans ses « Oubreto en proso ».
Le 2 mars, le Roi entre dans Marseille, mais pas par la Porte de la Ville : il fait ouvrir une brèche dans le rempart, afin de punir l’indocilité des habitants : le 17 octobre précédent, un Ordre du Roi avait en effet été déchiré en pleine séance à l’Hôtel de Ville (éphéméride du 11 février).
Le Roi ordonne que l’on construise une citadelle (le Fort Saint Nicolas, ci contre) afin de tenir en respect la ville remuante.
Ne manquant pas d’humour, et ayant appris que les marseillais appelaient « bastides » leurs résidences à la campagne, il déclara au Conseil municipal qu’il voulait, lui aussi, avoir sa bastide à Marseille.
Le 27 mars, le Roi est à Orange : c’est là que, visitant le Théâtre antique, il eut le mot fameux : « Voici la plus belle muraille de mon royaume !… »(éphéméride du 27 mars).
Cette reprise en main générale ayant été effectuée, le Roi put enfin penser à aller se marier à Saint-Jean-de-Luz, le 9 juin 1660 (voir l’éphéméride du 9 juin), avant de retourner à Paris, presque un an après l’avoir quittée.
1755 : Le « Grand dérangement »
Au Canada, le Conseil de Nouvelle-Ecosse décide de déporter les Acadiens (colons d’origine française): c’est le Grand Dérangement…
En 1713, la France avait cédé ses colonies canadiennes à l’Angleterre. Devant l’imminence d’un nouveau conflit entre les deux royaumes, la population francophone est déportée en Nouvelle-Angleterre (nord-est des Etats-Unis). Plus de 7 000 personnes, sur 13 000, mourront pendant l’exode. Certains seront rapatriés en France, d’autres de sédentariseront au Québec et en Louisiane.
1794 : Exécution de Robespierre et de ses partisans
Au premier rang de ceux-ci : Antoine Simon, cordonnier, geôlier du Dauphin, et Saint Just (À droite).
« ‘Convaincu que la Révolution n’était rien de moins que l’avènement du divin sur la terre, ce jeune fanatique, dont les paroles, au jugement de Barrère, « étaient comme des coups de hache », n’allait plus cesser de pousser son ami Robespierre aux mesures extrêmes » (Michel Mourre).
« Ce qui constitue une République, – disait-il – c’est la destruction de tout ce qui s’oppose à elle »… Ou encore : « …Je ne juge pas, je tue… Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres. »
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVI, La Révolution :
« …La guerre continuant, la Terreur devait continuer aussi. Mais elle servait à autre chose : elle était un instrument de confiscation. Elle servait à prendre les biens des émigrés, à spolier les suspects et les riches, dans l’illusion, qui durait depuis la Constituante, qu’on donnerait enfin une garantie solide aux assignats.
La Terreur ne pouvait donc pas s’arrêter d’un signe. Robespierre était conduit à se comporter comme un chef. Il commençait à redouter l’anarchie : le premier il osa frapper la canaille parisienne avec Hébert et les hébertistes. Tout de suite après, ce furent Danton et les dantonistes, les « indulgents », ceux qui penchaient pour une paix prématurée, qu’il envoya à la guillotine. L’illuminisme de Robespierre, son jargon prétentieux et mystique n’empêchent pas de remarquer l’insistance avec laquelle, à chacun des grands procès politiques, il parle des traîtres, des agents anglais, du rôle des banquiers, des étrangers suspects comme Anacharsis Clootz, qui pullulaient depuis les débuts de la Révolution, tout un monde bizarre, inquiétant, où il « épura » sans pitié, mais peut-être pas toujours sans discernement, et qu’il expédia à la guillotine, à côté de ce qu’il y avait en France de plus noble et de meilleur, pêle-mêle avec des innocents, des savants et des poètes. Robespierre se faisait appeler « l’incorruptible ». Il y avait donc des corrompus ? On a ici l’impression de ces histoires d’argent, de police et d’espionnage qui sont communes à tous les milieux révolutionnaires.
Au mois d’avril 1794, la Terreur dure toujours. Danton a été supprimé, Camille Desmoulins et sa Lucile aussi. Les hommes de la Révolution se sont dévorés entre eux. Seuls ont échappé les prudents et les habiles, ceux qui ont eu, comme disait Sieyès, le talent de vivre. Mais à force d’épurer la Révolution, Robespierre en a tari la sève. Lui-même, avec le jacobinisme, il est toute la Révolution. Il n’y avait plus rien après les opinions de Marat. Il n’y a plus personne après Robespierre. Il a grandi, depuis la Constituante, par les surenchères que favorisait le principe politique en vigueur depuis 1789 : pas d’ennemis à gauche. Maintenant, quelles sont ses idées ? Que veut-il ? Où va-t-il ? Il ne le sait pas lui-même.
On prête à ce despote les projets les plus bizarres, et la cour de Vienne s’intéresse à « Monsieur de Robespierre ». Pourtant il n’invente plus autre chose que la fête ridicule de l’Être suprême, tandis que la guillotine fauche tous les jours, éclaircit les rangs de l’Assemblée, dégarnit jusqu’à la Montagne. Il ne restait plus guère que ceux qui, par peur, avaient dit oui à tout. Une peur suprême leur donna le courage du désespoir. Robespierre sentit que la Convention lui échappait et il voulut recourir au moyen ordinaire, celui dont l’effet, jusque là, n’avait jamais manqué : l’intervention de la Commune.
Caricature royaliste : on lit, sur la « pyramide » derrière le bourreau empanaché (les révolutionnaires ne craignaient ni la boursouflure verbale, ni l’outrance et la grandiloquence, ni le ridicule vestimentaire) « Ci-gît toute la France »…
On vit alors, au 9 thermidor, cette chose extraordinaire. Les Conventionnels qui survivaient étaient les plus sagaces et les plus subtils, puisqu’ils avaient réussi à sauver leur tête. Ils s’avisèrent de ce qu’on ne semblait jamais avoir compris depuis le 10 août : que ces fameuses « journées » n’étaient au fond que de petites affaires de quartier, qu’avec un peu de méthode, d’adresse et d’énergie, il était possible de mettre les émeutiers en échec.
Sur quoi reposait la Commune jacobine ? Sur les sections. Il s’agissait, pour empêcher une « journée », pour arrêter Santerre et Henriot, de protéger d’abord le point menacé avec des sections modérées, puis de prendre l’offensive contre l’émeute. Il ne suffisait donc pas, pour renverser Robespierre, de voter sa mise en accusation. Il fallait être sûr de ce qui se passerait hors de l’Assemblée. Tallien et Barras se chargèrent de la manœuvre. Elle réussit grâce à une seule section, la section Le Pelletier, qui donna le signal de la résistance.
Robespierre, réfugié à l’Hôtel de Ville, connaissait trop bien le mécanisme de la Révolution pour ne pas savoir qu’il était perdu si l’émeute et la Commune commençaient à reculer. ll voulut se tuer, se manqua et, le lendemain, fut porté tout sanglant sur l’échafaud (27-29 juillet 1794). »
Son épitaphe (apocryphe, mais savoureuse) :
« Passant, ne pleure pas sur ma mort :
Si je vivais tu serais mort ! »
1833 : Loi Guizot sur l’Enseignement primaire
Ministre de l’Instruction publique, François Guizot (ci dessous) fait voter une loi qui va bouleverser l’enseignement primaire.
Elle oblige les communes de plus de 500 habitants à se munir d’au moins une école primaire de garçons et à entretenir au moins un instituteur.
De plus, chaque département français doit désormais disposer d’une École normale d’instituteurs. Par ailleurs, les établissements privés sont légalisés et l’instruction religieuse maintenue.
L’instruction publique sera modifiée plus tard par les lois Falloux et Ferry.
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La lecture de votre remarquable éphéméride de ce jour (ces notes sont, d’ailleurs, toujours remarquables), me fait penser à ce que BAINVILLE écrit, quelque part, dans ses « Lectures », à propos de BRISSOT, et que je cite, à peu près, de mémoire :
« La seule chose qui rende supportables les récits de la Révolution, c’est que l’on peut dire à la plupart des imbéciles et des scélérats qui ont coopéré aux évènements révolutionnaires : « toi non plus, tu n’en as pas pour longtemps ».
Au fond, c’était « chacun son tour ». Tel est d’ailleurs, toujours, en France, le principe de la République : quoique de façon non-sanglante, il faut « que des têtes tombent ».
L’apparition du phénomène totalitaire est historiquement daté. La mentalité qui l’a rendu possible vient sans doute de plus loin.
Les régimes totalitaires ont massacré à grande échelle, et d’une façon encore jamais vue. Mais pourquoi l’ont-ils fait ? Ils ne massacraient pas par plaisir, il faut le rappeler, mais parce qu’ils considéraient ces massacres comme nécessaires. Il ne suffit donc pas de décrire le crime. Il faut s’interroger sur les motivations du criminel.
On pourrait évoquer ici des thèmes le désir titanesque ou messianique de créer un « homme nouveau », désir
conforme à l’exaltation de l’idéologie du progrès, ou encore le thème de l’exclusion du tiers, qui consiste à considérer le monde comme divisé en deux camps dont l’un doit disparaître (« qui n’est pas avec moi est contre moi »).
Mais le coeur du totalitarisme est ailleurs. Ce que les régimes totalitaires cherchent lorsqu’ils veulent éradiquer l’ennemi, ce n’est pas seulement à supprimer toute opposition. C’est à aligner l’ensemble du corps social sur un modèle unique, réputé meilleur. C’est au fond la volonté de réduire à l’unique toute la diversité humaine, qui les pousse à supprimer tout écart, toute déviance, toute pluralité.
Pour définir cette volonté d’uniformisation, on pourrait rappeler que les hommes, au-delà de ce qui les distingue dans leur existence concrète, étaient porteurs d’une âme qui les mettait dans un rapport égal avec Dieu.
A l’idée que tous les hommes sont fondamentalement les mêmes s’est ajoutée la conviction qu’ils devaient le devenir ici-bas au prix d’une suppression des différences.
En clair, il s’est agi de rendre les hommes toujours plus
semblables.
C’est ce que les régimes totalitaires ont tenté de faire avec seulement plus de brutalité.
Antoine Simon, « …convaincu que la Révolution n’était rien de moins que l’avènement du divin sur la terre ».
Louis XIV à cheval et sa mère en chaise à porteurs – le Cardinel, malade, resté à St-Maximin – sont venus à Nans et montés à la Ste-Baume. On en a un récit détaillé. Deux siècles plus tard, en 1860, Mistral et ses amis firent le même pèlerinage. Roumanille l’a raconté en détail dans ses « Oubreto en proso ».
L’esprit totalitaire vient certainement de très loin, mais il n’a jamais été autant présent.
On le croyait tout à gauche chez ceux qui croyaient à l’URSS; ils ont fini de rêver.
L’esprit a été repris sournoisement par un ensemble diffus d’une population jeune qui impose sa vision incompréhensible d’une société dite libérale qui se voudrait Européenne avant d’être planétaire.
Afin d’être tous pareil,en trente petites années, cet esprit totalitaire impose le bonheur aux autres, supprime les petits métiers de la fonction publique, impose de plus en plus les petites gens, réduit les libertés au nom de la sécurité, etc, On met en place une milice au plus haut sommet de la hiérarchie. L’échafaud se rapproche. La liberté s’est envolée…
Anne d’Autriche,en profita pour faire un petit détour à partir d’Avignon,en allant à
APT pour remercier Ste ANNE ,de la naissance de son fils .Cette dernière y était
honorée depuis longtemps au sein de la Cathédrale.
(ses reliques y sont conservées).
Par la suite une grande chapelle et son dôme
y fut construite.