1589 : Mort d’Henri III
Mortellement blessé la veille par le coup de poignard de Jacques Clément (voir l’éphéméride du 30 juillet), Henri III meurt à deux heures du matin, le deux août, après avoir reçu l’extrême-onction vers minuit.
Henri de Navarre – lui aussi Henri III, mais chez lui, en Navarre… – prévenu par un messager accourt au chevet du roi. Ce dernier le met en garde :
« Voyez mon frère comme vos ennemis et les miens m’ont traité. Il faut que vous preniez garde qu’ils ne vous en fassent pas autant«
Puis Henri III invite les gentilshommes présents à reconnaître Henri de Navarre comme son successeur :
« Je vous en prie comme mes amis et vous ordonne comme roi que vous reconnaissiez après ma mort mon frère que voilà, que vous ayez la même affection et fidélité pour lui que vous avez toujours eue pour moi et que pour ma satisfaction et votre propre devoir, vous lui prêtiez serment en ma présence ».
C’est l’avènement de la dynastie des Bourbons.
Devenu Henri IV, « roi de France et de Navarre », celui qui n’était jusque là que Henri III de Navarre parviendra à mettre fin aux guerres de Religion, à relever la France et l’Etat, mais sera à son tour assassiné par un fanatique en 1610 (voir l’éphéméride du 14 mai).
Sur les origines de la Famille de Bourbon, voir l’éphéméride du 7 février
1686 : Consécration de la Chapelle de la Maison royale de Saint Louis
Voulue par Madame de Maintenon (ci contre), dès 1680, cette Maison est d’abord destinée aux jeunes filles pauvres, afin qu’elles puissent recevoir une véritable éducation.
Madame de Maintenon l’établit d’abord à Rueil en 1681, puis à Noisy-le-Roi, Louis XIV ayant offert le château, capable d’accueillir plus de 180 pensionnaires.
Le 15 août 1684, en Grand Conseil, Louis XIV décréta la fondation « d’une maison et communauté où un nombre considérable de jeunes filles, issues de familles nobles et particulièrement des pères morts dans le service… soient entretenues gratuitement… et reçoivent toutes les instructions qui peuvent convenir à leur naissance et à leur sexe… en sorte qu’après avoir été élevées dans cette communauté, celles qui en sortiront puissent porter dans toutes les provinces de notre royaume des exemples de modestie et de vertu. »
Par Lettres patentes des 18 et 26 juin 1686, Louis XIV confirma la fondation de l’établissement.
Enfin, la chapelle de l’école fut consacrée à Notre-Dame le 2 août 1686.
« Puisse cette école durer autant que la France, et la France autant que le monde… » (Madame de Maintenon)
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1754 : Naissance de Pierre-Charles L’Enfant
Il est le concepteur du plan d’urbanisme de Washington, capitale des Etats-Unis d’Amérique.
En signe d’hommage et de reconnaissance, il fut enterré au cimetière d’Arlington (ci dessous).
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1830 : Charles X abandonne le pouvoir
Le 2 août, après trois jours d’insurrection parisienne, et trois autres jours d’hésitation, Charles X, retiré à Rambouillet, abdique, et fait contresigner cette abdication par son fils, le Dauphin.
Il le fait au profit de son petit-fils, le duc de Bordeaux (futur « Comte de Chambord »), nommant le Duc d’Orléans Régent.
A deux siècles de distance, la façon dont trois des quatre derniers Rois de France ont perdu leur trône laisse songeur, et ne peut que surprendre :
• « Louis XVI a pu sauver vingt fois sa Couronne et sa vie », selon la formule de Chateaubriand. À bien y réfléchir c’est péremptoire, et finalement assez banal. Car on doit pouvoir en dire à peu près autant des souverains et chefs d’État qui perdent le pouvoir. (Y compris dans notre siècle : Nicolas II, Alphonse XIII, etc.)
• Après avoir hésité pendant de longs jours, Charles X cède devant l’émeute d’une petite partie de Paris – qui n’est pas « tout Paris », Paris n’étant pas non plus « toute la France » – , alors qu’il venait d’effectuer un voyage triomphal en Alsace qui avait révélé l’ampleur de sa popularité dans la France profonde (éphéméride du 31 août).
• Il cède devant une partie de Paris, comme cèdera à son tour, dix-huit ans plus tard, Louis-Philippe – qui le remplace après son départ – alors qu’en 1848, pour reprendre le mot de Maurras, deux de ses enfants étaient « maîtres absolus des Armées de Terre et de Mer ».
Si l’idée était trop nouvelle pour être sérieusement envisagée sous Louis XVI, il est clair que – si l’on excepte l’habile Louis XVIII, le seul à être mort dans son lit – ce qui a manqué à Charles X, comme à Louis-Philippe, pour asseoir véritablement le trône, ce fut le suffrage universel.
Et pourtant : dans notre album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville. voir la photo « Le peuple, jamais plus heureux que de 1816 à 1830 ».
De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre XVIII, La Restauration :
« …Le roi et son ministre, par une étrange imprudence, ne tinrent aucun compte de l’agitation qui commençait à Paris. Charles X était convaincu de n’avoir affaire qu’à une résistance légale, comme lui-même, appuyé sur l’article 14, était dans la légalité. Le jour où l’émeute éclata, il partit tranquillement pour la chasse. Aucune précaution n’avait été prise. Le ministre de la guerre était aux eaux. La garnison de Paris était réduite à 14 000 hommes, des troupes ayant été prélevées pour la campagne d’Alger. Des régiments sûrs étaient à Saint-Omer à cause des affaires de Belgique ou dans d’autres villes de province pour des cérémonies. Les 27, 28, 29 juillet, les insurgés, venus des faubourgs et du quartier des Écoles, s’emparèrent de Paris, dressant des barricades, arborant les trois couleurs, tandis que la bourgeoisie laissait faire. Cette insurrection avait quelque chose de commun avec les idées des doctrinaires, des libéraux, qui avaient rédigé l’Adresse, des classes moyennes qui les avaient réélus. C’était une explosion des sentiments que Charles X avait voulu apaiser par de la gloire et des conquêtes, tandis que l’Algérie était une diversion dérisoire pour un peuple toujours traditionnel : l’idée républicaine et bonapartiste se confondait avec la haine des traités de 1815. « Les combattants des journées de juillet, dit Émile Bourgeois, n’avaient pas fait une émeute analogue à celle de 1789. Ils avaient pris les armes contre l’Europe au moins autant que contre Charles X et rêvé surtout de la République conquérante et de l’Empire. »
Le roi, retiré à Rambouillet, abdiqua en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux (ci contre), et nomma le duc d’Orléans lieutenant général du royaume. C’eût été, Guizot l’a reconnu plus tard, la solution politique. Elle eût évité une division qui allait tout de suite affaiblir la nouvelle monarchie : la division des partisans de la branche aînée des Bourbons, la branche légitime, et les partisans de la branche cadette. Mais le précédent de 1688 hantait les esprits de ceux qui, comme Thiers, avaient soufflé sur le feu et se tenaient en réserve pour le moment où l’insurrection aurait triomphé. Ce furent eux qui offrirent la couronne à Louis-Philippe, duc d’Orléans. Cette solution, conforme à leurs goûts, avait, pour les politiques, l’avantage d’écarter le régime républicain, qui eût immanquablement signifié la guerre plus encore que l’anarchie, et qui eût introduit la France dans un conflit désastreux avec l’Europe. Ainsi, républicains et bonapartistes avaient fait la Révolution, et le parti constitutionnel l’avait confisquée. Les insurgés subissaient une autre monarchie. Mais, comme le disait l’un d’eux, ce que les vainqueurs des « trois glorieuses » avaient espéré, République ou Empire, ce serait « pour plus tard »… »
1914 : Le caporal Jules-André Peugeot est tué à Joncherey
C’est le premier militaire français tué pendant la Première Guerre mondiale.
1936 : Mort de Louis Blériot
Regarder : Pionniers de l’aviation 1909-2009 Louis Blériot homme de la manche
1937 : Record de vitesse pour le Normandie
Le Normandie était le fleuron de la Compagnie Générale Transatlantique : construit aux chantiers navals du Havre, il mesurait 312 mètres de long et pouvait recevoir 1972 passagers. Son existence sera courte : réquisitionné par les États-Unis pendant la Guerre, il sera ravagé par un incendie dans le port de New York en 1942.
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