1297 : Boniface VIII proclame la sainteté de Louis IX
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l’honorable maison capétienne règne de père en fils :
« Saint Louis représente un retour à l’idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d’Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c’est ainsi qu’après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.
Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n’est plus le pieux Robert qui s’enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu’à lui, la dynastie capétienne n’avait qu’à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu’à la vertu, jusqu’à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d’Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d’animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis. »
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Louis IX, pris pour arbitre par l’Europe entière »
1443 : Fondation des Hospices de Beaune
Nicolas Rolin, Chancelier de Bourgogne, fonde, avec sa femme Guigone de Salins, les Hospices de Beaune, et crée en 1452 un nouvel ordre religieux : Les sœurs hospitalières de Beaune.
« Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443… dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels… je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… «
Il commande le Polyptyque du Jugement dernier (illustration plus haut) au peintre flamand Rogier van der Weyden, pour les hospices :
Ces Hospices recevront leur premier malade en 1452 (éphéméride du 1er janvier); et, sur le rôle et l’importance du Chancelier Rolin, voir l’éphéméride du 18 janvier.
Hospices de Beaune
Hospices de Beaune – L’Hotel Dieu – Le-Musée
Hôtel Dieu de Beaune, Le Monument Préféré des Français
1789 : La nuit du 4 Août
1 – Vue par Michel Mourre.
« Séance de l’Assemblée constituante au cours de laquelle furent détruites de fond en comble les bases de la société de l’Ancien Régime. A la suite des interventions du vicomte de Noailles et du duc d’Aiguillon, l’Assemblée proclame « qu’elle détruit le régime féodal, qu’elle abolit à jamais les privilèges personnels ou réels en matière de subsides, enfin que tous les citoyens sont admissibles à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires »…..
…Par acclamation, au milieu d’un immense enthousiasme, fut votée l’abolition des corporations de métiers, des justices seigneuriales, de la vénalité des offices, des droits casuels des curés, des annates, de la pluralité des bénéfices, des privilèges des provinces et des villes.
Louis XVI fut salué comme « le restaurateur de la liberté française » et l’Assemblée se sépara aux premières heures du cinq août aux cris de « Vive le Roi ! ».
2 – et par Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution :
« La prise de la Bastille était bien un symbole. Elle ne retentit pas seulement jusqu’à Kœnigsberg où Kant en dérangea sa promenade. Elle fut en France le point de départ d’une anarchie qui ne demandait qu’à éclater. Le désaveu des mesures d’ordre, l’interdiction de tirer sur le peuple, la fraternisation de certaines troupes (les gardes françaises) avec la foule, l’absence de toute répression après l’émeute, eurent leurs conséquences nécessaires et des suites prolongées. Après le 14 juillet, une vaste insurrection éclate en France. Contre qui ? Contre le vieil objet de la haine générale, contre le fisc. Dans les villes, on démolit les bureaux d’octroi, on brûle les registres, on moleste les commis, manière sûre de se délivrer des impôts. Vaste jacquerie dans les campagnes, et ce n’est pas un phénomène nouveau : ainsi se traduisent les vœux, de forme si raisonnable, qu’ont exprimés les « cahiers ». L’ambassadeur de la République de Venise, observant comme toujours d’un œil aigu, écrivait : « Une anarchie horrible est le premier fruit de la régénération qu’on veut donner à la France… Il n’y a plus ni pouvoir exécutif, ni lois, ni magistrats, ni police. »
Cette explosion, nommée par Taine l’ « anarchie spontanée », n’échappa pas à l’Assemblée. Elle en fut effrayée et elle se comporta avec la foule comme le roi se comportait avec elle : par à-coups et sans réflexion. Un rapport sur le brigandage, qui concluait dans les mêmes termes que l’ambassadeur vénitien, répandit l’alarme. On se dit qu’il fallait faire quelque chose afin de calmer les populations pour qui la promesse d’impôts justes et régulièrement votés était une maigre satisfaction. Le 4 août, dans une séance du soir, un député de la noblesse, le vicomte de Noailles, proposa de supprimer les droits féodaux. Ce qui restait de ces droits était naturellement fort détesté. À la vérité, beaucoup avaient disparu, d’autres étaient tombés en désuétude. La féodalité déclinait depuis bien longtemps. Le sacrifice n’en était pas moins méritoire. Il l’aurait été encore plus si les propriétaires de droits féodaux ne s’étaient en même temps délivrés des charges féodales, dont la plus lourde était le service militaire. Surtout, ce sacrifice aurait gagné à ne pas être consenti sous le coup de la peur et, en tout cas, très étourdiment. En effet, dans une sorte de vertige, ce fut à qui proposerait d’immoler un privilège. Après les droits seigneuriaux, la dîme, qui avait cependant pour contrepartie les charges de l’assistance publique; après la dîme, les privilèges des provinces, des communes, des corporations. Dans cette nuit de panique plutôt que d’enthousiasme, on abolit pêle-mêle, sans discernement, les droits, d’origine historique, qui appartenaient à des Français nobles et à des Français qui ne l’étaient pas, ce qui était caduc et ce qui était digne de durer, toute une organisation de la vie sociale, dont la chute créa un vide auquel, de nos jours, la législation a tenté de remédier pour ne pas laisser les individus isolés et sans protection.
Mirabeau, absent cette nuit-là, fut le premier à blâmer cette vaste coupe, ce « tourbillon électrique », et à en prévoir les conséquences : on avait, disait Rivarol (ci contre), déraciné l’arbre qu’il eût fallu émonder. Déjà il était impossible de revenir en arrière et un mal du moins, mal immédiat, était irréparable. Car si l’on avait rendu la France uniforme, en supprimant d’un trait toutes les exceptions qui rendaient si malaisée l’administration financière, l’État prenait aussi des charges qui, en bien des cas, étaient la contrepartie des redevances abolies. Quant à la masse du public, elle interpréta cette hécatombe dans le sens de ses désirs, c’est-à-dire comme une délivrance de toutes ses obligations. Il arriva donc que, du jour au lendemain, personne ne paya plus. La perception des impôts, qu’on avait crue rétablie en proclamant la justice pour tous, n’en devint que plus difficile. On avait cru « arrêter l’incendie par la démolition ». La violence de l’incendie redoubla… »
1859 : Mort de Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars
Église de Saint Léger, Saulieu
La vie de Saint Jean-Marie Vianney
Très courte (moins de deux minutes) la vidéo suivante montre d’intéressantes vues de l’intérieur de la maison des Vianney, à Dardilly.
1934 : Rassemblement royaliste de Roquemartine
Plus de 10.000 personnes se réunirent ce jour-là dans la propriété du marquis de Bonnecorse, dans la commune de Mollégès, entre Cavaillon et St Rémy de Provence.
En réalité, il y eut plusieurs Rassemblements à Roquemartine, pendant plusieurs années successives, mais il n’existe de document filmé que pour celui-ci (du moins, et pour l’instant, à notre connaissance). Ce fut une constante de l’Action française que d’organiser des Rassemblement royalistes : le plus célèbre et le plus important d’entre eux fut, sans conteste, le Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, en Vendée.
Cependant, c’est en Provence que cette pratique devait rencontrer le plus grand succès, au point de devenir presque une véritable institution, avec les Rassemblements royalistes de Roquemartine et de Barbentane (éphéméride du 29 mai).
A partir de 1969, cette grande tradition fut reprise, pendant près de trente ans, quasiment sans interruption, par l’Union Royaliste Provençale (éphéméride du 8 juin).
Sur ce court document d’époque, on voit d’abord Charles Maurras dédicaçant un livre, puis la caméra fait un balayage sur la foule.
Le premier orateur apparaissant dans ce film, malheureusement muet, est Gaston Clavel, agriculteur, président de la section d’Action française de Mollégès.
Sur la tribune surmontée de l’inscription Vive le roi, viennent ensuite André Vincent, avocat de Montpellier, puis, c’est le tour de Henri Lavalade, cheminot, secrétaire général de la Fédération provençale des Sections d’Action Française, fondée en 1925, puis président de la fédération du Vaucluse en 1933; enfin, Joseph Delest, gérant du quotidien L’Action Française.
Les dernières images, comme au tout début, montrent Charles Maurras, cette fois à la tribune.
Quant aux rassemblements royalistes de Montmajour, Saint-Martin de Crau et des Baux de Provence, organisés après-guerre par l’Union Royaliste Provençale et qui couvrent une longue période de 35 années successives, ils sont dans toutes les mémoires.
1962 : Loi Malraux sur la préservation du cœur historique des villes
Le texte de la « Loi n° 62-903 », du 4 août 1962, complète la législation sur la protection du patrimoine historique et esthétique de la France et tend à faciliter la restauration immobilière dans les centres urbains. Dans les centre-ville, au cours des années 1960, on ne compte plus les « réaménagements » destinés à faciliter la circulation, à introduire de nouvelles surfaces de bureaux, de commerces et de services.
André Malraux prend rapidement conscience de ce que cette « vitalité urbaine » (!) signifie pour l’intégrité des quartiers historiques des villes. Il accorde une attention privilégiée aux abords des monuments qui méritent à ses yeux d’être protégés et met en place pour y veiller une nouvelle section de la commission supérieure des monuments historiques; puis il fait adopter la loi du 4 août 1962 sur les secteurs sauvegardés, qui prend en compte l’existence d’ensembles urbains cohérents et organise leur mise en valeur.
Le premier secteur sauvegardé – dès 1964, soit à peine deux ans après la promulgation de cette excellente loi… – concernera la ville de Sarlat-la-Canéda, patrie de La Boétie, en Dordogne qui a conservé quasiment intacts le tracé de ses rues médiévales et l’élévation des façades de ses hôtels construits à la Renaissance :
Sarlat
1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3
Le lanceur Ariane 3 est capable de placer une charge utile de 2580 kg en orbite de transfert géostationnaire (ou deux charges utiles de 1195 kg chacune en lancement double). Le lanceur Ariane 2, disponible en même temps qu’Ariane 3, correspond à la même définition qu’Ariane 3 sans les propulseurs d’appoint. Il sera capable de placer une charge utile de plus de 2000 kg en orbite de transfert Geostationnaire.
La seule différence entre une Ariane 2 et une Ariane 3 est l’addition de 2 propulseurs d’appoint à propergols solides fixés sur le premier étage d’Ariane 3. Ceci augmente la capacité du lanceur de 2175 kg à 2580 kg.
CARACTÉRISTIQUES D’ARIANE 2 & 3
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :