On ne peut qu’être d’accord. La monarchie est le contraire d’une monocratie, parce que son principe est dynastique. Le roi en est la tête. Mais il n’est pas seul, il est le maillon d’une chaîne entre ses prédécesseurs et ses futurs successeurs. Et il n’est pas seul non plus parce la monarchie, c’est une famille avec femme, enfants, et tout le grand cercle familial.
La Cinquième République n’est pas la Monarchie et le président n’est pas le roi, comme l’a signalé avec justesse le philosophe Marcel Gauchet il y a quelques années : « Mais [Macron] s’est trompé sur ce que l’on attendait d’un roi. Un roi, ce n’est pas un manager, pas un patron de start-up qui secoue ses employés pour qu’ils travaillent dix-huit heures par jour pour que les Français, par effet d’entraînement, deviennent tous milliardaires ! Dans la tradition française, un roi, c’est un arbitre. Quelqu’un qui est là pour contraindre les gouvernants à écouter les gouvernés. Quand les gens accusent Macron d’être le président des riches, ils lui reprochent surtout de ne pas être l’arbitre entre les riches et les pauvres.»
En quelques lignes, le philosophe fait litière de la confusion savamment entretenue par certains doctrinaires d’une Gauche qui se veut républicaine façon Révolution française pour éviter de se pencher sur les limites de leur modèle idéologique, souvent plus idéalement fantasmé que réellement convaincant, au regard de l’histoire comme de la promesse du lendemain…
Dans le même temps, Marcel Gauchet peut nous permettre de préciser ce qu’il ébauche de la nature et de la forme de la Monarchie royale en France, qui ne peut être confondue avec la « monocratie », qui est sans doute un terme plus exact pour définir la Cinquième République fondée par le général de Gaulle.
Quand la monocratie est le pouvoir d’un seul sans contre-pouvoirs effectifs et efficaces, nous sommes bien loin d’une Monarchie royale à la française où le pouvoir central ne peut s’émanciper complètement des pouvoirs locaux (provinciaux et communaux) ou sociaux (socioprofessionnels, corporatifs et syndicaux, entre autres).
En Monarchie, le pouvoir royal « ordonne » l’ensemble, il n’intervient pas forcément dans le fonctionnement et les décisions des organes et des corps intermédiaires : il est, d’abord, un arbitre, et il laisse « jouer les ordres et libertés » selon le principe de subsidiarité, rappelé régulièrement par Maurras, reprenant la vieille formule héritée des légistes médiévaux, « Sous le Roi, les Républiques » : ce qu’il faut bien entendre ici, ce n’est pas un rapport de soumission des républiques locales, professionnelles ou universitaires à l’État central, mais le fait qu’elles se trouvent à l’abri de l’État royal, leurs libertés étant garanties par cet État qui les surplombe sans les plomber.
Tout l’inverse de cette République qui, en se disant aujourd’hui inclusive, se fait de plus en plus intrusive, au risque d’étouffer toute initiative libre ou non-conforme aux dogmes de l’idéologie dominante. ■
Enfin un expose clair et convaincant du système monarchique francais supprimé par la Convention et les regimes qui ont tenté de se substituer à lui depuis la grande révolution de 1793
Excellentissime et impeccable «petit billet»… Amplement suffisant pour que quiconque puisse saisir de quoi il s’agit, n’y eût-il jamais réfléchi jusque-là. Ce devrait diffusé en tous lieux et à tout venant.
Par ailleurs, je prie Dieu pour que les divers petits, moyens, grands et insignifiants groupes royalistes se rassemblent définitivement… On comprendra que je puisse considérer que la meilleure solution consisterait à ce que cela se fasse au sein de l’Action française.