Si inquiétant soit-il, on se dit que l’esprit de décadence et même l’appétit d’organisation de cette décadence, qui se sont emparés des couches dominantes de nos sociétés ont peut-être atteint des limites extrêmes difficilement ou inutilement dépassables… Alors, la loi du balancier ramène aux réalités naturelles élémentaires qui, en fait, n’ont jamais cessé d’être pour le commun des mortels. Boys will be boys… Girls will be girls… disent flegmatiques nos vieux ennemis britanniques. Et quand nous regardons le monde réel, pas celui des écrans, c’est bien ce que nous y trouvons. JSF
Par Jean Kast.
Cet article est paru hier 12 août dans Boulevard Voltaire. Nous n’y ajouterons pas la dose de rejet et de répulsion que nous éprouvons nous aussi pour ces jeux mortifères. La lecture de cet article suffit.
France TV aime les drag-queens. Elle les aime beaucoup. À la folie, même. La polémique internationale qui a suivi l’invraisemblable – et interminable – séquence LGBTQIABCD+ de la sulfureuse cérémonie d’ouverture des JO aurait pu calmer les ardeurs militantes de notre audiovisuel public, mais il n’en est rien. La promotion des drag-queens, femmes à barbe et autres créatures queer poursuit son petit bonhomme de chemin.
Drag Race, la vitrine queer de France TV
Alors que sa troisième saison s’est achevée fin juillet, l’émission Drag Race continue d’être rediffusée sur les plates-formes numériques de France Télévisions. On y découvre les exploits des « Reines », entre numéros de lip sync endiablés, chorégraphies hystériques et maquillages over the top. Les fans adorent. Ils pourront, d’ailleurs, retrouver prochainement les candidats emblématiques de la dernière saison sur scène, lors de la tournée Drag Race qui parcourra la France de septembre à novembre. Quelle chance !
En attendant, certaines scènes déjà cultes du show tournent en boucle sur les réseaux. Il en va ainsi de cette étonnante séquence-émotion où un certain Edeha Noire révèle à ses concurrents être papa. Enfin, maman. Ou, plutôt, « maman 3 ». « Eh oui, j’ai une fille de 2 ans et demi qui vit dans le sud avec ses deux mamans, explique-t-il, sous les regards embués de ses collègues. On a fait l’amour à 3, ça a été assez compliqué, mais j’en avais besoin… En tant que personne trans, non binaire et drag-queen, je suis fier de montrer qu’on peut déconstruire le schéma familial. » Tu penses !
Il semblerait même que l’audiovisuel public ait choisi de faire de cette séquence un contenu « sponsorisé », c’est-à-dire qu’il a payé afin de lui assurer une meilleure visibilité sur la plate-forme X. Voilà de l’argent public dépensé à bon escient. Les Français seront ravis de savoir que leurs impôts servent à financer la déconstruction du schéma familial…
Mission déconstruction
Un papa et une maman, c’est tellement dépassé. C’est un truc de réac, une méthode de fachos. On n’est plus au Moyen Âge. Avoir deux mères et un père non binaire, ça, c’est inclusif !
Voilà déjà plusieurs années que l’audiovisuel public français s’est donné pour mission de déconstruire méthodiquement toutes les structures traditionnelles qui tiennent notre société. La famille, notamment, est dans sa ligne de mire. Pendant que la radio fait l’éloge de ceux qui ne veulent pas d’enfants ou de celles qui regrettent d’en avoir eu, la télévision promeut les modèles familiaux alternatifs. L’ouverture de la PMA aux couples de femmes a ainsi été joyeusement saluée – « La PMA pour toutes, enfin ! » – par France TV. En février 2022, la deuxième chaîne s’est aussi livrée à une apologie en règle de la GPA en diffusant le téléfilm Qu’est-ce qu’elle a, ma famille ?, adaptation d’un livre militant de Marc-Olivier Fogiel.
La gestation pour autrui est interdite en France ? France TV n’en a que faire. En 2020, déjà, le CoRP [Collectif pour le respect de la personne, NDLR], association composée d’universitaires et d’intellectuels, déposait plainte pour dénoncer le « matraquage » et la « propagande scandaleuse » exercée par l’audiovisuel public. En vain. Nos médias d’État poursuivent mordicus leur entreprise de déconstruction et c’est dans ce cadre que s’inscrit la folle mise en avant des « Queens » et de leurs exploits. ■ JEAN KAST