On gagne toujours à rouvrir de temps en temps le Mémorial de Sainte-Hélène du comte Emmanuel de Las Cases. Ainsi à l’heure où l’État-fellaga d’Alger se moque sans cesse de nous sans autre réaction de Paris que de lui donner parfois raison comme le jour où M. Macron qualifia la colonisation française de l’Algérie (qui en 100 ans tripla la population de cette colonie turque sous-peuplée), de « crime contre l’humanité » (sic) …
Janissaires ottomans
Les choses ne se passaient pas du tout comme ça quand, par exemple, napoléon Bonaparte était aux manettes. (Ci-contre) Ainsi le 27 juillet 1802, le Premier consul, mécontent du comportement maritime des janissaires du dey, manda à ce vassal du sultan-calife de Stamboul : « Si vous ne réprimez pas la licence de vos ministres qui osent insulter mes agents, et de vos bâtiments qui osent insulter mon pavillon, je débarquerai 80 000 hommes sur vos cotes et je détruirai votre Régence » .
Depuis le XVIe siècle, Alger était une « régence » barbaresque relevant de l’Empire ottoman. Cette entité vivait surtout de la piraterie en Méditerranée, de concert avec Tunis et l’Empire chérifien, mais ces deux autres puissances barbaresques renoncèrent à la piraterie à grande échelle au début du XIXe siècle.
Enfin Charles X vint …
Le 11 aout 1802, Las Cases note laconiquement dans le Mémorial (Ci-contre) : « Le dey d’Alger donne satisfaction aux réclamations de Bonaparte ». Sous les Bourbons restaurés, les barbaresques algérois recommencèrent peu à peu à rançonner nos bateaux de commerce dans le Mare Nostrum et même à enlever des Français sur la côte provençale pour les vendre comme esclaves en Alger. Ce fut alors Charles X qui reprit l’énergique politique du Premier consul et débarrassa complètement l’Europe de toute menace algérienne… Jusqu’à nos jours. ■ PÉRONCEL-HUGOZ
Alger, 1840
Publié le 15.02.2024 – Actualisé le 7.11.2024.
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.
Retrouvez les publications sous ce titre…
Charles X voulait convertir la terre barbaresque en une terre chrétienne…. un siècle de république anti cléricale a détourné l’immense effort des colonisateurs pour aboutir à ce que l’on sait . Le barrage face à l’Islam a été rompu, DeGaulle a fini le travail !
Les églises chrétiennes n’ont guère été efficaces, non plus, face à la foi musulmane et face aux laïcards. C’est le toast d’Alger du cardinal Lavigerie qui a préparé le ralliements à la République ordonné aux catholiques français par le pape Léon XIII. Comme son successeur, le pape Pie XI en condamnant l’Action Française en 1926, a ouvert toutes grandes les portes de l’Eglise au clergé progressiste peu enclin à convertir l’Islam. En admettant que cela eut été possible ! De Gaulle a bon dos. Mais, dès lors, le sort de l’Algérie était probablement déjà plié lorsqu’il est revenu aux affaires. En 1958 et années suivantes il l’a abandonnée dans des conditions déplorables, mais les conditions en étaient déjà réunies.
Il n’y a qu’en France que ce genre de « ralliement » solennellement proclamé, à un banquet de la Marine (La Royale !) a pu avoir lieu , semble t’il.