1424 : Mort de John Stuart de Buchan ; aux origines de la Maison du Roi
John Stuart (ou Stewart), 3ème Comte de Bucham, illustre parfaitement cette Auld Alliance conclue en 1295 entre Français et Ecossais, réunis par une même opposition à l’Angleterre et, donc, alliés naturels qui, depuis presque un siècle étaient en relation diplomatiques et militaires. (éphéméride du 23 octobre).
La Maison du Roi sous Louis XIV, une troupe d’élite. Étude tactique
La garde écossaise du Roi de France
John Stuart fut fait Connétable (c’est-à-dire chef des armées) et général français durant la Guerre de Cent Ans ; il fut le premier commandant de la Garde du corps du roi.
C’est lui qui, à la tête d’un corps de troupe d’Ecossais, vint au secours de Charles VII et l’aida à battre l’armée anglaise à la bataille de Baugé, en 1421 (voir l’éphéméride du 22 mars).
Fait prisonnier par les Anglais, échangé, il mourut durant la défaite de Verneuil, le 17 août 1424.
La première unité de Gardes du corps du Roi de France fut, ainsi, la Garde écossaise, créé par Charles VII, en 1423 : cette unité était composée de soldats écossais portant le titre d’archers du corps du roi. Le terme d’archer désigne à l’époque un cavalier légèrement armé, à la différence des gens d’armes ou cavaliers, bien cuirassés. Louis XI ajouta à cette première Garde deux compagnies d’archers français. Une quatrième compagnie fut créée par François 1er, en 1515.
Ces quatre compagnies de Gardes du corps n’avaient, au début, aucun lien entre elles, chacune étant dirigée par son Capitaine. C’est Louis XIV qui, en 1664, institua un Etat-major commun aux quatre compagnies, afin de gagner en efficacité.
Entre le règne de François 1er et celui de Louis XIV, le nombre de Gardes du Corps passa de 400 à 1.600 hommes, se stabilisant autour de 1.500 hommes sous Louis XV : en 1737, chaque compagnie comptait 320 hommes, organisés en deux escadrons et six brigades. C’est sous Louis XV, en 1745, que la Maison du Roi accomplit probablement son plus grand exploit, lors de la bataille de Fontenoy (voir l’éphéméride du 11 mai) : alors que la bataille, mal engagée semblait perdue, et que le Maréchal de Saxe lui-même conseillait au roi de quitter le champ de bataille, Louis XV, se mettant lui-même à la tête de ses troupes, chargea fougueusement, avec toute la Maison du roi (ci dessous), culbuta les Anglais qui se pensaient déjà victorieux, et remporta la victoire.
Follement supprimés en 1791 par un Louis XVI trop confiant, trop acquis à la théorie rousseauiste insensée de la bonté naturelle des hommes, les Gardes du corps du Roi manquèrent, évidemment, cruellement à ce même Louis XVI lorsque la Révolution prit le tour que l’on connaît.
Le corps fut rétabli en 1814 par Louis XVIII, qui nomma de nombreux chefs vendéens aux postes de commandement; mais il fut définitivement supprimé en 1830.
Avec les Cent-Suisses, les Gardes du corps veillent sur le roi à l’intérieur de son palais. Ils assurent la garde des portes du palais la nuit. Dans un déplacement ou une bataille, ils se tiennent à la droite du souverain.
Dans la compagnie écossaise sont choisis vingt-quatre gardes parmi les plus anciens, qui portent le titre de Gardes de la manche, chargés d’escorter la personne du roi en permanence. Parmi ces Gardes de la manche, six ont la prééminence lors de cérémonies exceptionnelles, comme le sacre ou le mariage du roi.
Les gardes de la manche se distinguent par le port d’un hoqueton (casaque blanche brodée d’or portée par-dessus leur uniforme). Ils assurent également la garde du corps du souverain défunt et sa mise en bière.
La première devise des Gardes du Corps du Roi était Erit haec quoque cognita monstris (On les reconnaîtra, eux aussi, à leurs actions d’éclat); sous Louis XIV, elle devint celle du roi lui-même, Nec pluribus impar (supérieur à tous).
Sur leurs épées était gravé Vive le Roy.
Ci dessous, les drapeaux des quatre Compagnies de Gardes du Corps, sous Louis XIV.
I. Première compagnie (compagnie écossaise) :
2. Deuxième compagnie (compagnie française) :
3. Troisième compagnie (deuxième compagnie française) :
4. Quatrième compagnie (troisème compagnie française) :
Pour en voir davantage, consultez notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France; et plus particulièrement les six premières photos de la partie 6 (« Les régiments de cavalerie… »), à partir de « La cavalerie, les cavaleries… »
1544 : Aux origines du Canal de Craponne
C’est le 17 Août 1554 qu’Adam de Craponne (ci contre), ingénieur du Roi Henri II, obtint des présidents et maîtres rationaux de la chambre des comptes et archives du Roi en Provence, « permission et licence de dériver les eaux de la Durance à son profit et pour en jouir, user et disposer par les terroirs de la Roque, Lamanon, Salon et autres lieux où bon lui semblera et où lesdites eaux pourront être conduites… »
Comme Pierre-Paul Riquet – pour le Canal du Midi (voir l’éphéméride du 21 mai)… – Adam de Craponne (1526/1576) finança personnellement les travaux, mais dut également faire des emprunts, notamment auprès de Nostradamus.
Il construisit ainsi – entre 1557 et 1558 – le canal qui porte son nom, situé dans le département des Bouches-du-Rhône, et qui relie la Durance au Rhône, amenant de l’eau à Salon-de-Provence et à la plaine de la Crau : l’eau y fut mise pour la première fois le 13 mai 1557.
Le canal a été ensuite prolongé pour aller jusqu’à Arles. Un embranchement le fait communiquer avec l’étang de Berre.
Le Canal de Craponne un exemple de maîtrise de l’eau
Début des travaux du canal de la Durance 1554
Les origines du Canal de Craponne
Le Canal de Craponne, dans les environs de Salon
Sur les 52.000 ha de la Crau, 12.000 ha sont des prairies, grâce à l’irrigation des terres : Adam de Craponne capta d’abord les eaux de la Durance pour les acheminer jusqu’en Crau, premièrement vers Salon de Provence (en passant par Saint-Martin-de-Crau) puis vers Arles; par la suite, des canaux secondaires sont apparus et constituent aujourd’hui un réseau de plusieurs centaines de kilomètres agrandissant ainsi la surface de la Crau irriguée : celle-ci produit maintenant, grâce au travail d’Adam de Craponne, au XVIème siècle, le « foin de Crau », qui bénéficie depuis 1997 d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) : c’est le premier aliment pour animaux à bénéficier d’une telle distinction.
1645 : Naissance de La Bruyère
1661 : La somptueuse réception de Vaux-le-Vicomte
Pour fêter l’achèvement du château qu’il s’est fait construire à Vaux-le-Vicomte, le surintendant des Finances Nicolas Fouquet (ci contre), organise une grande réception pour le roi et la Cour. Le buffet est organisé par Vatel; Molière et Lully présentent une comédie-ballet dans les jardins, dessinés par Le Nôtre; et un grand feu d’artifice est donné au-dessus de l’édifice, conçu et réalisé par l’architecte Le Vau.
Cet étalage de puissance et de splendeur causera la perte du surintendant, qu’une mésentente tenace (le mot est faible…) opposait à Colbert : Louis XIV fera arrêter Fouquet le 5 septembre, par d’Artagnan.
On connaît le mot de Voltaire : « Le 17 août, à six heures du soir, Fouquet était le Roi de France. A deux heures du matin, il n’était plus rien… ».
La Caisse d’Epargne a toujours pour emblème l’écureuil des armes de Fouquet (dont la devise orgueilleuse était : « Quo non ascendet ? »: jusqu’où ne montera-t-il pas ?)
1737 : Naissance d’Antoine-Augustin Parmentier
Parmentier a rendu un service inestimable aux petites gens, mais aussi à la société toute entière, en introduisant la consommation de la pomme de terre dans les habitudes alimentaires : c’est en 1781 qu’il acheva une thèse intitulée « Recherches sur les végétaux nourrissants qui, dans les temps de disette, peuvent remplacer les aliments ordinaires, avec de nouvelles observations sur la culture des pommes de terre »…
Il est cependant juste de rappeler qu’il fut bien aidé, dans ce combat philantropique, par un roi et une reine animés du souci du bien-être de leurs peuples : Louis XVI et Marie-Antoinette.
Dès 1785, devant les résistances populaires très fortes devant cette nouveauté venue d’ailleurs, que le petit peuple redoutait – à tort, évidemment… – et dont on craignait même qu’elle n’eût des conséquences fâcheuses sur la santé (empoisonnements…), Parmentier eut l’idée astucieuse d’apporter au roi des tiges fleuries de « son » tubercule; le roi – très porté sur les sciences, et désireux d’encourager tout ce qui pouvait améliorer la santé publique (il se fit lui-même vacciner en public, en 1774, pour bien montrer à tous l’utilité de la chose) – porta cette jolie fleur à la boutonnière, et la reine la porta dans sa coiffure : le couple mangea ensuite, en public, des « parmentières » comme on appelait alors les pommes de terre.
Et Louis XVI donna à Parmentier l’autorisation de planter 54 arpents (environ 2 hectares) de champs de pommes à Neuily. Parmentier fit garder l’emplacement, de jour seulement, par les soldats du roi, afin d’intriguer la population. Comme il le souhaitait, la rumeur courut que si l’armée est là pour interdire l’accès à ces plantations, c’était parce qu’elles avaient de la valeur. Le stratagème réussit parfaitement : Parmentier fit lever la garde du terrain avant la nuit, et les précieux tubercules furent immédiatement dérobés, ce qui en assura la diffusion massive.
1820 : Louis XVIII donne son Blason à la ville de Saint-Germain-en-Laye
« D’azur au berceau semé de fleurs de lys d’or, accompagné en chef d’une fleur de lys du même et en pointe de cette date : 5 7bre 1638, aussi d’or »
Le roi Louis XIV est né dans le château de Saint Germain le 5 septembre 1638.
Par Lettres patentes du 17 août 1820, le roi Louis XVIII donnait à Saint Germain en Laye le blason portant le berceau et la date du 5 septembre 1638, afin d’honorer la naissance de son aïeul Louis XIV.
1826 : Louis Hachette fonde sa Maison d’édition
Courte biographie : Louis Hachette est né le 5 mai 1800.pdf
L’une des perles des Editions Hachette est, sans conteste, la prestigieuse collection La Vie quotidienne : c’est en 1938 que l’historien Edmond Faral publia le premier tome de cette collection, sa Vie quotidienne au temps de Saint Louis. Puis vint la fameuse Vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’empire, de Jérôme Carcopino, qui a dépassé depuis longtemps « le cap Horn des 300 000 exemplaires ».
La variété des sujets, et l’extrême compétence des auteurs, sont comme la marque de fabrique de cette collection remarquable en tous points, qui fait honneur au goût et à l’esprit français, à l’idée de « l’honnête homme » : ne citons que quatre de ces sujets, ne pouvant les citer tous : La vie quotidienne des Aztèques à la veille de la conquête espagnole, de Jacques Soustelle et La vie quotidienne des Indiens et des Jésuites du Paraguay au temps des Missions, de Jacques Haubert; ainsi que La vie quotidienne au temps de Louis XIV, et La vie quotidienne au temps de Louis XVI, tous deux de François Bluche.
1832 : Mort de Daumesnil
Simple soldat, puis major de la Garde et promu général, il fut nommé gouverneur du château de Vincennes. Il avait perdu une jambe, à Wagram, arrachée par un boulet : c’est lui qui, en 1814, défendant Vincennes contre les Alliés, le sommant de leur « rendre Vincennnes » leur fit la réponse célèbre : « Je vous rendrai la place quand vous m’aurez rendu ma jambe ».
Mis à la retraite par Louis XVIII, il reprit le commandement du château en 1830, et sauva d’une mort certaine les ministres de Charles X, qui y étaient incarcérés, et à qui les émeutiers – dit Michel Mourre – « voulaient faire un mauvais parti ».
1908 : Le premier dessin animé
Emile Cohl, de son vrai nom Emile Courtet, présente le premier dessin animé cinématographique, Fantasmagorie, au Théâtre du Gymnase, à Paris : les dessins sont filmés image par image…
En 1915, l’invention des cellulos, qui permettent de ne pas redessiner le décor en appliquant les dessins sur des feuilles transparentes de celluloïd, fera progresser les films d’animation.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
cherché l’histoire de jardin vaux le vicomte
(A Brahim) Vous cliquez sur le lien; en haut, à droite, vous cliquez sur « version française »; sur la barre d’outil tout en haut, à l’extrême-gauche, vous cliquez sur « château » : le menu déroulant vous offre trois possibilités : cliquez sur la première : « chronologie », et vous avez tout sur les jardins, et le reste… Bonne visite !