1239 : Saint Louis dépose la Couronne d’épines à Notre-Dame de Paris
Neuf ans plus tard, en 1248, il la fera transporter à la Sainte Chapelle, qu’il a bâtie dans le but de l’abriter spécialement, ainsi que les autres reliques de la Passion, achetées à Beaudoin II, l’Empereur de Constantinople.
Le roi apporte lui-même la relique, pieds nus et vêtu d’une simple tunique blanche, s’étant totalement dépouillé de tous ses attributs royaux.
Conservées aujourd’hui dans le Trésor de Notre-Dame (dont aucun objet antérieur à la Révolution ne subsiste), les reliques de la Passion se composent essentiellement de :
• un fragment de la vraie Croix (de 225 millimètres de longueur, 42 millimètres de largeur et 27 millimètres d’épaisseur);
• la Couronne d’épines (ci dessus, composée d’un anneau de petits joncs réunis en faisceau, d’un diamètre de 21 centimètres, reliés entre eux par quinze ou seize attaches de jonc semblables. Un fil d’or consolide les attaches). Il n’y reste plus d’épines, Saint-Louis les ayant réparties entre plusieurs églises. Elle est enfermée dans un anneau de cristal en six pièces attachées par des anneaux de bronze doré;
• la Croix palatine (ci contre, ainsi nommée parce qu’elle fut donnée à l’abbaye de Saint-Germain des Prés par Anne de Gonzague de Clèves, princesse palatine).
Cette croix renferme elle aussi un morceau du bois de la vraie Croix et les lames d’or dont il avait été autrefois revêtu.
Le pied de cette Croix renferme également un morceau des clous de la crucifixion ;
• un clou entier, long de 9 centimètres, sans tête, grossièrement forgé, et dont la pointe méplate est intacte. Il vient de Charlemagne, qui l’avait reçu de l’empereur Constantin V.
La Sainte Chapelle, construite à l’origine pour abriter les reliques de la Passion, aujourd’hui à Notre-Dame, fut consacrée en 1248 (éphéméride du 26 avril)
1563 : Mort de La Boétie
« Le 18 du mois d’août de l’an 1563, Étienne de la Boétie expire. Il n’est âgé que de 32 ans 9 mois 17 jours »
Le Discours de la servitude volontaire, ou le Contr’un, est un court réquisitoire contre la tyrannie, qui surprend par son érudition et sa profondeur, puisque rédigé par un jeune homme d’à peine 18 ans. Montaigne cherche à en connaître l’auteur : de sa rencontre avec La Boétie, naît alors une amitié qui va durer jusqu’à la mort de ce dernier.
Un précurseur lointain du « N’ayez pas peur ! » de Jean-Paul II.
Montaigne rend un très beau témoignage de leur amitié dans ses Essais, au chapitre 27 du Livre I. Après avoir longuement développé la question sur l’amitié qui le liait à La Boétie, il finit par dire :
« Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiez, ce ne sont qu’accoinctances et familiaritez nouees par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s’entretiennent. En l’amitié dequoy je parle, elles se meslent et confondent l’une en l’autre, d’un meslange si universel, qu’elles effacent, et ne retrouvent plus la cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoy je l’aymoys, je sens que cela ne se peut exprimer, qu’en respondant : Par ce que c’estoit luy, par ce que c’estoit moy ».
La Boétie était natif de Sarlat, où l’on peut toujours admirer sa très belle maison; Sarlat fut la première commune a profiter intégralement de la Loi Malraux de 1962 sur la préservation du coeur historique des villes, ce qui nous vaut, aujourd’hui de l’admirer dans sa très grande beauté, heureusement préservée (voir l’éphéméride du 4 août).
1615 : Mort de Louis Métezeau
Chargé par Henri IV de relier le Louvre aux Tuileries par la splendide Galerie du Bord de l’eau (avec Androuet du Cerceau, voir l’éphéméride du 9 janvier), il travailla également à la Place Dauphine (éphémeride du 10 mars) et à la Place Royale, actuellement, Place des Vosges, (éphéméride du 5 avril)
En l’absence de portrait connu de Louis Métezeau, on se contentera d’admirer la façade de l’Hôtel d’Almeras (ci-dessus), qu’il édifia dans le Marais.
Les Métezeau sont une famille d’architectes : le frère de Louis, Clément, est l’auteur de la splendide Place Ducale de Charleville-Mézières, sœur jumelle de la Place Royale (aujourd’hui Place des Vosges) de Paris (éphéméride du 28 novembre, jour de sa mort).
1674 : Première d’Iphigénie
Devenu historiographe du Roi – avec Boileau – Racine est alors au faîte de sa gloire. Iphigénie marque son retour à des thèmes mythologiques après une série de sujets historiques tirés de l’Antiquité (Britannicus, Bérénice, Mithridate), à l’exception de l’orientalisant Bajazet.
Sur les rivages d’Aulis, les Grecs se préparent à aller attaquer Troie. Mais les dieux retiennent les vents nécessaires au départ de l’expédition et exigent le sacrifice d’Iphigénie, fille du chef des Grecs, Agamemnon.
Imitant Euripide et son Iphigénie à Aulis, Racine fait d’Iphigénie – et non d’Agamemnon, le pusillanime – le personnage le plus fort moralement, car elle pousse le respect filial et le patriotisme jusqu’à accepter la mort.
Iphigénie en Tauride, Manuscrit autographe, 1673
1850 : Mort de Balzac
Voir l’éphéméride du 20 mai, jour de sa naissance.
Il meurt à Paris, à 51 ans, dans la rue Fortunée qui porte désormais son nom.
L’Auteur de la Comédie humaine s’éteint avant d’avoir pu achever son œuvre immense. Il était épuisé par son intense travail d’écriture et les multiples voyages qui ont ponctués les sept dernières années de sa vie…
• de Montalembert : « Sans sortir de son siècle, (Balzac) proteste contre lui en le flétrissant ».
• de Baudelaire : « J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur; il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire, et visionnaire passionné ».
• de Marx : (il avait) « l’intelligence du mouvement historique ».
« J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la Religion, la Monarchie, deux nécessités que les évènements contemporains proclament. » Voilà ce que l’on peut lire dans l’Avant-propos de La Comédie Humaine (La Pléiade).
« La Royauté est plus qu’un principe : elle est une nécessité ! » écrit aussi Balzac dans son peu connu Catéchisme social, essai inachevé, qui ne sera publié qu’en 1933.
En 1837, une des plus glorieuses années de Balzac – où il publie Histoire de la grandeur et décadence de César Birotteau – Balzac publiera un court ouvrage, Rois de France, consacré aux six Louis qui se succéderont, de Louis XIII à Louis XVIII. Devenu introuvable, ce petit ouvrage, fort intéressant, sera réédité en 2017 par Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, qui le fera suivre de pages fort intéressantes également sur Napoléon 1er, tirées d’un ouvrage précédent (1833) : Le médecin de campagne.
Péroncel-Hugoz dédiera cette « édition marocaine de Rois de France » à :
« Son Altesse royale l’émir Moulay-Hassan, prince héritier du Maroc (né en 2003).
Et à son Altesse royale le prince Gaston de France (né en 2009), espoir des royalistes français. »
Je Suis Français a donné quatre extraits de cet ouvrage, sous forme de « bonnes feuilles »:
1er extrait : La « secte » des Encyclopédistes, la décomposition morale – élites et société – au XVIIIe siècle
2e extrait : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution
3e extrait : l’infanticide perpétré contre le petit roi Louis XVII
4e extrait : Louis XVIII (pages 102 à 105)
1855 : La Reine Victoria arrive à Paris
Après la longue opposition franco-anglaise de 1792 à 1815, des tentatives de détente puis de rapprochement avaient été faites entre les deux pays. Louis-Philippe avait invité par deux fois la reine Victoria dans son château d’Eu, en 1843 et 1845 (voir l’éphéméride du 2 septembre).
La révolution de 1848 et la chute de la monarchie de Juillet mirent fin à ces prémices d’une première Entente cordiale.
L’alliance anglaise fut, par la suite, l’un des objectifs majeurs de la politique extérieure de Napoléon III, souverain profondément anglophile, et la nouvelle visite de la reine Victoria en France – officiellement pour visiter L’Exposition universelle – apparut comme le symbole fort de l’alliance entre les deux pays.
Le séjour de la Reine dura jusqu’au 27 août, et fut un indéniable succès populaire. Mais pour ce qui est de la diplomatie et des résultats concrets, il s’apparenta plutôt à un marché de dupes.
Certes, les Anglais nous soutinrent dans la Guerre de Crimée, mais celle-ci fut en réalité une mauvaise affaire pour la France, qui se mettait durablement à dos la Russie. De même, les Anglais nous accompagnèrent-ils, du moins au début, dans l’Expédition du Mexique, avant de s’en retirer, nous laissant nous empêtrer piteusement dans ce qui allait devenir un désastre matériel et moral, véritable commencement de la fin pour l’Empire de Napoléon III.
Par contre l’Angleterre ne bougea pas le petit doigt en 1870, laissant la Prusse écraser la France, comme la France avait du reste, quatre ans plus tôt, laissé écraser l’Autriche par la Prusse, à Sadowa (1866). Il faudra attendre l’Avant-Guerre, et la Guerre de 14, pour qu’une véritable Entente cordiale voie le jour, débouchant sur une alliance militaire effective – mais bien tardive… – contre le même péril germanique. Encore nos Alliés anglais (et États-Uniens) devaient-ils nous empêcher de recueillir les fruits d’une victoire si chèrement acquise (un million et demi de jeunes français « couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue… »), en nous empêchant de pénétrer en Allemagne, de détruire la puissance allemande par le démembrement du tout jeune Empire allemand (même pas cinquante ans d’existence :), et, soit de réunir à la France la Rive gauche du Rhin, de Wissembourg à Cologne, soit, au moins, de rendre ces territoires indépendants, donc « fermés » à l’influence prussienne (il suffisait, pour cela, de soutenir le « séparatisme Rhénan »)…
Mais, en ce 18 août 1855, nous n’en sommes pas encore là : arrivée en France par Boulogne-sur-Mer, la Reine Victoria et le Prince Albert sont accueillis par le couple Impérial à la Gare de Strasbourg (actuelle Gare de l’Est), pour une visite de neuf jours, qui s’annonce – on l’espère alors – prometteuse.
Visite de la reine Victoria 20 et 25 août 1855
RÉCEPTION de la REINE VICTORIA PAR NAPOLÉON III À SAINT-CLOUD.
1868 : Découverte de l’Hélium par Jules Janssen
Ce jour-là, il y avait une éclipse de soleil. En l’observant attentivement, l’astronome (ci-dessous) découvre dans l’atmosphère de cet astre un gaz, jusque là inconnu. Sir Joseph Norman Lockyer -qui menait lui aussi les mêmes observations- proposera peu de temps après – avec le chimiste sir Edward Frankland – d’appeler ce gaz Hélium, en référence au symbole grec du soleil, Hélios.
En 1895, on découvrira que ce gaz est également présent en faible quantité dans l’atmosphère terrestre. Ce gaz léger sera utilisé pour gonfler les ballons, dans les bouteilles de plongée ou encore en anesthésie.
1901 : Naissance de Jean Guitton
• « Avoir des opinions ne m’intéresse pas. C’est à la portée de n’importe qui. Mais avoir des idées vraies, absolument vraies, voilà qui est difficile et voilà qui est beau. » (Mon testament philosophique)
• « Toutes les époques ont leurs lacunes et leurs erreurs. Si l’on me demandait quel est le défaut majeur de la nôtre, je répondrais que c’est la confusion et le renversement des valeurs. »
• « En Occident la jeunesse est désemparée ; l’une des raisons de son trouble est que l’on n’exige plus assez d’elle. La jeunesse, avec raison, exige qu’on exige. » (Ce que je crois)
• « Ce que nous appelons le hasard n’est que notre incapacité à comprendre un degré d’ordre supérieur. »
• « Être dans le vent, c’est avoir le destin des feuilles mortes. »
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