1524 : Les « Dames » de Marseille repoussent l’assaut des Impériaux
Le connétable de Bourbon vient de trahir le roi de France et s’est mis au service de Charles Quint et d’Henri VIII (voir l’éphéméride du 18 juillet).
A partir du premier juillet, remontant d’Italie où il se trouve avec son armée, il commence l’invasion de la Provence : venant de Gênes, après avoir traversé Nice, il s’empare successivement de Fréjus, de Brignoles et de Saint Maximin.
Après qu’Honoré Puget lui ait remis les clés des portes d’Aix, le 7 août 1524, le connétable prend – un peu vite… – le titre de Comte de Provence et entreprend le siège de Marseille le 19 août 1524.
Mais la ville va lui résister, et, au moment où le courage des hommes flanchera – comme à Beauvais avec Jeanne Hachette… – ce seront les femmes de la ville qui se précipiteront sur les remparts, se regroupant sur un bastion qui fut nommé « Bastion des Dames »; et la tradition a conservé les noms de quelques unes d’entre elles : Vento, la Mûre, Fortia, Cauvet, Bausset, Roquevaire.
le 29 septembre, Bourbon ordonnera la retraite – qui se fit en désordre – vers l’Italie.
C’est en l’honneur de ces Dames combattantes de Marseille, et pour commémorer ce haut fait d’armes, qu’un boulevard porte leur nom aujourd’hui, le Boulevard des Dames. Il est situé juste à côté de la place de la Joliette, l’endroit où Jules César, mille ans auparavant, avait établi son camp, pour assiéger la ville : Julii statio (le camp de Jules).
« Actibus immensis urbs fulget massiliensis » (C’est par des actions grandioses que resplendit la ville de Marseille) dit la fière devise latine de la ville. Pour laquelle Frédéric Mistral proposa la transcription suivante, en provençal : « Toustèms, pèr si grand fa, resplediguè Marsiho. » (Toujours, par ses hauts faits, Marseille a brillé).
Et, comme dans toute la France, tout au long de son histoire, les femmes ont toute leur place dans ces « actions grandioses ».
1662 : Mort de Pascal
De Chateaubriand, Génie du christianisme, troisième partie, II, 6 :
« Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement; qui, à vingt-trois ans démontrera les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrentBossuetetRacine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort, enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l’homme: cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal… »
Biographie de Blaise Pascal (1623-1662)
1839 : Apparition du Daguerréotype
Lors d’une séance officielle à l’Institut de France, Louis-Jacques-Mandé Daguerre divulgue le premier procédé photographique qu’il est parvenu à mettre au point avec son associé, Nicéphore Niépce.
Surnommé « daguerréotype », ce procédé consistait à fixer l’image positive obtenue dans la camera obscura sur une plaque de cuivre recouverte d’une émulsion d’argent et développée aux vapeurs d’iode.
A partir de 1850, le daguerréotype sera remplacé par le procédé négatif/positif sur papier qui permet la reproduction de l’image.
1842 : Mort d’Alexandre du Sommerard
Grand royaliste, et grand amateur d’art, Alexandre du Sommerard est aux origines du Musée de Cluny :
(Ci contre, son portrait par Frédéric Millet)
Alexandre du Sommerard, était consterné par l’entreprise de destruction systématique du Patrimoine national entrepris par la Révolution. On sait que, directement ou indirectement, la Révolution – puis l’Empire et la IIIème République naissante… – ont fait disparaître entre le quart et le tiers de notre Patrimoine artistique : « Les Vandales du Vème siècle n’ont jamais brisé tant de chefs-d’œuvre. » disait-il, hélas à juste titre…
Heureusement, maître d’une fortune considérable, celui qui avait pris pour devise « more majorum » (« d’après la coutume des ancêtres ») passa sa vie à rechercher et réunir les chefs-d’œuvre, et c’est pour installer sa précieuse collection, trop à l’étroit dans son hôtel de la rue de Ménars, qu’il loua pour sa vie l’Hôtel de Cluny. A sa mort, l’hôtel et la collection, appartenant à sa veuve, furent achetés par l’État : Le 1er juillet 1843, la Chambre vota l’achat de l’hôtel et des collections, puis la création du « Musée des thermes et de l’hôtel de Cluny » (ci dessous) fut sanctionnée par la loi du 24 juillet 1843. Son fils Edmond fut, jusqu’à sa mort, conservateur du Musée national de Cluny : lorsqu’il mourut, en 1885, la collection comprenait 10.351 objets.
C’est, en partie, pour contenir des trésors venant de ce Musée que Malraux prit, en 1964, la décision – heureuse – d’affecter le château d’Ecouen (ci dessous) au Musée national de la Renaissance.
1862 : Naissance de Maurice Barrès
[Archive rare – Voix originale] – Allocution : Pour les églises de France
Voir aussi…
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet , voir la photo L’amitié pour Barrès
1935 : Robert de Joly découvre l’Aven d’Orgnac
« Puits naturel formé en région calcaire par dissolution ou effondrement de la voûte de cavités karstiques » (définition d’un « aven » donnée par le Larousse) l’Aven d’Orgnac se trouve au sud du plateau calcaire des gorges de l’Ardèche.
On y a créé en 1988 un Musée Régional de Préhistoire et, depuis 2004, le site est labellisé Grand Site de France.
1949 : Tempête de feu dans les Landes
C’est le début d’un gigantesque incendie, qui va durer jusqu’au 26 août.
Le nuage de fumée est visible à plus de 100 km à la ronde et jusqu’au pied des Pyrénées, à 200 km. Dans des conditions particulièrement atroces, 82 pompiers seront brûlés dans les flammes, qui détruiront 28.000 ha et 2 millions de m3 de bois.
1984 : Première Transat reliant Québec à Saint-Malo
La course est née à l’occasion du 450ème anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier sur les terres d’Amérique.
Elle accueille monocoques et multicoques et innove en proposant une partie de son parcours sur le fleuve Saint-Laurent, au Canada. Elle aura lieu tous les quatre ans, en équipage et sans escale.
2010 : Trois médaillés pour la Recherche française
• Ngô Bao Châu, professeur au Laboratoire de mathématiques d’Orsay (Université Paris-Sud 11/CNRS, ci dessous à gauche), et Cédric Villani (ENS Lyon, ci dessous au centre), directeur de l’Institut Poincaré (UPMC/CNRS) reçoivent la Médaille Fields.
• Yves Meyer (ci dessous à droite) reçoit le Prix Gauss 2010 pour les mathématiques appliquées.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
Et dire que Villani aurait pu bien tourner…