2 après J.C. : Mort de Lucius Caesar, l’un des deux « Princes de la Jeunesse », successeurs désignés de l’empereur Auguste
Petit neveu et fils adoptif de Jules César, Octave (appelé parfois aussi Octavien) n’eut de cesse de le venger, après son assassinat.
S’étant peu à peu emparé de la totalité des pouvoirs dans l’ensemble du monde romain, il établit le Principat, qui, tout en respectant les formes traditionnelles de la vie politique d’alors, instituait, de fait, l’Empire romain, dont, devenu Auguste, Octave fut le premier Empereur : c’est en 28 avant J.C. que le sénat lui conféra le titre de Princeps senatus, le premier du sénat (ce qui signifie qu’il est le premier à prendre la parole devant l’assemblée); et l’année suivante que le Sénat lui décerna le titre d’Augustus, qui signifie sacré.
A dater de ce jour, Auguste, qui n’avait pas d’enfants, fut hanté par le problème de sa succession. Ayant délivré Rome de la guerre civile et de ses horreurs, il souhaitait tout naturellement voir son œuvre se poursuivre, après lui.
Sa nièce, Claudia Marcella l’Aînée, avait épousé Marcus Vipsianus Agrippa, brillant général et homme politique de premier plan, lequel, dès le début, mit toutes ses compétences au service d’Octave, durant la guerre civile, pour sa conquête du pouvoir : c’est donc tout naturellement que l’empereur adopta les deux enfants d’Agrippa, Caius et Lucius, à la mort de celui-ci. Caius et Julius, devenus héritiers présomptifs de l’empereur, furent tous les deux nommés consuls et fêtés en tant que princes de la jeunesse (principes iuventutis).
Des statues et des temples furent érigés en leur honneur, comme la Maison Carrée de Nîmes (ci dessous).
Cependant, ces plans de succession ne se réalisèrent pas : Lucius mourut le premier, prématurément, à Marseille, à dix-neuf ans, d’un mal inconnu, et son frère Caius le suivit, deux ans plus tard, à l’âge de 23 ans.
Du Figaro hors série, Auguste, les promesses de l’âge d’or :
« …Adoptés par Auguste dès leur plus tendre enfance, les fils d’Agrippa et de Julie ressemblaient à des demi-dieux. Beaux, jeunes, téméraires. Leur grand-père n’était pas le moins enthousiaste. Frappé par un mal qu’aucun médecin n’a pu guérir, Lucius est mort le 20 août de l’an 2 après Jésus-Christ, à Marseille, alors qu’il partait pour une tournée d’inspection en Hispanie. Deux ans plus tard, Rome apprenait que son frère Caius n’avait pas survécu à une blessure reçue en Orient au cours d’un guet-apens. Ils avaient respectivement dix-neuf et vingt-quatre ans. Leurs cendres reposent dans le mausolée d’Auguste. »
est un temple romain hexastyle (six colonnes en façade), édifié au début du 1er siècle. Il fut dédié par Auguste à la gloire de ses deux petits-fils, les consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar.
Il s’agit aujourd’hui d’un des temples romains les mieux conservés au monde.
1153 : Mort de Bernard de Clairvaux
S’il n’est pas le fondateur de l’ordre de Cîteaux (les Cisterciens…), comme on le pense souvent, il est le fondateur de l’Abbaye de Clairvaux (ci dessous) et celui qui a donné à l’ordre son extraordinaire essor :
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes , voir la photo « L’empire de Cîteaux ».
1348 : La Peste noire arrive à Paris
La peste bubonique sévissait de façon endémique en Asie centrale, où les guerres répétées entre Mongols et Chinois provoquèrent les conditions sanitaires permettant le déclenchement de l’épidémie, qui se déclara en 1334, dans la province chinoise du Hubei, puis se répandit dans toute la Chine.
En 1346, les Mongols de la Horde d’or assiégèrent Caffa, comptoir et port génois des bords de la mer Noire, en Crimée. L’épidémie, qu’ils apportaient d’Asie centrale, toucha bientôt les assiégés, car les Mongols catapultaient les cadavres des leurs par-dessus les murs pour infecter les habitants de la ville. Mais les Génois furent aussi contaminés par les rats, passant de l’armée mongole à la ville..
Egalement décimés par la peste – qui, elle, ne connaît pas les frontières !… – Génois et Mongols signèrent une trêve. Les bateaux génois purent donc, de nouveau, quitter Caffa, mais disséminèrent évidemment la peste dans tous les ports où ils faisaient halte : Constantinople fut la première ville touchée, en 1347, puis Messine fin septembre 1347, Gênes et Marseille en novembre. Pise fut atteinte le premier janvier 1348, puis Raguse, et ensuite Venise, le 25 janvier 1348. En un an, la peste se répandit sur tout le pourtour méditerranéen.
En France, et depuis Marseille – où elle était arrivée en l’épidémie gagna rapidement Avignon, en : la venue de fidèles en grand nombre dans la cité papale, centre du monde chrétien, contribua largement à sa diffusion. Début février, la peste atteignit Montpellier puis Béziers. Le , Narbonne. Début mars elle était à Carcassonne, fin mars à Perpignan. Fin juin, l’épidémie, elle atteignit Bordeaux, d’où elle se diffusa rapidement, à cause du transport maritime. L’Angleterre fut touchée le . Le , la peste apparut à Rouen, puis à Pontoise et Saint-Denis.
C’est le elle se déclara à Paris. En septembre, elle atteignit le Limousin et l’Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et tout l’Anjou. Au nord du royaume, en décembre, elle fut apportée à Calais depuis Londres.
L’hiver 1348-1349 arrêta un peu sa progression, avant qu’elle ne resurgisse, à partir d’avril 1349.
Ayant ravagé toute l’Europe de l’Ouest puis l’Europe centrale, le fléau continua sa progression vers l’est et vers le nord, dévastant la Scandinavie en 1350, et ne s’arrêtant que dans les vastes plaines inhabitées de Russie, en 1351…
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La Grande Peste de 1348 »
1350 : Mort de Philippe VI
Premier roi de la dynastie des Valois, c’est sous son règne que commence la Guerre de Cent Ans : en 1340, en effet, le roi d’Angleterre Edouard III, fils d’Isabelle de France – elle-même fille de Philippe le Bel – fit porter un défi solennel à Philippe VI, et prit le titre et les armes de Roi de France.
La guerre s’engagea mal pour le royaume (désastre de Crécy, perte de Calais…), qui connut également une terrible épidémie de Peste noire (1348).
Pourtant, à sa mort, Philippe VI laissait le royaume agrandi de la Champagne et du Dauphiné (à condition que le fils aîné du Roi de France porte, à l’avenir, le titre de Dauphin).
Philippe VI reçoit l’hommage d’Edouard III
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Guerre de Cent ans (1/4) : premier effondrement »
La dynastie des Valois succède aux derniers Capétiens directs (qui régnèrent durant 340 ans, voir l’éphéméride du 1er février), et elle régnera jusqu’à l’assassinat d’Henri III, en 1589, soit durant 261 ans (voir l’éphéméride du 2 août); elle passera le relais à la dynastie des Bourbons.
Premier roi de France assassiné, Henri III verra en effet lui succéder son lointain cousin, Henri III de Navarre, devenu Henri IV, « roi de France et de Navarre », et premier Bourbon à monter sur le trône : notre actuelle Maison de France (le Comte de Paris, son fils le prince Gaston) descend en ligne directe de celui que l’on appelle aussi, souvent, le « Béarnais », et qui périra, lui aussi assassiné par un fanatique, après un règne bienfaisant et réparateur.
1451 : Le « signe de Bayonne »
Le 6 août 1451, alors que la Guerre de Cent ans touche à sa fin mais dure encore, le siège de Bayonne débute. Les français l’emportent, l’ennemi capitule par traité le 19 août 1451 et accepte de payer une rançon de 40 000 écus d’or. Ainsi, pour la première fois depuis bien longtemps, le royaume de France n’a plus qu’un seul souverain (si l’on excepte Calais, qui ne sera libérée que bien plus tard, en 1598).
C’est le lendemain matin, vers les 7 heures, dans un ciel clair et pur, au-dessus du camp de Gaston de Foix, un peu à l’ouest, vers l’Espagne, que se produisit « le miracle de la Croix Blanche », visible pendant une heure : le Christ en croix apparut au-dessus de la ville, la couronne d’épines du Christ se transformant en fleur de lys.
Les Comtes de Foix et de Dunois, qui commandaient l’armée, écrivirent au Roi pour lui relater l’évènement :
1694 : L’Académie Française remet à Louis XIV la première édition de son Dictionnaire de l’Académie
L’une de ses particularités est que les mots n’y apparaissent pas dans l’ordre alphabétique.
Dans leur préface, les académiciens expliquent pourquoi ils ont choisi de grouper les mots suivant leur racine étymologique :
« Comme la Langue Françoise a des mots Primitifs, & des mots Derivez & Composez, on a jugé qu’il seroit agreable & instructif de disposer le Dictionnaire par Racines, c’est à dire de ranger tous les mots Derivez & Composez aprés les mots Primitifs dont ils descendent […]. Dans cet arrangement de Mots, on a observé de mettre les Derivez avant les Composez, & de faire imprimer en gros Caracteres les mots Primitifs comme les Chefs de famille de tous ceux qui en dependent, ce qui fait qu’on ne tombe gueres sur un de ces mots Primitifs qu’on ne soit tenté d’en lire toute la suite, parce qu’on voit s’il faut ainsi dire l’Histoire du mot, & qu’on en remarque la Naissance & le Progrez; & c’est ce qui rend cette lecture plus agreable que celle des autres Dictionnaires qui n’ont point suivi l’ordre des Racines. »
Marc Fumaroli : propos sur l’Académie Française
1775 : Le Comte d’Artois, futur Charles X, acquiert la propriété de Bagatelle
Il décide de la raser pour construire à sa place un petit château digne des fêtes qu’il projetait y organiser. Sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette, le met au défi de réaliser cette construction en moins de trois mois. Le comte d’Artois relève le défi et parie la somme de 100.000 livres.
Commencé le 21 septembre 1777, le chantier – qui emploie pendant 64 jours et nuits près de 900 ouvriers – est achevé à temps pour l’inauguration le 26 novembre 1777 : le nouveau pavillon est aussitôt surnommé la « Folie d’Artois »…
La folie, côté jardins
LES JARDINS DE BAGATELLE A PARIS
1785 : Mort de Jean-Baptiste Pigalle
Tombeau monumental du maréchal de Saxe, dans l’église Saint Thomas de Strasbourg
Tombeau du comte d’Harcourt
1860 : Naissance de Raymond Poincaré
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Je lis en exergue d’un message de La Porte Latine, organe de la « Fraternité Sacerdotale Saint Pie X », qui prône la Tradition et la Fidélité, comme « vertu vitale », ces mots: « Malouins toujours, bretons sans doute mais français jamais » (telle est la devise des Malouins).
Cela me parait bien contradictoire. Comment pleurer sur « les territoires perdus de la République » quand certains, et non des moindres, refuseraient leur appartenance à la France ?
Je me permets de rappeler que les « Français de souche européenne », « FSE » pour l’Armée, « Pieds noirs » depuis les « événements » de 54-62, n’ont jamais renié leur appartenance à la France, alors qu’ils étaient bien mal récompensés de leurs sacrifices en 14-18, puis en 39-45 par un Général qui s’est servi de l’Armée d’Afrique pour accéder au pouvoir en 1944 et en 1958, et qualifiait ces Français « entiérement à part » de ramassis de repris de justice , » tous ces Fernandez, ces Lopez et autres Segura qui se voudraient français ? »
« Ce ne sont pas des français, ce sont des braillards, des marseillais puissance dix, tout juste bons à taper sur des casseroles » … et accessoirement à se sacrifier aux Dardanelles ou à enlever Cassino.
Tous nos maux actuels sont en puissance dans les choix de cette époque honteuse.
Un lecteur me transmet l’interview du chanteur de Zebda, Magyd Cherfi » S’il y a quelque chose qui se transmet bien, c’est la rancœur, et leurs vies d’échecs. Mes parents nous disaient : « Sois français, mais ne le deviens pas… » Qu’on ait une place ici, oui, on ne vivra pas en Algérie. Mais… on ne lâche pas cette part de nous-mêmes…
Le reste de cet article est tout aussi fondamental, car il pose le probléme: » Qu’est ce qu’être français ? »
https://www.humanite.fr/magyd-cherfi-trop-francais-pas-assez-gaulois-fidele-aux-miens-fidele-ma-classe-617528
Plus que jamais, il est évident que la France est une création artificielle, due à la patience de plus de 1.500 ans de Rois par le glaive, la ruse, le mariage, la volonté de transmettre un patrimoine familial . La dissolution de la « chambre introuvable » par Louis XVIII en est encore une preuve. « Avant tout, quel est l’intérêt de mon Royaume ? ». Et je pense qu’accepter de se faire qualifier de « Roi des Français » au lieu de « Roi de France » était une erreur ontologique de Louis Philippe… La France est supérieure aux Français.