1165 : Naissance du futur Philippe Auguste
Il a multiplié par quatre le territoire national, et c’est l’une des raisons pour lesquelles on l’a surnommé Auguste, c’est-à-dire le Grand.
Mais c’est lui aussi qui remporta la victoire à Bouvines, triomphe retentissant dans lequel on peut – à bon droit… – voir la première manifestation publique du fait national français, et comme la première proclamation au monde qu’il existe une Nation française (voir l’éphéméride du 27 juillet).
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes , voir la photo « La France avant et après Philippe Auguste »
1271 : Mort d’Alphonse de Poitiers, « refondateur » du château de Najac
Alphonse de Poitiers (11 novembre 1220 /21 août 1271), est le frère du roi de France Louis IX (le futur Saint Louis). D’abord comte de Poitiers, de Saintonge et d’Auvergne, il devient comte de Toulouse à la fin du terrible évènement que représenta, pour le Midi de la France, la Croisade des Albigeois : son mariage avec l’unique fille du dernier comte de Toulouse, Jeanne de Toulouse, fut « arrangé » par sa mère, Blanche de Castille…
C’est lui qui reconstruit le château de Najac, à partir de 1253, avec un donjon de plus de 40 mètres de haut et des archères de 6 m 80, sur les bases de l’ancien château (Tour carrée) construit en 1.100 par Bertrand de Saint-Gilles, fils de Raymond IV, comte de Toulouse, celui qui partit à la Croisade et s’empara de Tripoli, où il reste enterré au sommet du Kalat Sangil.
Le château de Najac, pour beaucoup, est réputé être le plus beau spécimen de l’architecture militaire au Moyen-Âge.
1567 : Naissance de Saint François de Sales
1670 : « Madame se meurt, Madame est morte ! »
Exclamation de Bossuet dans son Oraison funèbre de Madame (Henriette d’Angleterre, fille de Charles 1er et belle-sœur de Louis XIV), prononcée à Saint-Denis, le 21 août 1670.
Selon le récit de Voltaire, à ces deux cris, qui exprimaient la soudaineté de la mort de la princesse, « l’auditoire éclata en sanglots et la voix de l’orateur fut interrompue par ses soupirs et par ses pleurs » (Michel Mourre).
Bossuet. Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre. (1670
Louis XIII eut deux enfants, deux garçons :
• le premier devint Louis XIV, dont les descendants – en France – furent détenteurs de la légitimité jusqu’à leur extinction, en la personne du Comte de Chambord, en 1883; par Philippe V, petit-fils du roi-Soleil, et par sa descendance, les « Bourbons d’Espagne » occupent toujours le trône qui leur a été assigné par le Grand roi.
• le second, Philippe, titré « duc d’Orléans », est à l’origine de l’actuelle Maison de France : après son mariage avec Henriette d’Angleterre, qui mourut assez rapidement – les historiens soupçonnent un empoisonnement… – il se remaria avec Charlotte de Bavière – la « princesse Palatine » – et c’est leur descendance qui représente aujourd’hui la continuité et la légitimité dynastique, depuis 1883 (éphéméride du 21 septembre).
1725 : Naissance de Greuze
Autoportrait, Musée du Louvre
C’est lui qui a réalisé le dernier portrait certain de Louis XVII (ci dessous).
« Une peinture de Greuze nous le montre tel qu’il était quelques semaines plus tard (après la visite de Barras). Laurent, le créole, son nouveau gardien, l’a soigneusement peigné, lavé et revêtu de linge blanc… : le teint blafard, le nez aminci, les joues bouffies et tombantes – car l’enfant « tournait au gras »; c’est déjà presque le masque d’un mort; c’est la dernière image, en effet, qu’on ait du fils de Marie-Antoinette, car le dessin pris au Temple par Bellanger huit jours avant le décès, n’a jamais été retrouvé. » (G. Lenotre, De Belzébuth à Louis XVII. Grasset 1950, p. 119-120).
1789 : Naissance d’Augustin-Louis Cauchy
Le génie de Cauchy fut reconnu dès son plus jeune âge. Dès 1801, Lagrange eut ce commentaire : « Vous voyez ce petit homme, eh bien ! Il nous remplacera tous tant que nous sommes de géomètres. »
La prédominance de Cauchy en sciences s’explique par la multitude de ses domaines d’études : ses travaux embrassent à peu près toutes les branches des sciences mathématiques, depuis la théorie des nombres et la géométrie pure jusqu’à l’astronomie et l’optique.
Son engagement politique (ultra royaliste et catholique, il devait devenir précepteur du duc de Bordeaux, le futur Henri V) lui valut de fortes oppositions au sein de l’Institut, puis de l’Académie, venant notamment de Poinsot ou d’Arago.
Cependant, Arago, reconnaissant ses mérites, apporta son soutien en 1839 à Cauchy pour sa candidature au Bureau des longitudes.
Augustin-Louis Cauchy (21 août 1789 [Paris] – 23 mai 1857 [Sceaux])
1809 : Tout incendiaire sera fusillé !
Fusillés, les incendiaires ! : Napoléon, lui, au moins, ne « faisait » pas dans l’angélisme ou la « délinquophilie » !
1815 : Election de la « Chambre introuvable »
350 Députés Ultras sur 402 : c’est Louis XVIII lui-même qui exprima, par ce surnom, son étonnement envers le plébiscite des Ultras auquel donnèrent lieu les élections cette année-là…
Le roi se résolut cependant à dissoudre cette Chambre introuvable, qui le gênait par sa volonté excessive de réaction, allant à l’encontre de la nécessaire réconciliation des Français après la dramatique déchirure révolutionnaire. L’opinion restait cependant très majoritairement traumatisée par le cataclysme révolutionnaire, puisque les élections de 1825 aboutirent à l’élection de la Chambre retrouvée ! (éphéméride du 6 mars) !
1911 : Vol de la Joconde
Après deux ans de recherches, le tableau sera retrouvé à Florence.
Son voleur, Vincenzo Perugia, un peintre en bâtiment, sera arrêté en tentant de revendre le tableau à un antiquaire !
21 août 1911 On a volé la Joconde !
1979 : Création du Parc national du Mercantour
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Ecrire,à propos de Philippe-Auguste,qu' »il a multiplié par quatre le territoire national » n’est pas exact: le territoire national,au sens propre,est celui du royaume de France,et non celui des fiefs relevant directement de la Couronne et administrés directement par le roi. On fait malheureusement trop souvent cette confusion,mais selon le droit ancien le roi était à la fois le suzerain des principautés et seigneuries,laïques et ecclésiastiques,composant le royaume,et le souverain de l’ensemble de son territoire (le »souverain fieffeux du royaume »disait le droit féodal).
Comme tel,il avait le droit de retirer un fief à l’un de ses vassaux (« commise » ou saisie de ce fief)si ce dernier ne s’acquittait pas de ses devoirs féodaux et refusait l’obéissance à la Couronne. C’est ce que fit,avec intelligence et détermination,le roi Philippe II à l’encontre de son vassal d’Angleterre,concernant ses fiefs de Normandie,d’Anjou,du Poitou,Saintonge et Guyenne: en prononçant la commise de ces fiefs il les rattacha directement à la Couronne,et partant,au domaine royal. Mais,bien qu’administrés par un prince français devenu roi d’Angleterre ces territoires n’avaient jamais cessé,pour autant, d’être juridiquement partie intégrante de ce que vous appelez le territoire national et qui se désignait alors comme le regnum francorum,le Royaume de France.
Par ailleurs,si la valeur personnelle de ce grand roi,le premier à fédérer les énergies de toute la « nation » autour de lui à Bouvines,est incontestable, et celle d’un homme d’Etat éminent,certains historiens disent cependant que son surnom d’Auguste provient d’abord du fait qu’il naquit au mois d’Août…
Merci pour ce tableau de Greuze de Louis XVII, oh combien émouvant. Où ce tableau est -il conservé?
Ce portrait de Louis XVII par Greuze, à la suite de diverses successions et ventes aux enchères – il aurait notamment appartenu à Napoléon III puis à l’impératrice Eugénie – serait aujourd’hui propriété du » Los Angeles County Muséum » où il serait actuellement exposé. (Sauf nouveau changement).
La dissolution de la Chambre introuvable fut en réalité une grave erreur politique. En effet, elle s’accompagnait d’une modification du mode de scrutin, qui augmentait considérablement la représentation de la Gauche hostile à la dynastie. Cette nouvelle réalité entraîna plusieurs conséquences:
– D’abord une véritable épuration de la magistrature, de la Fonction publique et de l’Armée au détriment des royalistes fidèles.
– Ensuite l’abandon de toute possibilité de régler en douceur la question des « Biens nationaux ». En effet, leur cote avait baissé dès la fin des Cent jours, et il aurait été facile de les racheter à bon compte et d’indemniser les propriétaires des bien confisqués. Le fait de « laisser la plaie ouverte » eut pour résultat de maintenir les acquéreurs dans l’inquiétude, les empêchant de se rallier aux Bourbons.
Cette décision eut donc pour résultat de retirer à la monarchie légitime une part notable de ses soutiens. Du reste, Decazes, qui fut l’artisan de cette déplorable réforme, se rallia immédiatement à Louis-Philippe en 1830.
Bonald écrivit à cette occasion: « La révolution continue sous la Restauration. »
Il est habituel de louer Louis XVIII pour son intelligence politique. Mais c’était une intelligence politicienne, à court terme, aveugle aux réalités durables. Charles X qui lui succéda avait davantage le souci du long terme, mais il ne savait ni évaluer les rapports de force, ni connaître ses ennemis, ni choisir ses serviteurs. La monarchie légitime n’a pas eu la chance d’avoir un roi énergique et lucide.
Très intéressante analyse d’Antiquus. Le problème des biens nationaux était en effet essentiel pour comprendre la suite des événements. La première vague , les lots les plus importants, ce sont les Biens du Clergé et jusqu’en 1792, les plus fortunés en profitent dont des Nobles et même, je crois, Louis XVI lui même. La Révolution est essentiellement bourgeoise. Quand la répartition des biens a été acquise, il fallait stopper le processus. Gracchus Babeuf, hostile à Thermidor, et sa conjuration des égaux ont payé cher leurs illusions. Je crois que sa statue était au pied du mur du Kremlin près du mausolée de Lenine aux cotés de Bakounine et de Marx…
Merci pour le renseignement , mais je ne pense pas aller à Los Angeles pour le moment. Ce portrait de Louis XVII va-t-il être retiré du musée, car la Calfornie est sujette à une drôle de vague en ce moment?
Grave erreur que cette dissolution de la Chambre introuvable. Quand on a des ennemis, on ne dédaigne pas des alliés, si agaçants qu’ils soient. Il est de coutume de louer l’intelligence politique de Louis XVIII, et à juste titre, mais on lui pardonne tout de même beaucoup d’erreurs dont pâtira son frère.
Vous avez parfaitement raison. Richelieu fut un honnête homme, mais il fit trop confiance à Decazes dont les effets furent durables et désastreux.