1647 : Naissance de Denis Papin
Les premières expériences convaincantes faites avec la vapeur en tant que source d’énergie de propulsion remontent à la seconde moitié du XVIIIème siècle, et font suite à la découverte de la pression atmosphérique par Torricelli en 1643.
Dès 1680, le Hollandais Christiaan Huygens avait eu l’idée d’un moteur fonctionnant suivant le principe du vide provoqué dans un cylindre par l’explosion de poudre à canon.
Quelques années auparavant, le Français Hautefeuille avait utilisé le même procédé avec sa « machine pour aspirer l’eau ».
L’engin de Huygens peut être considéré comme le premier moteur à combustion interne, mais, bien vite, on renonça à l’explosion pour utiliser une énergie moins violente : la vapeur. Et c’est, cette fois, à Denis Papin que l’on doit la mise en évidence des propriétés énergétiques de la vapeur.
Lui aussi avait travaillé sur le problème du vide, puisqu’il avait été le collaborateur de Huygens. C’est au cours d’un voyage d’étude en Angleterre qu’il construisit sa fameuse « marmite« , premier autoclave, pour lequel il imagine, en 1679, une soupape de sécurité (ci dessous; voir l’éphéméride du 22 mai).
À la même époque, les Anglais Newcomen, Savery et Cawley construisirent eux aussi des machines à vapeur, témoignant de l’intérêt croissant porté à ce type de moteur, qui ne rencontrait pas que des admirateurs si l’on en juge, par exemple, par l’opposition acharnée des bateliers, dès les premières démonstrations de Papin. Sa machine fut rapidement perfectionnée, notamment par Newcomen, à la suite des travaux de James Watt en 1765, qui mit au point le système du double effet.
Il était désormais possible d’envisager l’application industrielle de la machine à vapeur, et plus particulièrement à des véhicules. Watt tira parti de ses travaux pour la production de moteurs destinés à l’industrie textile.
La première application de la machine à vapeur à un moyen de locomotion est attribuée à Cugnot, qui mit au point son célèbre « fardier » (ci dessous) entre 1763 et 1765, véhicule capable de rouler à 3,5 km/h de moyenne, avec des pointes de 9,5 km/h, avec quatre personnes à bord (voir l’éphéméride du 26 février).
Le but de Cugnot n’était pas, en fait, de transporter des passagers, mais de tirer des canons, ce qui explique la lourdeur et le peu de maniabilité de l’engin qui fut à l’origine du premier accident « de la route « , puisqu’un des prototypes s’écrasa contre un mur, en présence du roi Louis XV, devant qui était organisée une démonstration des capacités de l’engin.
1764 : Naissance de Charles Percier
Il est si étroitement associé à cet autre architecte, Pierre Fontaine, qu’on ne peut démêler ce qui appartient à l’un et à l’autre dans les monuments qu’ils ont réalisé ensemble.
A Paris on leur doit, entre autres, les arcades de la rue de Rivoli et l’Arc de triomphe du Carrousel, en commémoration d’Austerlitz (ci-dessous).
1806 : Mort de Fragonard
L’Inspiration.
1862 : Naissance de Claude Debussy
1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, énigmatique de prime abord, de Frédéric Mistral
Un poème puissant, véritable allégorie contre l’idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. C’est probablement l’un des plus beaux, et en tout cas l’un des plus forts poèmes de Mistral. L’un de ceux qui a le plus de souffle.
On le sait, Mistral n’a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s’est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu’on le veuille ou non – mais sur un plan autre – politique… Pourtant, Mistral n’a jamais franchi le pas, et ne s’est donc jamais engagé politiquement…
Cependant, qu’on lise attentivement La Coumtesso, et l’on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d’alors, qui restent ceux de la France d’aujourd’hui.
En voici l’argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d’un autre lit l’enferme dans un couvent où règne la tristesse de l’uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants – s’ils savaient l’entendre, s’ils voulaient le suivre… – à partir comme des trombes, pour enfoncer le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l’abbesse !….
Que veut dire tout ceci ?
La Coumtesso, c’est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : « (elle avait)… des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l’été; d’un grand fleuve l’irrigation, d’un grand vent le souffle vif...« . Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.
La soeurâtre et le grand couvent c’est, non pas la France – car Mistral n’a jamais été séparatiste – mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu’est l’idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. A la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession…. Et Mistral prend à dessein l’image du couvent car il a bien compris que l’idéologie jacobine centralisatrice est l’héritière directe de cette Révolution qui s’est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion : la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements…
Dans ce couvent – au sens figuré – tout le monde est – au sens propre – soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : « là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également… la même cloche règle tout communément ».
Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse: en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?…
Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l’auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : « En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence… » ? Ou: la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement… corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité… 140 ans après que le poème ait été écrit, c’est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son « missel« , et le « silence universel » qu’elle impose à toute voix autre que la sienne…
Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu’à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : « A la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d’or… »
La Comtesse, ce sont donc les nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et surtout (1) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un cachot du ministère de l’Instruction publique. Marcel Pagnol – mais bien d’autres également… – a raconté comment il était interdit de parler provençal à l’école, et comment on se faisait – au sens propre – taper sur les doigts avec une règle bien dure lorsqu’on osait braver l’interdit. En Bretagne, des écriteaux prévenaient : « Défense de cracher par terre et de parler breton »…
C’est aussi ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des « tambourins » de la Comtesse que l’on a brisés. S’étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l’arme de la fable, de l’allégorie, pour dénoncer le mal…
Quant à l’appel aux soupirants de la Comtesse, « Ceux-là qui ont la mémoire », dit Mistral, comment ne pas voir qu’il s’agit là de l’exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?
Mistral appelle donc à renverser l’idéologie et à rétablir les libertés locales : à « pendre l’abbesse » et « crever la grand couvent » (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier).
(1) : « aussi et surtout », car Mistral l’a redit cent fois : la langue – par la culture qu’elle véhicule – est l’âme et le coeur d’un peuple, son ossature mentale.
Toujours plus de gestion idéologique et de centralisme technocratique, pour supprimer les solidarités nées de l’Histoire.
Trois de nos éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et « fondues », pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation : Frédéric Mistral
Et six autres de nos éphémérides rendent compte de son action, de ses initiatives ou d’autres prises de position importantes :
- la création du Félibrige et la fête de son Cinquantenaire (éphéméride du 21 mai);
- l’institution de la Fèsto Vierginenco (Ephéméride du 17 mai) et celle de l’Election de la Reine d’Arles (éphéméride du 30 mars);
- le contexte historico/politique de la création de la Coupo Santo (Ephéméride du 30 juillet);
- Frédéric Mistral récite L’Ode à la Race latine à Montpellier (éphéméride du 25 mai);
- enfin, la publication de son brulot anti-jacobin, fédéraliste et décentralisateur, donc authentiquement « politique », traditionnaliste et réactionnaire : La Coumtesso (éphéméride du 22 août)
1914 : 27.000 tués, le jour le plus meurtrier de l’Histoire de France
27.000 Français sont tués le 22 août 1914, le jour le plus sanglant de l’histoire de France. C’est quatre fois plus qu’à Waterloo, autant que durant les huit années de la guerre d’Algérie.
Avant même la bataille de la Marne, Verdun ou le Chemin des Dames, un nombre de tués – en une seule journée – sans précédent dans l’histoire de France et sans exemple depuis… tel est l’effroyable bilan du désastre de la bataille de Rossignol (qui fait partie de la bataille des Frontières), qui s’est déroulée autour du village de Rossignol, en Lorraine belge (extrémité sud-est de la Belgique); il s’agit d’une bataille de rencontre entre des unités françaises et allemandes, se concluant par une victoire allemande totale et par la quasi destruction d’une des divisions du corps colonial français, pourtant composé de troupes aguerries.
Pour la petite histoire, et si l’on peut être plus « léger » à propos d’une telle tragédie, on retiendra que c’est de cette affreuse journée que vient le terme de « limoger/limogeage » : Joffre, tirant immédiatement les leçons de la tragédie, commande sur le terrain, et non de loin, depuis des Q.G. éloignés; il gère la retraite générale comme une préparation à la contre-offensive, qui aura lieu le 6 septembre, et qui sera, elle, victorieuse : ce sera l’immense victoire de la Marne.
Et, surtout, il mute loin du front les chefs incompétents : à Limoges, par exemple, d’où l’expression…
Pour nos alliés britanniques, le jour le plus meurtrier la guerre fut celui du lancement de la Bataille de la Somme, le 1er juillet 1916 : 19.240 tués : voir l’éphéméride du 1er juillet.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
la première offensive de la Somme eut lieu en 1916 et non en 1914
Erreur corrigée. Merci !
Merci pour ce texte sur la pensée de MISTRAL.
Début septembre ( le 8 ,jour de la Nativité de
la Vierge Marie), nous fêterons son anniversaire.