1296 : Mariage de Blacasset de Blacas
Curieusement, on sait fort peu de choses de ce représentant d’une très ancienne famille provençale, qui tire ses origines d’Aups (blason de la famille ci-contre). Plusieurs de ses membres s’illustrèrent lors des Croisades, et aussi comme troubadours, et, de comtes qu’ils étaient au départ, les Blacas devinrent Ducs au XVIIIème siècle.
Ce sont, d’ailleurs, les Croisades qui font que Blacasset de Blacas est resté dans l’histoire, et d’une façon assez particulière : c’est lui qui, fait prisonnier par les Sarrasins en Terre Sainte, fit le voeu, s’il était libéré, de témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame-de-Beauvoir en suspendant la chaîne des armoiries de sa famille entre les deux pans de collines qui entourent et surplombent Moustiers Sainte-Marie.
Frédéric Mistral raconte ainsi l’histoire, dans Lis Isclo d’Or (Li Roumanso) :
« A ti pèd, Vierge Mario,
Ma cadèno penjarai,
Se jamai
Tourne mai
A Moustié, dins ma patrio ! »
« A tes pieds, Vierge Marie,
Ma chaîne je suspendrai
Si jamais
Je retourne
A Moustiers, dans ma patrie »
Libéré et de retour dans sa patrie, le Duc tint parole, et tendit la chaîne…
Détruite à maintes reprises, elle fût restaurée en 1882. L’étoile à cinq branches que l’on voit aujourd’hui est accrochée à une chaîne de 227 mètres, et pèse 400 Kilos.
1540 : Mort de Guillaume Budé
Erasme l’appelait « le Prodige de la France« …
L’Ephéméride du 26 janvier, jour de sa naissance, présente la prestigieuse collection des textes antiques, grecs et latins, nommés « les Budés« , en hommage au grand humaniste.
1614 : Inauguration de la statue d’Henri IV, à Paris
Aujourd’hui, dans le square du Vert galant, qui forme comme un triangle à l’extrémité ouest de l’Île de la Cité.
C’est la première statue équestre de Paris, et son histoire est assez mouvementée.
Elle fut commandée par Marie de Médicis au maître italien Jean de Bologne, qui en commença l’exécution à Livourne, mais mourut quatre ans plus tard. L’un de ses élèves acheva l’œuvre, qui fut embarquée sur un bateau, lequel fit naufrage, au large de la Sardaigne; la statue resta plusieurs mois au fond de l’eau, jusqu’à ce qu’elle arrive finalement à Paris, où on l’inaugura enfin.
En 1792, elle fut envoyée à la fonte et des morceaux jetés à la Seine, mais son piédestal resta en place : on y installa la statue actuelle en 1818, sous le règne de Louis XVIII, et elle fut inaugurée – de nouveau, si l’on peut dire… – le 25 août.
On plaça dans le corps différents documents : l’Henriade de Voltaire en deux volumes, une vie d’Henri IV, le récit du retour de Louis XVIII, les traités de paix de 1814, des pièces de monnaies et des médailles.
1741 : Naissance de Jean-François de La Pérouse
Officier de marine et explorateur, son expédition maritime autour du monde, qu’il commandait, disparut corps et biens à Vanikoro, dans les îles Salomon, en 1788. Louis XVI l’avait chargé de conduire cette expédition : selon certains, les dernières paroles qu’il prononça, avant de gravir l’échafaud, furent « A propos, a-t-on des nouvelles de Monsieur de la Pérouse ? »
Louis XVI donne ses instructions à La Pérouse.
Le dernier message de celui-ci est du 7 février 1788 (éphéméride février).
netmarine/g/bat/laperous/celebre
1747 : Première distribution des Prix du Concours Général
Elle a lieu en présence du Parlement de Paris, sous la présidence de Maupeou, celui-là même qui fut, avec Louis XV, l’artisan du Renvoi des Parlements (éphéméride du 19 janvier)…
1754 : Naissance du duc de Berry, futur Louis XVI
Acte de naissance du futur roi, petit-fils de Louis XV, lui-même arrière-petit-fils de Louis XIV : symbole du « temps long » maîtrisé par la Royauté, aux antipodes du « court-termisme » qui ravage nos sociétés actuelles.
arsmagnalucis/naissanceberry-1754
1769 : Naissance de Georges Cuvier
Il est le père de la Paléontologie.
1703 : La Convention décrète la « levée en masse »
Jean-Baptiste Lesueur (1749-1826). « Joyeux départ des volontaires aux armées ». Gouache. musée Carnavalet.
Dans l’Europe raffinée du XVIIIe siècle, il n’est pas interdit de penser qu’il s’agit là de ce que l’on pourrait appeler une terrible régression civilisationnelle.
De Michel Mourre (Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 2654):
« LEVEE EN MASSE. Mesure décrétée par la Convention le 23 août 1793, à la suite de la capitulation de Mayence, de l’invasion de l’Alsace, de l’arrivée des Autrichiens en Flandre, de la pression des Espagnols sur les Pyrénées et des Sardes sur les Alpes. Le décret prévoyait que « dès ce moment, jusqu’à celui où les ennemis auront été chassés du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. Les jeunes gens iront au combat; les hommes mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances; les femmes feront des tentes, des habits, et serviront dans les hôpitaux; les enfants mettront du vieux linge en charpie; les vieillards se feront porter sur l’espace public pour exciter le courage des guerriers, prêcher la haine des rois et l’unité de la République. » En vertu de ce décret, les célibataires ou veufs sans enfants de dix-huit à vingt-cinq ans devaient partir les premiers. La levée en masse permit de porter les effectifs de l’armée française à 630.000 hommes dès la fin de 1793 et à 850.000 hommes en août 1794. Elle inaugura l’ère tragique des grandes guerres populaires où des nations tout entières allaient se jeter les unes contre les autres, où la mobilisation n’allait épargner aucune catégorie de la société, alors que les guerres de l’Ancien Régime avaient été prodigieusement économes d’hommes. »
La logique de la décision se poursuivra, en 1798, avec l’institution du Service militaire obligatoire (voir l’éphéméride du 5 septembre). Celui-ci ne sera définitivement remplacé par un retour à la professionnalisation totale de l’Armée qu’en 2001 (voir l’éphéméride du 1er décembre).
Avec la Révolution, la France heureuse et insouciante de la Royauté, la « Grande nation », première puissance du monde, où règne l’optimisme et où « tout finit par des chansons », bascule dans l’horreur, la Terreur, la guerre, l’invasion… Terrible régression civilisationnelle !
La phrase latine, en bas du texte, est tiré des Evangiles et signifie « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! »
1806 : Mort de Charles Augustin Coulomb
Ses premiers travaux concernent l’étude des contraintes mécaniques et des frottements. Puis il entreprend des expériences sur l’élasticité et la torsion des fils.
En 1777, il invente la balance de torsion, permettant de mesurer la force de répulsion des charges électriques de même signe.
En 1785, cette même balance lui permet d’énoncer la loi d’attraction et de répulsion électriques dite loi de Coulomb.
1942 : Protestation du cardinal Saliège
Lu dans toutes les églises du Diocèse de Toulouse, ce très court texte est à rappeler à ceux qui – tel un Bernard-Henry Lévy – ont fait profession de ne pas aimer la France, et ont fait de son dénigrement un fonds de commerce.
Contrairement au mauvais esprit, qui confine à la pure et simple dénaturation des faits, il est bon de redire sans cesse que c’est en France que l’on a le plus aidé les Juifs, et que l’on en a sauvé le plus grand nombre.
La France est, d’ailleurs le seul pays au monde où deux communes – avec tous leurs habitants – ont été reconnues comme « Justes parmi les Nations » et possède sa propre stèle au Mémorial de Yad Vashem : Le Chambon sur Lignon fut la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cette distinction jusqu’en 2015 (voir l’éphéméride du 5 septembre) : cette année-là, le 30 octobre, ce fut la commune de Vabre qui reçut la même distinction (voir l’éphéméride du 30 octobre).
1957 : Mort d’Eugène Schueller
Chimiste, Chef d’entreprise, il met au point en 1907 une formule permettant de teindre les cheveux. Devant le succès, il fonde, le 30 juillet 1909, la Société française de teintures inoffensives pour cheveux. Associé à Pierre Bettencourt, son groupe deviendra, en 1939, L’Oréal, le plus important groupe de cosmétique du monde.
Ses sympathies pour les idées et les mouvements nationalistes et patriotes d’avant-guerre étaient notoires : il fut l’un des principaux bailleurs de fonds du CSAR (Comité Secret d’Action Révolutionnaire), ce qui ne l’empêcha pas, grâce aux témoignages de Pierre de Bénouville, de François Mitterrand et d’autres d’être relaxé de toute accusation lors de l’Epuration, et de terminer sa vie décoré de la Croix de Guerre et de la Légion d’honneur.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
La lettre de Mgr Saliège, reproduite ici, peut donner envie de regarder ce n° de Passé présent sur TV libertés
https://www.youtube.com/watch?v=Y11thQnV1vw
Pour l’essentiel, cette émission consiste en un commentaire laudatif d’une autre émission, de RMC découverte encore visible
https://www.youtube.com/watch?v=Z1Ofht9DtFU&t=163s
(N.B.: l’émission de TVLiberté ne porte pas, en titre, son sujet principal, à raison peut-être)
Les deux émissions que Marc Vergier signale sont en effet très intéressantes du point de vue de l’Histoire. Notamment sur ces sujets où le souci de la vérité et de l’exactitude est très généralement supplanté par celui de se conformer aux impositions de la doxa dominante, de la « connotation », et autres, qui, en principe, laisse celui qui s’intéresse à l’Histoire indifférent. Du point de vue de la vérité, qui, selon nous, surclasse les autres, c’est avec profit qu’on regardera ces vidéos.