1572 : Massacre de la Saint-Barthélemy
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre IX, Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de l’abîme :
« …Loin qu’il y ait eu préméditation dans la Saint-Barthélemy, on y distingue au contraire l’effet d’une sorte de panique. Les objections du roi étaient celles d’un homme qui ne voit que dangers à tous les partis qu’on lui soumet. Un autre trait révélateur c’est que Charles IX commença à se décider lorsque Gondi lui eut suggéré que le roi pourrait dire à la France : « Messieurs de Guise et de Châtillon se sont battus. Je m’en lave les mains. » Ce n’était pas héroïque, mais cette anxiété, cette prudence, ce soin de se couvrir de tous les côtés montrent que Charles IX avait le sentiment que le sort de la monarchie et de l’État se jouait. Michelet convient que, dans le conseil royal, l’hypothèse qui parut la plus redoutable (et elle se réalisera plus tard avec la Ligue) fut celle où un grand parti catholique s’organiserait et se dresserait contre la monarchie compromise avec le parti protestant. L’expérience devait prouver que la raison était forte. Par elle se décida le coup.
Il n’y eut pas besoin qu’on excitât Paris. Non seulement Coligny et les chefs, mais tous les protestants furent massacrés avec une fureur enthousiaste. Paris avait de vieilles rancunes, à la fois religieuses et politiques. Le petit commerce parisien reprochait aux huguenots de faire du tort aux « affaires » par leurs guerres civiles. Jusque dans le Louvre, on tua les gentilshommes protestants, et il y avait parmi eux les plus beaux noms de France. Charles IX eut peine à sauver son beau-frère et Condé, qu’il voulait épargner, non seulement par sentiment de famille, mais aussi pour garder quelqu’un à opposer aux Guise. Le vrai sens de la fameuse journée est là. Plus tard, dans ses Considérations sur les coups d’État, Gabriel Naudé écrira que celui de 1572 était resté « incomplet » parce que les princes lorrains n’avaient pas subi le même sort que les Châtillon…
…Le fait qui reste, c’est que la France n’a voulu accepter ni la Réforme ni l’influence des réformés sur le gouvernement… »
Henri III de Navarre, futur Henri IV « roi de France et de Navarre », n’aura la vie sauve qu’au prix de l’abjuration
Dix-sept ans après, il mettra, avec Henri III, le siège devant Paris (éphéméride du 30 juillet) et, deux jours plus tard, après l’assassinat du roi, il deviendra… Henri IV, inaugurant l’ère de la troisième dynastie, celle des Bourbons, après celle des Capétiens directs puis des Valois (éphéméride du 2 août).
1780 : Louis XVI abolit la Torture
Que l’on appelait aussi, à l’époque, Question Préparatoire : elle visait à obtenir les aveux du justiciable, avant son procès (aux moyens d’instruments aussi redoutables que variés : chevalet, osselets, estrapade, feu, eau, brodequins).
« La question est une invention merveilleuse et tout à fait sûre pour perdre un innocent à la complexion faible et sauver un coupable qui est né robuste », s’indigne La Bruyère au XVIIème siècle.
Un siècle plus tard, en 1780, Louis XVI abolit l’usage de « la question », euphémisme désignant alors la torture.
Introduite au XIIème siècle alors que l’Occident redécouvre le droit romain, la torture est la conséquence d’une procédure judiciaire complexe : tout suspect est innocent jusqu’à preuve du contraire. Les preuves indirectes et les témoignages sont utilisés avec la plus grande circonspection et seul est alors considéré comme preuve « entière », l’aveu.
On ne ménage donc rien pour l’arracher aux suspects soit par la question de l’eau, soit par l’élongation des membres ou par le supplice des brodequins. Contestée dès le XVIème siècle, la torture finit donc par être abrogée et, le 6 octobre 1791, Louis XVI achèvera de dissocier justice et peine physique en stipulant que tout condamné à mort aura la tête tranchée et supprimera ainsi définitivement toutes formes d’exécution cruelle.
1883 : Mort du Comte de Chambord
Un intéressant article de Christian Brosio, dans Valeurs actuelles :
« L’énigme de la semaine. Tout semblait prêt, en cet automne 1873, pour une restauration.
Le 8 février 1871, cinq mois après le désastre de Sedan, le suffrage universel avait élu une Assemblée comptant 400 royalistes. Mais ceux-ci étaient divisés entre « orléanistes », tenants des Bourbons-Orléans, représentés par Philippe, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, et « légitimistes », fidèles à la branche aînée des Bourbons, incarnée par Henri, comte de Chambord, petit-fils de Charles X et sans descendance.
L’obstacle de cette division paraissait aplani depuis que, lui ayant rendu visite, le 5 août 1873, dans son exil de Frohsdorf, en Autriche, le comte de Paris avait salué en son cousin Chambord « le représentant du principe monarchique en France » (voir notre éphéméride du 5 août). Arrivé secrètement à Paris le 9 novembre, Henri s’est installé à Versailles où siégeait l’Assemblée. Avec l’intention, le moment venu, de se faire acclamer par elle sous le nom d’Henri V. Ce moment ne vint jamais. Pourquoi ?
Selon une opinion largement admise, la faute en reviendrait au comte de Chambord lui-même. Notamment en refusant le drapeau tricolore au profit du drapeau blanc. Ce « grand refus » a laissé de lui l’image d’un prince passéiste. Une image fausse, forgée par ses ennemis. Autrement dit par les « conservateurs », le « parti de l’ordre » incarné par une grande bourgeoisie et une fraction de l’aristocratie imprégnées des « valeurs » du capitalisme manchestérien. Thiers, le fusilleur de la Commune, fut l’un de leurs hérauts. Leur modèle : un régime oligarchique – monarchique ou républicain – tenant le peuple à distance par le suffrage censitaire. Voilà ce qu’ils mettaient derrière le drapeau tricolore. Voilà ce que refusait Henri V, promoteur, au contraire, du suffrage universel et d’une monarchie renouvelée, sociale, fédérative et décentralisée. Salué par Proudhon, le comte de Chambord s’était vu, en revanche, reprocher par Guizot ses « liens d’intimité avec les factions anarchiques ». C’est ainsi que, le 20 novembre 1873, l’Assemblée, manœuvrée par Albert de Broglie, prorogea de sept ans le mandat de Mac-Mahon à la tête de l’État plutôt que d’acclamer Henri V. »
1902 : Naissance de Fernand Braudel
Académie Française Fernand Braudel
Fernand Braudel n’est pas seulement le grand historien qui a popularisé le concept du « temps long », de la « longue durée », celui qui a voulu étudier l’Histoire en la resituant dans ses multiples contextes : géographiques, économiques etc…
Il est aussi celui qui a remis les idées à l’endroit en ce qui concerne les migrations. Celui qui a rappelé que – en c e qui concerne la France – ces migrations/invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution.
D’un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 et autres « migrants » et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total, et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5 % .
Fernand Braudel, dans L’identité de la France, souligne – tout comme Pierre Chaunu… – que, jusqu’au XIXème siècle, la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains.
« La France terre d’immigration… » est une légende (une sorte de « roman historique de gauche et anti-français ») colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo – intellectuels
1943 : Mort de Simone Weil
« Le salut serait d’aller au lieu pur où les contraires sont un »…
Notre éphéméride du 3 février, jour de la naissance de Simone Veil, rappelle le lien très fort qui a uni Simone Veil et Gustave Thibon, en qui Mauriac voyait « l’homme qui nous a révélé Simone Veil ».
1944 : Dernier numéro pour L’Action française
L’Action française, organe du nationalisme intégral ne finira pas sa 37ème année, qui s’arrêtera au n° 198 de l’année en cours. Le quotidien cesse sa parution ce 24 août 1944 : la sinistre Epuration va commencer… et le 11 mai 1945 l’imprimerie du journal sera « légalement » volée par le Parti communiste (éphéméride du 11 mai) !
Du 29 juin au 21/22 octobre 1940, L’Action française fut publié à Limoges; à partir du 28/29 octobre 1940, à Lyon. De juin 1940 à août 1944 il y eut aussi des éditions à Limoges et à Poitiers.
Au total, L’Action française sortira 13.000 numéros, depuis le premier, paru le jour du printemps, le samedi 21 mars 1908.
Maurras et Pujo seront arrêtés le 7 septembre suivant à Lyon, et enfermés à la Prison Saint-Paul : leur procès débutera le 24 janvier 1945, s’achevant par « le verdict infâme »… (voir l’éphéméride du 28 janvier).
Les ennemis de L’Action française, la République – qui gouverne mal mais se défend bien… comme l’a si justement dit Anatole France – n’ont pas laissé passer l’occasion de faire disparaître le journal qui les a tant combattus et leur a porté tant et tant de coups.
Mais, « un nationalisme français se reverra... », se revoit, comme le prévoyait Maurras; ses idées sont vivantes, alors que le Système qu’elle a tant combattu est à bout de souffle, ayant échoué partout.
Par un stupéfiant retournement tactique – preuve de leur habileté manœuvrière, à défaut de leur honnêteté intellectuelle – les premiers collabos, alliés d’Hitler via l’URSS de Staline pendant près de deux ans, jugent, condamnent et spolient les premiers résistants, au nom – soi-disant – de la lutte contre le fascisme et le nazisme. Et pourtant !
1968 : Première Bombe H française
La première bombe H (bombe thermonucléaire ou à hydrogène) française explose à 600 mètres au-dessus de l’atoll de Fangataufa, dans le Pacifique.
Sa puissance équivaut à 170 fois celle d’Hiroshima.
Les Etats-Unis avaient fait exploser la première bombe H, issue des recherches effectuées à partir de la bombe A, en 1952, suivis de l’URSS en 1953, de la Grande-Bretagne en 1957 et de la Chine en 1967. La France est donc la cinquième puissance nucléaire. En 1998, l’Inde et le Pakistan deviendront les sixième et septième puissances nucléaires.
1997 : Dernière journée des JMJ de Paris 1997
C’est en 1947 – il était alors âgé de vingt-sept ans – donc bien avant d’être Pape, et alors qu’il n’était encore qu’un simple jeune prêtre polonais, que Karol Wojtyla avait effectué son premier « voyage » en France : c’était à Marseille, et il s’était notamment arrêté à Notre-Dame-de-la-Garde (éphéméride du 7 juillet). Le 15 octobre 2016, après un vote favorable du Conseil municipal, l’esplanade de la cathédrale Sainte-Marie Majeure fut baptisée « Esplanade Jean-Paul II » par les autorités municipales au grand complet (éphéméride du 15 octobre).
Jouxtant la cathédrale, elle domine tout le port moderne de la ville : l’Esplanade Jean-Paul II, à Marseille.
2015 : Annonce de la découverte du « Trésor de Martigues »
En réalité, dès l’année 2014, l’extension du lycée Langevin avait mis au jour des vestiges d’une cité gallo-romaine. Avec une découverte exceptionnelle de 48 pièces d’or.
Le lycée a été construit à proximité d’un site archéologique majeur : celui de l’ancienne cité Maritima Avaticorum, qui serait la « première Martigues », où une occupation romaine avait été décelée (mosaïques, une colonne, des éléments funéraires…) : « Tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une villa romaine ! En fait, nous avons pu identifier la cité comme étant Maritima Avaticorum qui a existé du 1er siècle avant J.-C. jusqu’au IVème siècle après« , explique Jean Chausserie-Laprée, archéologue.
« C’est l’un des plus importants trésors monétaires antiques, jamais mis au jour sur le territoire français », précise Jean Chausserie-Laprée, en évoquant les 48 monnaies en or (« aurei »), frappées entre 46 et 27 avant J.-C. :
« Les plus grands personnages de cette période cruciale (César, Marc-Antoine, Octave-Auguste) figurent sur ces monnaies rarissimes et d’une grande beauté. Ils placent donc Martigues au cœur de la grande histoire de Rome et de la Méditerranée antique. Elles traduisent l’époque décisive qui voit le déclin de Massilia (Marseille) au profit d’une nouvelle métropole régionale, Arelate (Arles) ».
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Tresor de Martigues. Maurras aurait jubilé! « Marseille ne nous fut presque rien…Mais toi, Arles, grecque et romaine, constantinienne capitale…
Il n’y eut pas comme c’est bien souvent le cas dans l’Histoire de notre pays uniquement des massacres à Paris. La voie qui longe la résidence où je demeure à Aix en Provence s’appelle « Avenue du Petit Barthélémy »…Je me suis renseigné lors de mon emménagement et les services de l’époque de la Mairie d’Aix m’indiquèrent que certains protestants connus de la cité y avaient été conduits pour y être exécutés…
Quelle faute que cette confusion impardonnable entre la philosophe de haut vol, Simone Weil, et l’avorteuse Veil !