Journal de l’année 14 de Jacques Bainville : Les notes sont quasiment quotidiennes jusqu’au 31 décembre. Sauf du 14 au 27 août à cause des contraintes de la guerre. Nous conseillons vivement de les lire au jour le jour, comme elles furent écrites. Sachons que notre situation française et européenne d’aujourd’hui découle largement des grands événements relatés ici !
«Va te battre, pauvre dix-millionième de souverain, comme tu t’es toujours battu…»
Elle est magnifique la terre de nos provinces de l’Ouest. On y retrouve en ce moment l’état d’esprit de confiance absolue qui était celui de Paris voilà quinze jours. Les hommes ici sont partis d’assez bon cœur en déclarant que la guerre était inévitable, qu’il fallait en finir,, mais en couvrant de malédictions l’empereur François-Joseph…
Pauvre Jacques Bonhomme, va te battre, ta carte d’électeur dans ta poche à côté de ta feuille de mobilisation, comme la notion de la guerre « inévitable » cohabite dans ton esprit avec l’idée de la responsabilité du vieux Habsbourg.
Va te battre, pauvre dix-millionième de souverain, comme tu t’es toujours battu sous les monarchies, les empires et les républiques, en recherchant les raisons obscures des fatalités qui pèsent sur toi. ■ JACQUES BAINVILLE
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.