1248 : Départ de Louis IX pour la Septième Croisade
On est, alors, dans « le beau XIIIe siècle » et le royaume de France (éphéméride du 12 août) connaît une période de grande prospérité. Stabilité politique, progrès du pouvoir royal unificateur, développement économique : si l’on ajoute à ces facteurs positifs le grand dynamisme démographique, on comprend pourquoi la France – et l’Europe – peuvent se lancer dans l’aventure des lointaines Croisades.
Blanche de Castille devient Régente pour la seconde fois (elle avait déjà exercé une première fois la Régence à partir du 29 novembre 1226, son fils étant mineur).
Elle est l’une de ces six femmes – dont quatre d’origine étrangère, ce qui était évidemment son cas – à avoir exercé la totalité du pouvoir en France, sous la monarchie (mais la seule a l’avoir exercé deux fois) :
• Blanche de Castille (régente pour Saint Louis) ;
• Anne de Beaujeu (pour Charles VIII) ;
• Louise de Savoie (pour François 1er) ;
• Catherine de Médicis (pour Charles IX) ;
• Marie de Médicis (pour Louis XIII) ;
• Anne d’Autriche (pour Louis XIV).
Blanche de Castille, miniature du XIVe siècle
Blanche de Castille
1706 : Inauguration de l’église des Invalides
« Le Roy alla hier aux Invalides, sans autre dessein que de faire plaisir à M. Mansart qui a fini cet ouvrage. Cependant, ce fut un beau spectacle : le Roi suivi de la famille royale et de toute la cour, entrant dans le plus beau lieu du monde au milieu de tous les soldats, une musique mêlée de trompettes et de cimbales, M. le Cardinal de Noailles disant la messe…. » (Madame de Maintenon)
On joua à cette occasion le Te Deum de Michel-Richard Delalande
En 1676, le projet de l’église, au sud du bâtiment, est confié à Jules Hardouin-Mansart qui réalise la grande église royale, dite Eglise du Dôme (reprenant les plans de son grand oncle François Mansart) et achève l’église pour le culte quotidien des pensionnaires, l’Eglise des Soldats.
L’Eglise du Dôme est un chef d’œuvre de l’architecture classique française; son décor est confié aux plus grands artistes de Louis XIV (Charles de la Fosse, Jouvenet et Girardon) qui travaillent aussi à Versailles.
Point de référence dans le paysage parisien, elle culmine à 101 mètres. Elle accueille, notamment, le tombeau de Turenne et l’urne contenant le cœur de Vauban.
En 1989, le dôme a été redoré pour la cinquième fois depuis sa création : 550.000 feuilles d’or – soit plus de dix kilos- ont été nécessaires pour l’opération.
Tombeau de Turenne, (d’abord à Saint-Denis, transféré aux Invalides par Napoléon) et de Vauban
Chateaubriand est très certainement l’un de ceux qui a le mieux parlé des Invalides, tout simplement parce qu’il a parfaitement compris l’intuition et le dessein de Louis XIV. Dans Le Génie du Christianisme, il écrit :
« …Trois corps de logis, formant avec l’église un carré long, composent l’édifice des Invalides. Mais quel goût dans cette simplicité ! quelle beauté dans cette cour, qui n’est pourtant qu’un cloître militaire où l’art a mêlé les idées guerrières aux idées religieuses, et marié l’image d’un camp de vieux soldats aux souvenirs attendrissants d’un hospice ! C’est à la fois le monument du Dieu des armées et du Dieu de l’Evangile…
Dans les avant-cours, tout retrace l’idée des combats : fossés, glacis, remparts, canons, tentes, sentinelles.
Pénétrez-vous plus avant, le bruit s’affaiblit par degrés, et va se perdre à l’église, où règne un profond silence. Ce bâtiment religieux est placé derrière les bâtiments militaires, comme l’image du repos et de l’espérance, au fond d’une vie pleine de troubles et de périls.
Le siècle de Louis XIV est peut-être le seul qui ait bien connu ces convenances morales, et qui ait toujours fait dans les arts ce qu’il fallait faire, rien de moins, rien de plus…
On sent qu’une nation qui bâtit de tels palais pour la vieillesse de ses armées, a reçu la puissance du glaive, ainsi que le sceptre des arts. »
Sur Jules Hardouin Mansart et son œuvre, voir l’éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort).
1800 : Napoléon devant le tombeau de Rousseau
Le premier tombeau de Rousseau se trouvait sur L’île des peupliers, à Ermenonville, où il mourut en 1778 (ci-dessus). Sa dépouille y demeura jusqu’en 1794, lorsqu’un décret de la Convention ordonna que l’on transférât ses cendre au Panthéon.
C’est sur le lieu où s’élevait ce premier tombeau qu’eut lieu, le 28 août 1800, l’entrevue qu’a racontée, brièvement, Stanislas de Girardin : elle se passa lors de la visite de celui qui n’était encore que Bonaparte, venu chasser le lapin dans les forêt voisines d’Ermenonville :
« Il aurait mieux valu pour le repos de la France, que cet homme n’eût pas existé… »
– Et pourquoi, citoyen Consul ?, lui dit Stanislas
– C’est lui qui a préparé la Révolution française.
– Je croyais, citoyen Consul, que ce n’était pas à vous de vous plaindre de la Révolution !
– Eh bien ! L’avenir apprendra s’il n’eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau ni moi n’eussions jamais existé. »
1940 : L’Humanité célèbre « la paix avec Hitler »
Dans son numéro du 28 août 1940, L’Humanité va même jusqu’à accuser les Alliés d’être responsables de la guerre ! (extrait) :
« Il y a un an, le 23 août, que fut signé le Pacte de non-agression germano-soviétique qui consolidait la paix à l’est de l’Europe. Malgré cela, les impérialistes franco-anglais qui avaient formé le projet de faire la guerre à l’URSS par l’Allemagne interposée n’hésitèrent pas à déclencher la guerre impérialiste en même temps qu’ils se livraient à une campagne anticommuniste forcenée et couvraient d’insultes le pays du socialisme. Mais grâce à la politique stalinienne de paix, l’URSS s’est maintenue en dehors de la guerre impérialiste… Elle montre aux exploités et opprimés de l’univers le chemin de la libération, le chemin du bonheur ».
Cette « feuille » est, évidemment, clandestine puisque, un an auparavant, L’Humanité avait été interdite de parution, pour avoir célébré et soutenu le pacte de non-agression germano-soviétique (éphéméride du 25 août).
En septembre 1940, sur sa lancée, L’Humanité publiera une lettre du 1er octobre 1939, en faveur de ce qu’ils appelaient « la paix » – c’est-à-dire un accord avec Hitler !… – des députés communistes : parmi les signataires, un certain Prosper Môquet, père de Guy Môquet.
Et, le 31 octobre, L’Humanité continuera d’affirmer la volonté des communistes de ne pas s’opposer aux nazis : « Nous ne voulons pas que des soldats français se fassent tuer, ni pour de Gaulle, ni pour Doriot et Déat, car ce n’est pas en associant son destin à un des groupes impérialistes en guerre que la France pourra se sauver; elle ne le fera qu’en se débarrassant de l’odieux système capitaliste.
Il faudra attendre juillet 1941, et les ordres de l’Internationale communiste, pour que L’Humanité change de ton, et de camp.
L’Action française, elle, sous la plume de Jacques Bainville, dénonçait dès 1930 « l’énergumène Hitler », « le monstre », « le Minotaure », et, du reste, en demandant le démembrement de l’Allemagne après la victoire de 1918, agissait pour supprimer à la base, avant même qu’il ne se repose, le « problème allemand », celui d’une force brute qui devait dégénérer en nazisme, vingt ans à peine après la victoire.
Maurras, lui, dès 1924, dans son article quotidien, La Politique – et grâce à des informations précises sur Hitler en provenance d’un agent secret à Munich par le président Raymond Poincaré – dénonçait d’abord le pangermanisme de la classe politique allemande de la République de Weimar, comme celui de Stresemann favorable à l’Anschluss, puis attirait l’attention de ses lecteurs sur les dangers propres du national-socialisme : ainsi, le 8 juillet 1924 – et toujours dans L’Action française – il dénonça la déroute des Wittelsbach au profit du « racisme antisémite » du NSDAP et le « rapide accroissement du bloc dit raciste sorti de terre en quelques mois et fondé ou échafaudé sur de vieilles imaginations périmées avec sa philosophie abracadabrante de la Race et du Sang. »
Avec ce simple rappel, on voit bien, contrairement à la mensongère histoire officielle, qui sont les premiers « collabos » et qui sont les premiers « résistants ».
On lira à ce propos, dans l’éphéméride du 11 mai, la note consacré à la Dévolution des Biens de presse, c’est-à-dire la spoliation de L’Action française par cette « re-Terreur » que fut la sinistre Epuration, pour reprendre l’expression de Léon Daudet.
1994 : Clôture de la décade des Fêtes du Bi-millénaire du Trophée de la Turbie
Le bimillénaire du trophée a été commémoré du 10 juillet au 28 août 1994 par le Centre des monuments nationaux.
Merveille d’architecture, le Trophée d’Auguste – édifié en 6/7 après Jésus-Christ – est unique dans tout l’Empire romain, et ne peut se comparer qu’à la colonne d’Adamklissi, en Roumanie, édifiée par Trajan, en 109 après Jésus-Christ.
Malheureusement, dès la chute de l’Empire, le monument commença à souffrir, servant, comme tant d’autres, de carrière de pierres pour les constructions des communes voisines.
Le 4 mai 1705, Louis XIV ordonna de miner le Trophée, transformé en forteresse, la guerre ayant malheureusement repris entre la France et la Maison de Savoie, et le Trophée ayant été malencontreusement transformé en forteresse par les ennemis de Louis XIV.
Ce n’est qu’au XXème siècle que les archéologues s’attachèrent à lui rendre un peu de sa splendeur initiale, notamment en reconstituant et en replaçant l’inscription monumentale à la gloire de l’Empereur Auguste :
Pline l’Ancien a donné le texte de l’inscription, qui a été rétablie sur le monument :
« IMP · CAESARI DIVI FILIO AVG · PONT · MAX · IMP · XIIII · TR · POT · XVII · S · P · Q · R · QVOD EIVS DVCTV AVSPICIISQVE GENTES ALPINAE OMNES QVAE A MARI SVPERO AD INFERVM PERTINEBANT SVB IMPERIVM P · R · SVNT REDACTAE · GENTES ALPINAE DEVICTAE TRVMPILINI · CAMVNNI · VENOSTES · VENNONETES · ISARCI · BREVNI · GENAVNES · FOCVNATES · VINDELICORVM GENTES QVATTVOR · COSVANETES · RVCINATES · LICATES · CATENATES · AMBISONTES · RVGVSCI · SVANETES · CALVCONES · BRIXENETES · LEPONTI · VBERI · NANTVATES · SEDVNI · VARAGRI · SALASSI · ACITAVONES · MEDVLLI · CENNI · CATVRIGES · BRIGIANI · SOGIONTI · BRODIONTI · NEMALONI · EDENATES · VESVBIANI · VEAMINI · GALLITAE · TRIVLLATI · ECDINI · VERGVNNI · EGVITVRI · NEMATVRI · ORATELLI · NERVSI · VELAVNI · SVETRI »
« À l’empereur César Auguste, fils du divin Jules, Grand pontife, Imperator pour la XIVe fois, investi de la puissance tribunitienne pour la XVIIe fois, le Sénat et le peuple romain ont fait ce monument, en mémoire de ce que, sous ses ordres et ses auspices, tous les peuples alpins, qui s’étendaient de la mer Supérieure jusqu’à la mer l’Inférieure, ont été soumis à l’Empire romain. Peuples alpins vaincus : les Triumpilins, les Camunes, les Vénostes, les Vennonètes, les Isarciens, les Breunes, les Génaunes, les Focunates, quatre nations vindéliciennes, les Consuanètes, les Rucinates, les Licates, les Caténates, les Ambisuntes, les Rugusces, les Suanètes, les Calucons, les Brixentes, les Lépontiens, les Vibères, les Nantuates, les Sédunes, les Véragres, les Salasses, les Acitavons, les Médulles, les Ucènes, les Caturiges, les Brigians, les Sogiontiens, les Brodiontiens, les Némalones, les Édénates, les Ésubians, les Véamins, les Gallites, les Triulattes, les Ectins, les Vergunnes, les Éguitures, les Némentures, les Oratelles, les Néruses, les Vélaunes, les Suètres. »
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