1141 : Aux origines du Pont au Change
Peint en 1751
Sous l’impulsion de Louis VII, un lieu de change est installé sur le Grand Pont de Paris.
On appelle à cette époque « changeurs », les personnes chargées de ces activités prendront bien plus tard le nom d’ « agents de change ». Le pont, quant à lui, sera renommé le Pont au Change.
Le pont actuel date de Napoléon III et des travaux du baron Haussmann (1860).
lefildutemps/paris/pont change
1532 : Mort de Martin Chambiges
46 mètres 77 !
On lui doit la plus grande partie de l’une des cathédrales de la démesure : la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.
Il a travaillé également sur les cathédrales de Senlis, Troyes, Sens, mais fut aussi consulté pour des édifices civils (comme le Pont Neuf de Paris, pour lequel il préconisa une reconstruction en pierre de taille, reposant sur des fondations faites de cailloux et de pierre, s’opposant en cela aux conservateurs qui proposaient de conserver la construction reposant sur des pilotis).
Son fils, Pierre Chambiges, l’a secondé, et a achevé une partie de ses travaux après sa mort.
Sur la cathédrale Saint pierre de Beauvais plus particulièrement, voir l’éphéméride du 4 mai.
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes , voir la photo « Expansion de l’art ogival, ou « art ais »
1619 : Naissance de Colbert
« Quand le roi d’Espagne fut mort, les réformes de Colbert avaient porté leur fruit, la France avait des finances saines, une armée, les moyens de sa politique. Le moment était venu de passer à l’action extérieure… » (Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV)
1780 : Naissance de Jean-Dominique Ingres
1799 : Enlevé par la République, le pape Pie VI meurt d’épuisement à Valence
Giannangelo, comte Braschi (ou Giovanni Angelico Braschi, en français Jean Ange Braschy) est le 250ème pape de l’Église catholique romaine.
Le Directoire ayant ordonné – le 11 janvier 1798 – l’occupation de Rome, le pape fut contraint de renoncer à son pouvoir temporel. Déposé, octogénaire et malade, il demanda la grâce de pouvoir mourir à Rome; il lui fut répondu : « Mourir cela peut se faire partout ».
Pie VI quitta donc Rome dans la nuit du 19 au 20 février 1798, fut conduit à Sienne puis à Florence, Bologne, Parme et Turin. Ayant traversé les Alpes sur une civière, il arriva à Briançon, Grenoble et enfin à Valence, où il mourut d’épuisement.
D’abord enseveli civilement au cimetière de Valence, Pie VI est maintenant enterré dans la basilique Saint-Pierre de Rome, où son corps fut ramené en triomphe le 17 février 1802. Renvoyés de Rome sur réclamation des habitants de Valence, le cœur et les entrailles de Pie VI reposent dans la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence ; on y lit l’inscription suivante (rédigée en latin) :
« Les entrailles saintes de Pie VI sont rendues aux Français; Rome possède son corps; son nom retentit en tous lieux; il est mort à Valence le 29 août 1799 ».
1938 : Mort de Joseph Bédier
D’origine bretonne, Joseph Bédier fut un grand philologue, spécialiste de la littérature médiévale.
Il publia de nombreux textes médiévaux en français moderne, tels que Tristan et Iseut (en 1900) ou La Chanson de Roland (en 1921; voir aussi l’éphéméride du 15 août), se trouvant ainsi, de fait, à l’origine de la résurrection de plusieurs des textes initiaux de la littérature française.
Il fut élu membre de l’Académie française en 1920 :
academie-francaise.fr/les-immortels/joseph-bedier
etudes-litteraires.com/tristan-et-yseut
wikisource/Le Roman de Tristan et Iseut/Texte entier
Dans l’admirable préface qu’il offrit au Tristan et Iseut de Bédier, l’érudit Gaston Paris écrivit (extraits) :
« J’ai le plaisir de présenter aux lecteurs le plus récent des poèmes que l’admirable légende de Tristan et Iseut a fait naître. C’est bien un poème, en effet, quoiqu’il soit écrit en belle et simple prose. M. Joseph Bédier est le digne continuateur des vieux trouveurs qui ont essayé de transvaser dans le cristal léger de notre langue l’enivrant breuvage où les amants de Cornouailles goûtèrent jadis l’amour et la mort. Pour redire la merveilleuse histoire de leur enchantement, de leurs joies, de leurs peines et de leur mort, telle que, sortie des profondeurs du rêve celtique, elle ravit et troubla l’âme des Français du douzième siècle, il s’est refait, à force d’imagination sympathique et d’érudition patiente, cette âme elle-même, encore à peine débrouillée, toute neuve à ces émotions inconnues, se laissant envahir par elles sans songer à les analyser, et adaptant, sans y parvenir complètement, le conte qui la charmait aux conditions de son existence accoutumée. S’il nous était parvenu de la légende une rédaction française complète, M. Bédier, pour faire connaître cette légende aux lecteurs contemporains, se serait borné à en donner une traduction fidèle. La destinée singulière qui a voulu qu’elle ne nous parvînt que dans des fragments épars l’a obligé de prendre un rôle plus actif, pour lequel il ne suffisait plus d’être un savant, pour lequel il fallait être un poète.
…C’est donc un poème français du milieu du douzième siècle, mais composé à la fin du dix-neuvième, que contient le livre de M. Bédier. C’est bien ainsi qu’il convenait de présenter aux lecteurs modernes l’histoire de Tristan et d’Iseut, puisque c’est en prenant le costume français du douzième siècle qu’elle s’est emparée jadis de toutes les imaginations, puisque toutes les formes qu’elle a revêtues depuis remontent à cette première forme française, puisque nous voyons forcément Tristan sous l’armure d’un chevalier et Iseut dans la longue robe droite des statues de nos cathédrales.
…Mais ce que je n’ai pu dire, ce qu’on découvrira avec ravissement à la lecture de cette œuvre antique, c’est le charme des détails, la mystérieuse et mythique beauté de certains épisodes, l’heureuse invention d’autres plus modernes, l’imprévu des situations et des sentiments, tout ce qui fait de ce poème un mélange unique de vétusté immémoriale et de fraîcheur toujours nouvelle, de mélancolie celtique et de grâce française, de naturalisme puissant et de fine psychologie. Je ne doute pas qu’il ne retrouve auprès de nos contemporains le succès qu’il a obtenu auprès de nos aïeux du temps des croisades. Il appartient vraiment à cette « littérature du monde » dont parlait Goethe ; il en avait disparu par une mauvaise fortune imméritée : il faut savoir un gré infini à M. Joseph Bédier de l’y avoir fait rentrer. »
Joseph Bédier est donc bien un « renouveleur », comme l’écrit joliment Gaston Paris; on pourrait dire aussi un « restituteur » : il nous a rendu nos Racines littéraires primitives, comme le fit un Xavier de Langlais avec ses romans du cycle du roi Arthur (éphéméride du 27 avril).
Trouvères et troubadours, Chanson de Roland, Légendes Arthuriennes, Tristan et Yseult : quatre de nos éphémérides reviennent sur la naissance de notre littérature nationale et sur ses thèmes fondateurs :
• l’ephéméride du 20 avril (sur les Troubadours Bernard de Ventadour et Bertrand de Born);
• du 27 avril (sur Xavier Langlais et les romans du Roi Arthur);
• du 15 août (sur la Chanson de Roland);
• du 29 août (sur Joseph Bédier et Tristan et Yseult).
1941 : Le premier Résistant français fusillé par les Allemands
Catholique et royaliste, il s’appelait Honoré d’Estienne d’Orves.
« Que personne ne songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France. Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j’espère que mon sacrifice lui servira. Je vous embrasse tous avec mon infinie tendresse. Honoré »
opex360/2011/08/29/a la memoire du commandant honore destienne dorves – fusille il y a 70 ans
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :