1779 : Naissance d’Alexandre du Sommerard
Il est aux origines du Musée de Cluny : Musée national du Moyen-Âge.
Puis du Musée d’Ecouen : Musée national de la Renaissance/
Grand royaliste, et grand amateur d’art, Alexandre du Sommerard, était consterné par l’entreprise de destruction systématique du Patrimoine national entrepris par la Révolution. On sait que, directement ou indirectement, la Révolution – puis l’Empire et la IIIème République naissante… – ont fait disparaître entre le quart et le tiers de notre Patrimoine artistique : « Les Vandales du Vème siècle n’ont jamais brisé tant de chefs-d’œuvre. » disait-il, hélas à juste titre.
Heureusement maître d’une fortune considérable, celui qui avait pris pour devise « more majorum » (« d’après la coutume des ancêtres ») passa sa vie à rechercher et réunir les chefs-d’œuvre, et c’est pour installer sa précieuse collection, trop à l’étroit dans son hôtel de la rue de Ménars, qu’il loua pour sa vie l’Hôtel de Cluny. A sa mort, l’hôtel et la collection, appartenant à sa veuve, furent achetés par l’État : Le 1er juillet 1843, la Chambre vota l’achat de l’hôtel et des collections, puis la création du « Musée des thermes et de l’hôtel de Cluny » fut sanctionnée par la loi du 24 juillet 1843. Son fils Edmond fut, jusqu’à sa mort, conservateur du Musée national de Cluny : lorsqu’il mourut, en 1885, la collection comprenait 10.351 objets.
C’est, en partie, pour contenir des trésors venant de ce Musée que Malraux prit, en 1964, la décision – heureuse – d’affecter le château d’Ecouen au Musée national de la Renaissance.
L’Hôtel de Cluny, Musée national du Moyen-Âge
1801 : Fin de l’Expédition d’Egypte
Le général Menou, qui commande ce qui reste de l’expédition française d’Égypte, se rend aux Anglais du général Abbercromby.
On estime que le tiers des 30.000 soldats engagés en Égypte trois ans plus tôt ont péri, dont la moitié de maladie et le reste dans les combats.
Échec total du point de vue militaire et stratégique (la France voit sa marine détruite à Aboukir par Nelson, qui lui donnera le coup de grâce à Trafalgar, voir l’éphéméride du 1er août), l’expédition d’Egypte aura au moins permis une réelle avancée des connaissances scientifiques (Champollion découvrira bientôt le mystère des hiéroglyphes), et provoqué la naissance de l’égyptologie (éphéméride du 19 juillet).
Dans ses Scènes et tableaux du Consulat et de l’Empire, Jean-Albert Sorel écrit de Napoléon et de son expédition (page 49) :
« …Là, il avait gouverné, il avait créé, comme en Italie, en appliquant les mêmes méthode. « C’est lui, écrit M. Jacques Bainville, qui aura fondé l’Egypte moderne, en la délivrant d’abord de l’oppression des Mamelouks, un peu comme il avait délivré la Lombardie des Autrichiens, ensuite en lui donnant l’empreinte occidentale et française, telle que les Egyptiens étaient capables de la recevoir et dans une mesure si juste qu’elle a duré ».
1823 : Prise du fort du Trocadéro, à Cadix
C’est le triomphe final des « Cent mille fils de Saint Louis », expédition militaire française organisée par Chateaubriand, pour rétablir le roi d’Espagne, Ferdinand VII, dans ses pouvoirs.
Position fortifiée défendant Cadix, la prise de ce fort par le duc d’Angoulême entraîna le reddition de la ville, où les libéraux et les anti-monarchistes s’étaient installés, et d’où ils régnaient en maîtres sur l’Espagne : « C’est pour commémorer ce fait d’armes que le nom de Trocadéro fut donné à une place de Paris et à un palais construit lors de l’Exposition universelle de 1878 (remplacé en 1937 par le Palais de Chaillot » (Michel Mourre).
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Le Palais de Chaillot, vu depuis la Tour Eiffel
L’expédition française trouvait sa légitimité dans le Pacte de Famille, unissant toutes les familles régnantes issues de la dynastie des Bourbons (éphéméride du 15 août).
Pour ce qui est du Musée de l’Homme, installé dans le Palais dès le début, il fut profondément « repensé » – mais en mal… – et inauguré de nouveau en 2015 (éphéméride du 15 octobre).
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1828 : Début du voyage de Charles X en Alsace
Charles X quitte les Tuileries avec le Dauphin, à trois heures de l’après-midi. C’est le début d’un long voyage de vingt jours en Alsace, qui se révèlera vite triomphal.
On aura deux intéressantes relations du voyage :
1. D’abord, une relation du voyage dans son ensemble, par P.J. Fargès-Méricour.
2. Ensuite, une étude de l’entrée dans Mulhouse, par Marie-Claire Vitoux.
A l’aller, le Roi fait étape à Meaux (le 31), Châlons (le 1er), Verdun (le 2) et Metz (les 3, 4 et 5 septembre). La première étape alsacienne commence le 6 septembre, avec l’arrivée à Saverne. Le 7, le Roi est à Strasbourg, où il reste les 8 et 9 septembre. Le 10, en passant par Selestat, il fait étape à Colmar. Le 11, il est à Mulhouse. Le 12, il entame son voyage de retour par Lunéville, Nancy, Troyes et Provins. Il est de retour à Paris le 19 septembre.
Fargès-Méricourt termine son excellente relation du voyage par les mots suivants :
« Ainsi s’est terminé ce mémorable voyage du Roi dans ses provinces de l’Est. Pendant les vingt jours qu’il a duré, Sa Majesté à répandu l’allégresse et l’enthousiasme dans dix départements français. »
…et le détail de la plaque qui commémore l’évènement.
Trois temps forts d’un voyage qui en compta tant :
1. La députation de Sélestat, qui vint à Strasbourg demander au Roi de s’arrêter dans sa ville, comportait le sinistre baron Amey, l’un des pires bourreaux de la Vendée. En sa qualité de maire de la ville, il remit les clés de Sélestat au Roi ! Belle illustration de l’adage Le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d’Orléans !
2. A Strasbourg, Auguste Ratisbonne, vice-président du consistoire israëlite prononça le discours suivant :
« Sire, le Consistoire israëlite de ce département vient déposer aux pieds de Votre Majesté l’hommage de l’amour et du respect de ses co-religionnaires. Nous sommes heureux de pouvoir nous unir en ce jour solennel à tous les organes de la joie publique; ce bonheur, Sire, c’est aux Bourbons que nous en devons la garantie, c’est aux institutions données à la France par votre auguste frère et si loyalement exécutées par Votre Majesté. Que Dieu daigne vous en récompenser ! Qu’il accorde à Votre Majesté et à votre illustre race une longue suite de siècles ! Elle trouvera toujours autour de son trône des enfants d’Israël pour le bénir et pour le servir ! ».
Ce à quoi le Roi répondit :
« Tous mes fidèles sujets ont des droits égaux à mon affection, et peuvent compter sur ma protection. ».
3. Toujours à Strasbourg, au moment de quitter la ville, le maire fait remarquer au Roi qu’il n’a rien fait « pour stimuler l’enthousiasme des habitants »; le Roi lui répond :
« Je m’en suis aperçu: il y a un accent du coeur qui ne se commande pas, et qu’on n’imite pas… »
1867 : Mort de Charles Baudelaire
poesie lesgrandsclassiques/poemes/charles baudelaire
Mais on ne solde pas ainsi la mort de Charles Baudelaire comme celle d’un quidam. Écoutons l’un de ses plus beaux poèmes dont le sens politique et social nous semble évident et profond. Antimoderne.
1933 : Naissance d’Air France
La nouvelle Compagnie sera solennellement présentée à l’aéroport du Bourget, le 7 octobre de la même année
Les logos successifs d’Air France (ci dessus) et, ci dessous, une des affiches de la Compagnie réalisées par Georges Mathieu (la totalité est visible sur le site ci dessous, en cliquant sur Musée)
1937 : Décret entérinant la création d’une Société Nationale des Chemins de fer français
La société sera lancée le 1er janvier 1938.
2011 : La première hydrolienne
C’est au large de l’île de Bréhat, dans les Côtes d’Armor, qu’EDF a procédé à l’installation de cette hydrolienne – la première d’une série de quatre : cette turbine de 850 tonnes et de 16 mètres de diamètre capte l’énergie des courants marins pour produire de l’électricité.
lemonde.fr/planete/article/2011/08/31/bretagne-depart de la premiere hydrolienne d edf
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Aujourd’hui, 31 août, nous fêtons les deux cent ans de la prise du Trocadéro, couronnement de cette heureuse expédition d’Espagne qui vit Louis XVIII réussir là où Napoléon avait échoué, rétablissant le roi Ferdinand sur son trône, restaurant l’équilibre européen à notre avantage, réconciliant l’armée avec la monarchie, etc.
Bref, beaucoup de bonnes raisons de faire mémoire de ce bel exploit.