1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne
Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.
Il fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd’hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s’invente pas !).
La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d’avoir accès à l’enseignement.
Centre d’études théologiques, c’était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.
En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l’Université.
Grand amphithéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes)
1557 : Mort de Jacques Cartier
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos « Navigateurs (II) : Jacques Cartier (I/II) » et « Navigateurs (III) : Jacques Cartier (II/II) »
1637 : Naissance de Catinat, maréchal de France
Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d’Augsbourg et Guerre de Succession d’Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d’être élevé à la dignité de maréchal de France le 27 mars 1693.
Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ « il montra dans la guerre une rare humanité ».
Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure – lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : « par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie… »
1715 : Mort de Louis XIV
Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la basilique Saint-Denis.
Louis XV, son arrière petit-fils, n’est âgé que de cinq ans.
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes , voir les dix photos consacrées au règne de Louis XIV, et notamment « La politique des « Réunions » de Louis XIV »
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :
« …Le long règne de Louis XIV – plus d’un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu’à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l’intérieur. Désormais, et jusqu’à 1789, c’est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c’en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire. Ce calme prolongé joint à l’absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L’ordre au-dedans, la sécurité au-dehors – ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu’elle appela le grand roi par une sorte d’adoration qui a duré longtemps après lui.
Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d’esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l’a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : « Tout fut tranquille sous son règne. » Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n’est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions.
Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C’est ce que souhaitent les Français. Puisqu’ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du « ministériat », le gouvernement personnel du roi est l’unique solution. Dès que l’idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu’on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s’épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l’ordre et ce qui assure l’ordre : l’autorité. Du comédien Molière à l’évêque Bossuet, il n’y eut qu’une voix. C’est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu’elle n’avait jamais atteint.
L’originalité de Louis XIV est d’avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s’était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l’a dit, dans ses Mémoires pour l’instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d’Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des « accidents extraordinaires » font sentir aux peuples l’utilité du commandement. « Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu’elle possède : l’homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu’il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible. »
Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu’elle n’avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l’autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s’apercevoir que la France se lassait de ce qu’elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu’il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir… »
• Sur Louis XIV en général, on consultera l’ouvrage fondamental de François Bluche, qui fait référence : « Louis XIV » (voir l’Ephéméride du 1er novembre).
• Et, sur Louis XIV, à l’origine de la dynastie des Bourbons d’Espagne, voir l’phéméride du 5 septembre.
1715 : Mort de Girardon
En 1664 ou 1665, Louis XIV fait édifier la Grotte de Thétis et de Phœbus, ornées d’incrustations, de rocailles et de jeux d’eau, où fut installé ce groupe sculpté, reprenant le thème solaire propre au Grand Roi : Apollon servi par les nymphes, de Girardon (le visage du dieu reprend celui de l’Apollon du Belvédère).
« Quand le Soleil est las, et qu’il a fait sa tâche, /Il descend chez Thétys, et prend quelque relâche : / C’est ainsi que Louis s’en va se délasser » (La Fontaine)
Après la démolition de la grotte (en vue de la construction de la chapelle du palais), le groupe ira orner le bosquet des Dômes, en 1684. Enfin, sous Louis XVI, le peintre Hubert Robert dessina les jardins à l’anglaise de Marie-Antoinette et imagina le cadre rustique dans lequel les statues peuvent être admirées aujourd’hui: le bosquet des Bains d’Apollon. Les groupes y ont pris place dans une nouvelle grotte enfouie sous le feuillage et agrémentée de cascades s’écoulant dans un petit lac.
1796 : Revente de l’Abbaye de Leffe
Après avoir été mise à sac par des révolutionnaires quelques années plus tôt, l’Abbaye de Leffe est déclarée bien national pour être revendue. Occupée depuis le XIIème siècle par des pères Norbertins, le rachat d’une brasserie était attestée depuis mars 1240.
Après une période chaotique de plus de 150 ans, la brasserie reprendra son activité pour connaître la célébrité dans le milieu du XXème siècle.
1854 : Martyre des missionnaires Nicolas Krick et Augustin Boury, au Tibet
Le 25 juillet 1854, Nicolas Krick et Augustin Bourry, prêtres des Missions étrangères de Paris, arrivent dans le premier village tibétain à Oualong. Le 29 juillet, ils sont à Sommeu, d’où Nicolas Krick projette de partir pour Lhassa afin de demander l’autorisation d’entrer au Tibet; mais les deux prêtres seront assassinés le 1er septembre suivant par des membres de la tribu Mishmi.
Arunachal Pradesh – Aux marches du Tibet : les descendants des martyrs
1929 : Apparition du Commissaire Maigret
Georges Simenon donne naissance au Commissaire Jules Maigret dans Pietr-le-Letton, qu’il signe de son vrai nom.
Les enquêtes du commissaire se déroulent au cœur de la France des années 1930, jusqu’à la période des années 1960.
Pour Bruno Crémer (qui a joué, qui a « été Maigret), aucun doute : grand admirateur de Dostoïevski, Simenon s’est inspiré du personnage de Porphyre Pétrovitch, dans Crime et Châtiment : enquêteur calme et perspicace, grand connaisseur du genre humain, Pétrovitch cherche à comprendre les criminels, plus qu’à les condamner.
Toutefois, nous n’oublierons pas que si Maigret fut incarné par Bruno Crémer pour la télévision, le Maigret du cinéma, le plus marquant, ce fut Jean Gabin. Voyez la bande annonce de Maigret tend un piège, le meilleur, sans doute des Maigret-Gabin.
1949 : Fondation d’Emmaüs
L’abbé Pierre recueille Georges Legay dans son auberge de Neuilly-Plaisance. Il sera le premier Compagnon d’Emmaüs, et celui avec qui il organisera le mouvement.
Rapidement, plusieurs compagnons y prendront part et auront l’idée de récupérer des objets usés pour les revendre, les fonds recueillis servant à la construction d’abris provisoires.
emmaus-solidariteg/notre histoire
En 1954, l’Abbé Pierre lancera son fameux « appel », déclenchant « l’insurrection de la bonté »… : voir notre éphéméride du 1er février
1970 : Mort de François Mauriac
Photographié par Henri Cartier-Bresson, 1952
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Aujourd’hui, 1er septembre 1715, Louis XIV vient de mourir… « Louis, le Grand en tout » disait Pierre Puget; et Grotius, parlant de son royaume disait que « Le Royaume de France est le plus beau, après celui du ciel »… Si vous me permettez un conseil, amis lecteurs, je suggérerais à ceux qui ne l’ont pas encore fait d’acheter et de lire le magnifique « Louis XIV », de François Bluche : n’ayons pas peur des mots, c’est un chef d’oeuvre ! 984 pages d’une lecture qui est un plaisir continu. Je sais bien, hélas, que beaucoup de gens ne lisent pas; et, même « chez nous », comme on dit parfois, certains sont rebutés par un livre un peu long. Je peux vous garantir – et ceux qui l’ont lu ne me contrediront pas – que vous n’aurez qu’un regret en le refermant : qu’il s’achève ! Sa longueur n’est pas masse mais puissance; elle n’en fait pas un pavé, mais un lingot d’or. Alors, si vous ne l’avez fait, courez acheter et lire le Louis XIV de François Bluche : c’est un investissement, que vous pourrez partager avec vos enfants, vos amis, vos proches… Bonne lecture !