909 : Fondation de l’Abbaye bénédictine de Cluny
C’est Guillaume le Pieux qui a voulu cette fondation : elle fut le centre de la réforme monastique en Occident et groupa dans sa mouvance jusqu’à 1.400 maisons, peuplées de 10.000 moines (« l’empire de Cluny »).
Elle joua également un rôle important dans l’évolution artistique, son abbatiale ( 1088 – 1250 ) étant le chef d’oeuvre de l’art roman.
Détruite à la Révolution, comme tant d’autres joyaux de notre patrimoine, il ne reste aujourd’hui que moins de 10 % de ce qui fut, jusqu’à la construction de Saint Pierre de Rome, le plus grand édifice religieux de la chrétienté (ci dessous, reconstitution par images de synthèse).
La dernière messe y fut célébrée le 25 octobre 1791 (éphéméride du 25 octobre).
Et, dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « L’Empire de Cluny »
1196 : Mort de Maurice de Sully
« …La destinée de ce fils de paysans est exemplaire. Né à Sully-sur-Loire, près d’Orléans, Maurice de Sully entra dans les ordres ; il fut rapidement nommé chanoine puis archidiacre de Paris. Il professait la théologie à l’université lorsqu’il fut nommé évêque de Paris le 12 octobre 1160.
D’exceptionnelles qualités morales et intellectuelles unanimement reconnues l’avaient porté à cette haute charge. Il occupa le siège de la capitale du royaume jusqu’à sa mort. Homme d’action, Maurice de Sully se consacra essentiellement à l’administration de son diocèse, sur le plan temporel et spirituel. Mais il lui était difficile de rester étranger au grand mouvement architectural qui animait alors le nord de la France. Il fit reconstruire son palais épiscopal, décida la construction de plusieurs abbayes, sans négliger pour autant les œuvres édilitaires : on lui doit notamment la reconstruction de plusieurs ponts qui dépendaient de la mense épiscopale. C’est cependant à la cathédrale gothique Notre-Dame qu’est attaché son nom (illustration ci contre : Maurice de Sully tenant le chœur de la cathédrale édifié sous son épiscopat, fenêtre haute du chœur, XIXème siècle).
Maurice de Sully décida de la reconstruction de l’édifice et les plans, qu’il corrigea certainement, lui furent soumis. Dès son avènement, les premiers travaux, qui débutèrent par le chœur, furent entrepris. Sous son impulsion, ils furent menés rapidement et, à sa mort, le chœur était achevé et la nef assez avancée. Il est difficile de mieux préciser le rôle de Maurice de Sully dans le projet architectural, mais il n’est pas impossible qu’il ait été important dans le choix du plan si ce n’est de l’élévation. Il fit adopter le principe d’un chœur sans chapelles rayonnantes comme celui de la cathédrale de Sens et de certaines églises normandes, et d’une nef bordée de doubles collatéraux, s’inspirant sur ce point du projet élaboré par Suger pour Saint-Denis et que la mort de l’abbé empêcha de mener à bien. Le plan de Maurice de Sully devait être assez scrupuleusement respecté, sauf dans les travées occidentales de la nef où l’on remarque l’influence de la cathédrale de Chartres. Cette œuvre puissante et massive, encore imprégnée des traditions romanes dans le jeu des volumes, illustre parfaitement l’architecture du dernier tiers du XIIe siècle. »
1521 : Mort de François de Pontbriand, aux origines du plus long Mur de France, clôturant le Parc de Chambord
Deux ans auparavant, le 6 septembre 1519, François 1er avait donné commission à François de Pontbriand, son chambellan, d’ « ordonner toutes les dépenses qu’il y aurait à faire pour la construction du château… »
En dehors du château proprement dit (voir notre Evocation dans l’éphéméride du 29 septembre), le chambellan avait prévu la construction d’un mur gigantesque, long de 32 kilomètres, clôturant un domaine qui est le plus grand parc forestier clos d’Europe avec ses 5.440 hectares de superficie (c’est-à-dire la superficie de la ville de Paris intra-muros). Aujourd’hui ouvert par 6 portes, le mur en comportait trois à l’origine.
Commencé dès 1542, des factures de 1556 attestent qu’Henri II, le fils de François premier, donna l’ordre aux riverains de continuer les travaux en son absence. Ce mur – qui ne sera achevé qu’en 1645 – mesure 2,50 m de hauteur moyenne et repose sur des fondations de 70 cm de profondeur.
Dès 1542, François 1er avait créé des capitaineries royales chargées d’assurer « très estroittement la garde et conservaction des boys et buissons, bestes rousses et noires d’icellui parc, pour nostre plaisir et passe temps ou faict de la chasse ».
1611 : Naissance de Turenne
De son nom complet, Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne.
C’est sous ses ordres qu’« Ils ont traversé le Rhin ! »
Ecoutez cette grandiose musique de Lully
Et, dans notre album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir les deux photos de drapeau du Régiment de Turenne (devenu Régiment du Maine).
herodote.net/Turenne_1611_1675_-synthese
Toujours dans notre album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir aussi la photo « Le Régiment de Tourenne », qui fut son régiment.
1709 : Bataille de Malplaquet
Véritable victoire à la Pyrrhus pour les coalisés, et finalement plutôt favorable aux français, cette bataille, la plus sanglante de la guerre de Succession d’Espagne, voit les alliés (qui ont perdu entre 20 et 25.000 hommes) renoncer à envahir la France.
Elle marque de fait un tournant décisif dans l’interminable Guerre de succession d’Espagne : les coalisés cessent de triompher, et les français de reculer. Bientôt, ce sera la victoire de Denain (éphéméride du 24 juillet).
John Churchill, duc de Marlborough, y est blessé. On le croit mort : c’est l’origine de la chanson « Malbrouk s’en va-t-en-guerre »… Finalement, ce n’est pas la vie qu’il perdra, mais sa réputation et sa carrière : rendu responsable de la boucherie, il sera disgracié.
vincent bernard.chez alice/batailles/malplaquet1709
1733 : Mort de François Couperin
musicologie/Biographies/couperin_francois
Écoutez Les Chérubins ou l’aimable Lazure (20e ordre)
1770 : Un rhinocéros à Versailles !
C’est le 11 septembre 1770, en effet, après un an de voyage, qu’est arrivé à la Ménagerie de Versailles le rhinocéros offert en 1769 par le Gouverneur français de Chandernagor au roi Louis XV.
Ce rhinocéros mâle fait un long voyage depuis les Indes pour arriver à la Ménagerie du Roi, à Versailles. L’animal débarque à Lorient le 4 juin 1770, et doit attendre deux mois et demi que l’on prépare un véhicule spécial pour le transporter à Versailles, sa destination ultime. Il y parvient enfin, après bien des péripéties, le 11 septembre.
Montré au public pendant 22 ans, l’animal est tué d’un coup de sabre par un révolutionnaire le 23 septembre 1793. Sa dépouille est alors transférée à Paris, au Jardin royal des plantes médicinales du tout nouveau Muséum national d’histoire naturelle, où elle est disséquée et naturalisée par Jean-Claude Mertrud et Félix Vicq d’Azyr. Il s’agit la première opération de taxidermie moderne sur un animal de cette taille.
Une « victime collatérale » de la Révolution, en quelque sorte !
1846 : Louis-Philippe crée l’Ecole française d’Athènes
efa.gr/index
École française d’Athènes, École française de Rome, Institut français d’archéologie orientale du Caire, École française d’Extrême-Orient et Casa de Velásquez à Madrid : dans les aires géographiques et les domaines scientifiques de leurs compétences, les cinq écoles françaises à l’étranger ont pour mission de développer la recherche fondamentale sur le terrain et la formation à la recherche.
Fondées entre 1846 et 1928, ces cinq Écoles relèvent du ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche et sont placées sous l’autorité scientifique de plusieurs Académies de l’Institut.
Etablissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel, ce sont des lieux d’échanges entre les chercheurs français et étrangers, contribuant au rayonnement de la science française.
Ecole française d’Athènes : la salle de lecture de la bibliothèque
L’École française d’Athènes, créée en 1846, a pour mission la recherche et la formation à la recherche dans toutes les disciplines se rapportant à la Grèce, de la préhistoire à la période byzantine. Elle a également vocation à développer des recherches sur la Grèce et les Balkans aux époques médiévale, moderne et contemporaine.
Elle est un lieu d’échanges entre les chercheurs spécialistes de ces questions. L’École française d’Athènes accueille des membres, des chercheurs et des enseignants-chercheurs de haut niveau ainsi que des boursiers.
* Quelques mots de présentation, par Roland Etienne (Ancien directeur de l’École française d’Athènes) :
Le plus ancien établissement scientifique français à l’étranger (1846)
Sa naissance s’inscrit sous un double patronage : la révolution grecque et la révolution romantique. La France avait activement participé à la première, en envoyant un corps expéditionnaire libérer le Péloponnèse en 1825. Le courant romantique s’enflamma devant les malheurs de la Grèce, parée du prestige de la culture et de l’Orient.
Pour maintenir ses positions en Grèce, le gouvernement de Louis-Philippe eut l’idée de fonder un établissement sur le modèle de la Villa Médicis à Rome, où, depuis Louis XIV, les artistes allaient se former.
Que firent les « Athéniens » dans les trente premières années de l’école ? Beaucoup suivirent les conseils de Sainte-Beuve « d’aller lire les chœurs d’Oedipe, à Colonne, et ceux d’Ion, à Delphes ». De fortes personnalités commencèrent, pourtant, à forcer le destin de l’EFA : Ernest Beulé fouilla au pied de l’Acropole; Paul Foucart dégagea une partie du mur de soutènement du temple de Delphes, Léon Heuzet mena une expédition en Macédoine.
Après la défaite de 1871, l’intelligentsia française décida de rattraper le retard par rapport à l’Allemagne, rivale de la France sur le sol grec : fondation en 1873 de l’Institut allemand d’Athènes, et en 1875, ouverture des fouilles d’Olympie. En 1871-1874 furent construits les locaux où est encore installée l’École française d’Athènes, sur les pentes du Lycabette.
…C’est sur les chantiers des grandes fouilles, hérités de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, que travaille encore aujourd’hui l’EFA, en ayant renouvelé ses méthodes et ses centres d’intérêt : Délos, Delphes, Argos, Thasos, Philippes, Malia. Sans aucun doute, ces choix furent particulièrement judicieux, puisque, de la préhistoire (Malia) à l’époque paléochrétienne (Philippes), tout le champ historique était couvert.
Les révélations de ces fouilles furent capitales : des dizaines de bâtiments originaux, des centaines d’œuvres d’art, des milliers d’inscriptions. Notons seulement que les trouvailles de Delphes (1893-1902) bouleversèrent notre connaissance de l’art grec et que le profit que l’on en tira dépassa largement le cercle des milieux scientifiques : Matisse médita sur la statuaire archaïque, sur ces grands jeunes hommes nus aux formes simplifiées, les kouroi… L’art grec servit à renouveler les canons de l’art contemporain.
…Les domaines se sont aussi diversifiés, dans l’espace et dans le temps. Les chantiers préhistoriques sont sans doute ceux qui, dans les trente dernières années, ont amené le plus grand nombre de découvertes importantes, soit sur les sites traditionnels (Argos, Malia), soit sur des nouveaux (Dikili Tash, rouvert en 1961, avait fait l’objet d’une campagne en 1920-1922). L’ouverture en 1975 de la fouille d’Amathonte à Chypre (ci dessous) signifie un nouvel intérêt pour l’hellénisme hors des frontières grecques.
ambafrance-cy/La-Mission-Amathonte
La France entretient donc, dans le monde, un réseau de cinq établissements culturels de très haut niveau, tous présentés dans ces éphémérides (avec leurs ramifications éventuelles). Cette éphéméride présente le premier d’entre eux, chronologiquement, l’Ecole française d’Athènes, fondée par Louis-Philippe en 1846; pour l’Ecole française de Rome, fondée en 1873, voir l’éphéméride du 25 mars; pour l’Institut français d’Archéologie orientale, fondé en 1880, l’éphéméride du 28 décembre; pour l’Ecole française d’Extrême-Orient, fondée en 1898, l’éphéméride du 15 décembre; et pour la Casa de Velazquez, fondée en 1928, l’éphéméride du 20 novembre.
1917 : Mort de Guynemer
Guynemer devant son Spad III
A 23 ans, il est est abattu au-dessus des Flandres.
Il remporta 53 victoires homologuées, plus d’une trentaine probables, et fut abattu sept fois. Le maréchal Franchet d’Esperey lui remit la Croix d’Officier de la Légion d’Honneur en juillet 1917, deux mois avant qu’il ne trouve la mort en combat aérien au-dessus de Poelkapelle.
L’Ecole de l’Air de Salon de Provence a adopté sa devise: « Faire Face », et l’Armée de l’Air (dont deux bases portent son nom) exalte son exemple chaque 11 Septembre au cours d’une prise d’armes, pendant laquelle on lit sa dernière citation :
« Mort au champ d’honneur le 11 septembre 1917. Héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire, il lègue au soldat français un souvenir impérissable qui exaltera l’esprit de sacrifice et provoquera les plus nobles émulations. »
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