COMMENTAIRE – Même Le Figaro – dans son édition de ce matin – et même le sage
Partout en Europe, la colère gronde et beaucoup de responsables politiques, de gauche comme de droite, semblent comprendre qu’une rupture est en train de se produire.
Dès que le mot clignote dans le carrousel de l’actualité, les esprits s’enflamment. À peine Michel Barnier l’a-t-il prononcé qu’il est déjà accusé de faire le jeu de l’extrême droite. Des ministres démissionnaires se bouchent le nez, parlent de « lignes rouges » à ne pas franchir. Quant à la gauche, réfugiée dans ses postures morales et droits-de-l’hommistes, elle continue à refuser de voir la réalité. Raison pour laquelle une grande partie de l’électorat lui tourne le dos. La pression migratoire explose : 500.000 arrivées dont un tiers d’illégales ont été enregistrées en 2023, soit deux fois plus que dix ans auparavant. Mais si la générosité de notre État-providence est de plus en plus coûteuse, l’intégration, elle, est un échec cuisant. Dans la population, la colère gronde et l’insécurité culturelle n’est pas qu’un sentiment…
La France peut-elle continuer ainsi ? Ailleurs en Europe, beaucoup de responsables politiques, de gauche comme de droite, semblent comprendre qu’une rupture est en train de se produire. Partout, une saturation migratoire s’exprime vivement. Si l’origine des récentes émeutes anti-immigration en Grande-Bretagne reste à éclaircir, le nouveau premier ministre travailliste, Keir Starmer, a promis de s’attaquer sérieusement aux racines du mal. Jusqu’à suivre l’exemple de Giorgia Meloni ?
Dénigrée à son arrivée pour son populisme, la présidente du Conseil italien obtient de bons résultats sur ce front : le nombre d’entrées irrégulières dans son pays a diminué de 65 % depuis janvier. Au Danemark, c’est un gouvernement socialiste qui conduit l’une des politiques d’asile les plus restrictives du continent. Même l’Allemagne vient de rompre avec l’angélisme de Merkel. La coalition du social-démocrate Olaf Scholz va rétablir les contrôles à toutes ses frontières et expulser les réfugiés condamnés en justice. Ce sont des réponses à l’attentat islamiste qui fit trois morts, fin août, près de Düsseldorf et à la montée de l’extrême droite aux récentes élections locales.
En France, la création d’un ministère de l’Immigration est-elle souhaitable ? Michel Barnier ne l’envisage pas et elle ne changerait rien aussi longtemps que des mesures courageuses ne seraient pas adoptées. Cela suppose une révolution de la volonté.
Impossible de ne pas le répéter : les étiquettes, sortes de briques avec lesquelles les éditorialistes bâtissent leur homélies sont hors sujet, inanes ( du latin inanis : vide, vain, sans valeur) trop convenues et et encombrantes. Enfin, par exemple, c’est quoi l’extrême droite ? les anciens de « die Linke » satellisés à la suite de Sarah Wagenknecht ? Non sens ! L’essentiel (à l’opposé de tout essentialisme, c’est à dire le culte des étiquettes, logos et autres matraques commerciales) c’est le ras-le-bol général des braves gens quant à l’immigration, les mensonges des marchands de canons, l’inhumanité des fauteurs de guerre, la mauvaise foi évidente des gouvernants et de tous les partis accrochés aux places et aux pouvoirs, etc.
Ah! si Ruffin, par exemple, était un « mec » il ferait comme Pierre Cassen le syndicaliste du livre ou feu Georges Marchais, comme la belle germano-persane Sarah : cracher le morceau, se mettre à table, avouer, reconnaître la réalité !