1077 : Consécration de l’Abbaye aux Hommes de Caen
Fondée par Guillaume le Conquérant en 1059, en même temps que l’Abbaye aux Femmes (les deux appartenant à l’ordre bénédictin), la construction avait débuté en 1066. Les ressources apportées par la conquête de l’Angleterre expliquent la rapidité de la construction.
En août, François 1er franchit les Alpes avec son armée pour s’emparer du duché de Milan. Arrivé sur les lieux en septembre, il se heurte aux mercenaires suisses appelés en renfort par le pape. La bataille va se prolonger jusqu’au 14 septembre, se soldant par la victoire du roi de France.
François 1er demandera au seigneur Bayard d’être fait chevalier de ses mains.
Ce triomphe conduira également à la signature d’un traité de « paix perpétuelle » avec les cantons helvétiques (éphéméride du 29 novembre).
Jacques Bainville donne l’exacte mesure de l’événement dans le chapitre VIII de son Histoire de France, François 1er et Henri II : la France échappe à l’hégémonie de l’empire germanique :
« La date de 1515, amie de la mémoire, a quelque chose de joyeux et de pimpant. Ce règne qui commence, François 1er, ce prince artiste, la France qui s’épanouit, qui développe son génie latin, qui « renaît » sous le souffle embaumé de l’Italie, ce luxe, cette joie de vivre : que de promesses ! Pourtant le siècle serait lugubre, rempli de nouvelles désolations. Il nous apportait la guerre étrangère et la guerre civile. Non seulement Charles Quint (ci dessous) était né avant lui, mais une révolution religieuse, qui serait une révolution politique, était tout près de déchirer les Français et, par leurs divisions, d’ouvrir la France à l’étranger.
Ces malheurs ne pouvaient se prévoir lorsque le neveu de Louis XII lui succéda. La France n’était pas rassasiée des guerres d’Italie. À la veille de la mort de Louis XII, on s’apprêtait à reconquérir le Milanais. François 1er, prudent malgré sa jeunesse et son désir de briller, s’assura qu’il n’y aurait pas, cette fois, de coalition à craindre et franchit les Alpes hardiment. Il ne tarda pas à rencontrer les Suisses qui étaient là comme en pays conquis. Curieuse histoire que celle de ces cantons, qui, enivrés de leurs victoires pour la liberté, avaient pris goût à la guerre et, d’opprimés, étaient devenus oppresseurs. Histoire qui s’est répétée vingt fois, qui a été celle de presque tous les peuples affranchis. Les Suisses étaient de rudes soldats et François 1er put être fier de les avoir mis en fuite à Marignan après une bataille de deux jours. Il y gagna Milan et une réconciliation avec le pape : le premier Concordat, qui durera jusqu’à la Révolution, date de là. Il y gagna aussi l’estime de ceux qu’il avait battus. Une paix perpétuelle fut signée à Fribourg avec les cantons suisses : de part et d’autre, exemple presque unique dans l’histoire, le pacte a été observé.
La Lombardie, ce champ de bataille européen, était conquise pour la troisième fois. À quoi la conquête de ce poste avancé pouvait-elle être utile sinon à empêcher qu’un autre s’en emparât ? Déjà on voyait grandir une formidable puissance. La patience et l’art des mariages avaient servi l’ambition de la pauvre maison de Habsbourg. Le petit-fils de Maximilien et de Marie de Bourgogne recevrait un héritage immense. Il aurait les Pays-Bas, l’archiduché d’Autriche, l’Espagne et, par l’Espagne, Naples et les trésors nouveaux de l’Amérique. Que lui manquerait-il ? D’être empereur comme son grand-père, de disposer de l’Allemagne autant que l’empereur élu pouvait en disposer.
Maximilien mourut en 1519. Contre Charles d’Autriche, pour empêcher cette formidable concentration, François 1er conçut l’idée de se porter candidat à l’Empire. Pourquoi non ? Le choix des électeurs allemands était libre. Quelques-uns étaient nos amis, d’autres à vendre. La lutte électorale entre les deux rois fut la même que si l’enjeu avait été un clocher. Bien que quelques princes seulement fussent électeurs, l’opinion publique comptait, elle pesait sur leurs votes : on fit campagne contre François 1er dans les cabarets allemands et les deux concurrents n’épargnèrent ni l’argent, ni la réclame, ni les promesses, ni la calomnie. Pour combattre l’or du candidat français, les grands banquiers d’Augsbourg, les Fugger (ci dessous), vinrent au secours non de l’Autrichien, mais du prince qui, par Anvers, tenait le commerce de l’Allemagne. L’opération de banque réussit. Au vote, Charles l’emporta. La monstrueuse puissance était constituée, l’Espagne et l’Allemagne accouplées. Mais, quelques mois plus tard, Luther brûlait à Wittenberg la bulle du pape. L’Allemagne aurait sa guerre religieuse, et avant nous. La France saurait en profiter. Une Allemagne unie, avec l’empereur vraiment maître, telle que le rêvait Charles Quint, c’eût peut-être été notre mort.
Au moins, c’eût été l’étouffement. La France était bloquée au nord, à l’est, sur les Pyrénées : nous finissions par comprendre l’instinct qui la portait, sous tant de prétextes, avec entêtement, à se donner de l’air du côté de l’Italie. Et pourquoi le conflit était-il inévitable ? Charles Quint n’avait-il pas assez de terres ? Ne pouvait-il s’en contenter ? Mais la vie des peuples a comme des lois fixes. Pour l’Europe, c’est de ne pas supporter une grande domination : cela s’est vu depuis la chute de l’Empire carolingien. Pour l’Allemagne, c’est d’envahir ses voisins dès qu’elle est forte : cela s’est vu toujours. Et pour la France, c’est d’avoir des frontières moins incertaines à l’est, dans les territoires que le germanisme ne cesse de lui contester. L’Empire de Charles Quint était démesuré. Il était absurde. Et si la France était restée ce qu’elle était alors, que ne lui eût-il pas manqué ? Malgré tant de progrès, quel inachèvement ! Dunkerque, Verdun, Nancy, Besançon étaient encore au-delà de ses limites. La France pouvait-elle se passer de tant de villes et de provinces dont nous n’imaginons pas aujourd’hui que nous soyons séparés ? Il fallait se ceindre les reins pour la lutte qui s’offrait… »
En ce qui concerne la paix Perpétuelle et le service du Roi par les Suisses, notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France (472 photos) consacre l’intégralité de sa partie 3 (86 photos) aux Régiments suisses :
Au début furent les Cent Suisses (drapeau ci dessous).
1592 : Mort de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne
Voir notre éphéméride du 28 février, naissance de l’écrivain, pour un aperçu de l’œuvre et de la personnalité de Montaigne.
1759 : Bataille des Plaines d’Abraham
La bataille des plaines d’Abraham (ci contre, le site, de nos jours.) se déroula durant la guerre de Sept Ans, à Québec.
Elle opposa les Français de Montcalm, défendant la ville assiégée, à l’armée britannique attaquante de Wolfe. Elle se solda par la victoire des Anglais et la mort des deux généraux commandant la bataille, Wolfe et Montcalm, qui, mortellement blessé, mourra deux jours plus tard
(Voir l’éphéméride du 14 septembre).
Elle marqua la fin de la Nouvelle-France :
encyclopediecanadienne/article/bataille des plaines dabraham
Aujourd’hui, ce lieu hautement historique et symbolique est devenu un superbe Parc, au coeur même de la ville, havre de paix et de beauté, au cœur de Québec :
Uniforme des Français et de leurs alliés Indiens durant la bataille
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « Rêves d’Empire : Nouvelle France (II/III) », et aussi la précédente et la suivante.
1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide
Pendant la première Guerre mondiale, l’Empire Ottoman est l’allié de l’Allemagne et de l’Autriche. Il en profite pour régler ses comptes, à l’intérieur, avec sa très importante communauté arménienne, qu’il accuse de prendre part pour les Russes – chrétiens comme elle – dont elle serait, en quelque sorte, une cinquième colonne. Au moment des revers, l’accusation s’amplifie et les Jeunes Turcs – qui dirigent alors l’Empire – décident de faire d’une pierre deux coup : détourner la colère de l’opinion, face aux défaites, sur la minorité arménienne, et procéder ainsi à une purification ethno-religieuse…
En 1915, le génocide est décidé. Les Kurdes seront le plus souvent le bras armé des Turcs et seront chargés des opérations. Alors que l’élimination systématique des élites arméniennes a déjà commencé, depuis longtemps, les trois millions d’Arméniens de Turquie reçoivent une lettre des autorités, leur intimant l’ordre de se regrouper, pour partir vers des camps, installés dans le désert de Syrie.
Au large de la pointe nord de la baie d’Antioche, dans la région du massif montagneux du Djebel Mussa (Mont Moïse), de l’ancien royaume de la Petite Arménie, ou Cilicie, les habitants de sept villages de Mousa Ler ont compris ce qui se passait. Les chefs de village les emmènent, avec leur bétail, au sommet du mont Moussa Dagh : cinq mille personnes environ, dont 700 hommes armés de fusils.
Au bout de quarante jours, n’ayant plus de nourriture, ni de munitions pour résister aux assauts des bachi-bouzouks (« soldats » irréguliers de l’armée ottomane ou plus exactement des milices kurdes), les réfugiés descendent vers le rivage, préférant se jeter dans la mer plutôt que de tomber aux mains des Turcs. Arrivés sur le rivage, ils déploient « deux grands draps de lit sur un rocher surplombant le golfe. L’un portait cousues dessus, en forme de croix, deux soutanes rouges d’enfants de chœur orthodoxes. L’autre appelait à l’aide : « Chrétiens en détresse… au secours ! ».
Le 5 septembre 1915, un croiseur de la marine française aperçoit ces signaux de détresse. Il se rapproche de la côte. Un représentant des Arméniens monte à son bord, décrit la situation désespérée de leur groupe. Alors le commandant de l’escadre, sans attendre des ordres qui ne venaient pas, prend la « décision historique », au risque de sa carrière, de les embarquer tous ; y compris les hommes, dont il estime le combat sans issue. Le Guichen, la Foudre, le Desaix, l’Amiral Charner et le D’Estrées viennent mouiller face à la plage où sont groupés les réfugiés, donnant du canon pour éloigner les Ottomans. L’opération a lieu les 12 et 13 septembre : par un temps « clapoteux », les marins bretons approchent leurs chaloupes au plus près pour recueillir les Arméniens… En seize heures, 4.085 personnes se retrouvent à bord, nourries et soignées… » (source : Guillemette de la Borie, Le Pèlerin)
1968 : Création du Parc Naturel régional Scarpe Escaut
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