L’obsession de la menace populiste comme explication de la violence que cconnaît la campagne américaine mais aussi de la tension du climat politique français.
Par Vincent Hervouët.
Donald Trump n’est pas moins « impérialiste » que ses concurrents ou ses prédécesseurs. Pas moins âprement nationaliste. Pas plus tendre pour les Européens et sans souci aucun de ménager leurs intérêts. Simplement, il croit aux nations plus qu’au mondialisme. Sa politique étrangère s’en trouve davantage ancrée dans la Realpolitik ce qui le rend, en définitive, moins porté aux guerres extérieures. Et c’est là, sans-doute ce qui le rend plus sympathique que d’autres à ceux qui se définissent et se stentent comme des somewhere plutôt que des anywhere ou nowhere. Pardon pour l’utilisation de ces expressions si l’on veut anglaises que nous nous autorisns s’agissant d’un sujet d’Outre-Atlantique.
« … leur obsession, c’est la menace populiste. Comme en France. »
CHRONIQUE. La campagne américaine vire à la violence et contamine les médias français, piégés dans un récit partisan. Vincent Hervouët livre une analyse percutante d’une élection où l’incertitude règne et la presse s’aveugle.
La campagne américaine, sidérante. Donald Trump essuie deux attentats, Joe Biden se fait hara-kiri dans le débat télévisé qu’il avait réclamé. Cette violence est contagieuse. Elle traverse l’Atlantique. Dans les médias français, la cause est entendue. Comme la guerre en Ukraine. Comme Gaza. Les Français sont sommés de s’enrôler dans le camp du bien. Comme s’ils votaient pour désigner le prochain locataire de la Maison-Blanche. Kamala Harris va gagner !
Car le Donald doit perdre. Il faut le battre, sinon l’abattre. Le bourrage de crâne est quotidien. Il est véhément. Il est hasardeux : prédire le résultat de la présidentielle américaine, c’est jouer à qui perd gagne. Depuis un quart de siècle, l’incertitude dure jusqu’au matin du 5 novembre et même au-delà. En 2016, l’équipe d’Hillary Clinton sabrait le champagne dans l’avion qui ramenait la candidate à New York, convaincue de l’avoir emporté. Raté ! En 2020, Donald Trump indigné par les résultats officiels tentera jusqu’au bout d’empêcher leur proclamation. Encore raté !
Kamala a ri
Cette année, le suspense est haletant. Sur ABC, Donald Trump n’a pas tué en duel Kamala Harris comme il avait tué Joe Biden. Kamala a ri. En le regardant en face. Ce sourire moqueur d’une femme sûre d’elle-même et qui a vingt ans de moins : triomphe des « spin doctors » ! Les sondages restent incertains. Encore sept semaines à tenir, comme autant d’épisodes d’une série US, avant le dénouement. Avant d’autres rebondissements possibles, avec les Grands électeurs au Congrès ou à la Cour suprême. In fine, une chance sur deux que les sondeurs, les ambassadeurs qui prennent leur retraite sur les plateaux TV et les marabouts en tous genres soient humiliés.
Plutôt que de spéculer sur cet avenir brumeux, la presse américaine ferait mieux de nous informer sur le passé tout proche. Il faudrait que le Washington Post et le New York Times nous expliquent ce qui s’est passé depuis quatre ans. On connaît le dénouement avec le poignant naufrage de Joe Biden en direct sur CNN, on voudrait l’histoire complète. On n’attend pas qu’ils demandent pardon à ceux qui s’interrogeaient sur la santé du commandant en chef et qui étaient systématiquement traités de trumpistes, de revanchards, de complotistes… Mais on réclame l’enquête en profondeur. Aussi profonde que l’État profond.
L’éléphant dans la pièce
Quand est-ce que Joe Biden a commencé à décliner ? Était-il déjà « lacunaire » pendant la campagne de 2020, comme l’avait prétendu un ancien chef du renseignement français ? Quels examens médicaux a-t-il réellement subis et en a-t-on falsifié les résultats pour claironner pendant quatre ans que le président était au top ? Et surtout, comment la vérité qui a sauté aux yeux du monde en suivant ce duel télévisé a-t-elle pu échapper aux journalistes accrédités à la Maison-Blanche ? N’ont-ils pas réalisé que l’accès au président s’était à ce point réduit qu’ils ne le voyaient jamais plus de deux minutes d’affilée ? De loin, en train de monter dans l’hélico ? Comment des journalistes aguerris qui prennent leur petit-déjeuner, déjeunent, dînent et parfois couchent avec leurs sources à la présidence ont pu être mystifiés ? On attend l’enquête mais on en redoute la conclusion : les journalistes aveuglés par leur détestation de Donald Trump. D’où leur déni sur la santé de Joe Biden. Ils n’ont pas vu ’éléphant dans la pièce car leur obsession, c’est la menace populiste. Comme en France.
Ainsi se joue cette élection présidentielle mondiale, avec un système à bout de souffle, un pays coupé en deux et une presse qui se bouche les yeux. ■ VINCENT HERVOUËT
Cher JSF,
Tu écris : « Pardon pour l’utilisation de ces expressions si l’on veut anglaises que nous nous autorisons s’agissant d’un sujet d’Outre-Atlantique. »
Il est dommage de ne pas accompagner cette utilisation d’une traduction; mieux d’une traduction plaisante à l’œil et à l’oreille, expressive, digne de Villon et Brassens. Ne pas le faire c’est, évidemment, oublier ceux qui ne connaissent pas les mots en question ( rares, certes, pour le cas présent ) mais c’est surtout abdiquer, renoncer, nourrir la chimère d’un anglais aux capacités supérieures d’expression, encourager l’anglomanie la plus vulgaire. Je ne la confonds pas avec la connaissance de l’anglais, sa richesse, son gout des mots, y compris des mots français, ses faux-amis, tel, récemment croisé, « inhabited » qui dit exactement le contraire de notre inhabité !
Ce Vincent Hervouët donne les indications les plus simples, les plus évidentes. Celles-ci apportent toutes les réponses à la question de savoir à quel niveau se situe la pseudo-information dégurgitée par ces misérables gobeurs que sont les journalistes, aveugles, myopes ou porteurs de lunettes anamorphiques. Et pourtant, ce Vincent Hervouët appartient bien à la coterie de ces bigleux. Qu’est-ce qu’il lui prend donc !? … Je ne peux rien imaginer d’autre que l’hypocrisie, en tant qu’elle serait le moindre mal dont ils sont affligés.
Il ne reste plus à espérer qu’un tsunami d’événements qui sache engloutir une bonne fois cette cohorte d’abrutis.
Eh bien j’ose affirmer que si j’étais américaine, je voterais pour Donald Trump ! Voilà un candidat qui aime vraiment son pays : quel mal à cela ? Il n’aime pas l’Europe ? mais aucun dirigeant américain n’a jamais vraiment aimé l’Europe et en particulier la FRANCE, sauf à y faire du tourisme et goûter sa gastronomie et ses bons vins : ils ne souhaitaient que la dominer, ce qu’ils n’ont heureusement jamais pu faire.
Ariane
Pour ce qui est de la considération portée par nos amis américains, me revient le souvenir d ́un article du journal « Le Monde », lu je ne sais où et qui mettait en parallèle France et Allemagne :
l’Allemagne avec ses machines outils, ses puissantes automobiles , son goût pour les alcools forts emportait les suffrages face à la France et sa haute couture, sa grande cuisine, également sa passion pour la décoration d’interieurs (où quelque chose comme ça) .
En conclusion, comme souvent dans ce genre d’article du journal précité et mis gracieusement à disposition dans les aéroports, l’Allemagne était de caractéristique masculine tandis que la France figurait la femme , femme hystérique qui plus est .
C’était il y a plus de dix ans et, peut-être, avec le wokisme ont ils trouvé autre chose .