454 : L’Empereur Valentinien assassine Aetius
A la mort d’Honorius, c’est Valentinien III qui devient le nouvel empereur d’Occident. Avec l’aide du général Aetius, Valentinien lutte pour enrayer la progression des barbares. L’illustre général romain parvient à contenir successivement les assauts de chaque peuple. Il repousse les Wisigoths chez eux, refoule les Francs vers le nord et la rive droite du Rhin, puis écrase les Burgondes.
Enfin, à la tête d’une armée très largement composée de guerriers barbares alliés, il chasse les Huns de Gaule : c’est la victoire des Champs catalauniques (voir l’éphéméride du 20 juin).
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1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l’origine de la branche actuelle de la Famille de France.
Louis XIII et Anne d’Autriche n’auront que deux enfants – mâles – et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné – le futur Louis XIV – en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.
Ce dernier est à l’origine de l’actuelle Famille de France, couramment appelée « d’Orléans » mais, évidemment, aussi « Bourbon » que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier.
1. C’est à partir de la fin du XVIe siècle que l’on prit l’habitude d’appeler « Monsieur » le frère du Roi, ou l’aîné de ses frères : aussi Philippe devint-il « Monsieur » en 1660, à la mort de son oncle Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d’abord, en premières noces, Henriette d’Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté par Louis XVI – qui devait l’être quelques années plus tard… – fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre).
« …Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans, ndlr) et épousa la même année Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV… Louis XIV la chargea en 1670 d’une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu’elle réussit à détacher de l’alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d’eau de chicorée, et il est possible qu’elle ait été empoisonnée. (Michel Mourre).
Elle n’avait que 26 ans : c’est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) : « …Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourut à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le coeur de cette princesse. Partout on entend des cris ; partout on voit la douleur et le désespoir, et l’image de la mort. Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du prophète : le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement.
Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le Roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. Alors ils pouvaient dire l’un et l’autre, avec saint Ambroise : Stringebam brachia, sed jam amiseram quam tenebam : « je serrais les bras ; mais j’avais déjà perdu ce que je tenais »… »
Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Elisabeth de Bavière, dite la princesse Palatine : « …Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup. » (Michel Mourre).
Louis XIV l’aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. A la suite des traités de Westphalie (1648), Charle-Louis de Simmern – dont Charlotte était la soeur – recouvra le Palatinat rhénan (en fait, la rive gauche du Rhin, de l’Alsace jusqu’aux portes de Bonn) et le titre d’Electeur du Saint-Empire. Lorsqu’il mourut, sans enfant, Louis XIV revendiqua le Palatinat pour le duc d’Orléans, son frère, mari de la princesse Palatine, soeur du défunt souverain. Le Dauphin conquit le Palatinat en moins de deux mois, mais la coalition de l’Europe, dans la Ligue d’Augsbourg, nous empêcha de le « réunir » au royaume : la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689/1697), s’achevant par les traités de Ryswick (1697), obligea Louis XIV à restituer le Paltinat et les autres « réunions », mais nous conservait cependant, et définitivement, l’Alsace. Louis XIV aurait-il réussi dans son entreprise, les villes de Trèves, Mayence, Coblence… seraient, aujourd’hui, des villes françaises.
Comme Henriette d’Angleterre, première épouse de « Monsieur », la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d’Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée.
Philippe avait de réels dons de stratège : « …Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d’Orange à Cassel (1677, voir l’éphéméride du 10 avril, ndlr) et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d’Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d’Anjou, le frustrait des droits qu’il tenait de sa mère Anne d’Autriche sur la couronne espagnole » (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double « déception » le début d’une faille entre les deux branches des Bourbons « de France », qui devait aller en s’élargissant, jusqu’aux conséquences épouvantables que l’on devait voir ?
2. Bon général, comme son père, Philippe – fils de « Monsieur » et de la princesse Palatine – « se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d’habileté à Neerwinden (1693) qu’il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l’Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707/1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d’Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l’exila de Versailles. » (Michel Mourre).
François Bluche confirme la bravoure de Philippe : il écrit (dans son magistral Louis XIV, Fayard, page 632), à propos de la bataille de Neerwinden : « …La scène se passe à quelques lieues de Bruxelles. Ici encore, l’acharnement est de mise. Les charges succèdent aux charges, les contre-attaques aux assauts. Luxembourg, M. le Duc, le prince de Conti, le duc de Chartres (futur Régent) prennent des risques, chargeant en personne et à plusieurs reprises. »
Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, ne donna pas la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n’eut aucun mal à faire « casser » le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent « pour exercer pleinement l’autorité royale ».
« …Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l’appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l’allègement de la dette publique, mais s’acheva en banqueroute (1720)… Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d’Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l’année… » (Michel Mourre).
Pour mémoire, c’est lui qui acheta… « le Régent », peut-être le plus beau diamant du monde.
3. Avec son fils, Louis, duc d’Orléans, troisième de la lignée, il n’y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : « …il donna au contraire l’exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l’étude, se fit une grande réputation d’hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d’histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l’abbaye de Sainte-Geneviève » (Michel Mourre).
Louis d’Orléans est d’ailleurs couramment surnommé « le pieux ».
4. Son fils, Louis-Philippe, quatrième duc d’Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Egalité :
« Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)… protégeant les savants et les gens de lettres… il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d’importantes sommes à des œuvres de bienfaisance » (Michel Mourre).
5. C’est son fils Louis-Philippe Joseph qui se fit appeler Philippe-Egalité, et joua sous la Révolution le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l’échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires. Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l’extrême, au point d’en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royale de celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s’opposa à la politique bienfaisante du roi.
Plus tard, il devint l’ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d’Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de grand amiral, et ce qu’il considéra comme un affront – qu’il attribua à Marie-Antoinette – fit de lui le chef de l’opposition. Il ouvrit à la foule – à laquelle il répandait ses largesses – ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d’agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d’agitation révolutionnaires.
Il devint clair pour tous qu’il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s’exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. A son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant amiral. « …Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Egalité (septembre 1792) et n’hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d’un grand seigneur de l’Ancien Régime... » (Michel Mourre).
Recevant ainsi le prix et la récompense de ses forfaits, il fut conduit à l’échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, place Louis XV, devenue place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui l’y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just.
6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe devait devenir roi en 1830, après l’abdication de Charles X.
Son règne de dix-huit années fut bénéfique, pour la France, car il s’opposa courageusement aux entreprises folles de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures démentielles et tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien « le dernier cadeau de la monarchie ».
Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l’erreur de ne pas s’entendre, et cette « scission de 1830 » devait avoir les plus funestes effets, comme l’a montré également – toujours lui… – Jacques Bainville… Qui a bien montré, également, comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel – comme le fera très peu de temps après Louis-Napoléon, futur Napoléon III – ce qui aurait donné au régime royal l’assise populaire et la légitimité qui lui auraient permis de résister aux mouvements d’humeur ultra-minoritaires de quelques extrémistes parisiens, qui ne représentaient en rien ni tout Paris, ni encore moins la France !
7. Le roi Louis-Philippe eut cinq fils. L’un d’eux, la prince de Joinville, Amiral, avait pour ami un certain Garnier, compagnon de navigation, qui devait être le grand-père – maternel – de Charles Maurras, et qu’il vint visiter dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues. Un autre, le duc d’Aumale, qui vit mourir très jeune ses deux garçons, offrit à la France (très précisément, à l’Institut), son splendide patrimoine de Chantilly et les fabuleuses collections qu’il contient.
Cependant, seul le prince Ferdinand (ci dessus), père de Philippe et de Robert, duc de Chartres, prolongera la dynastie (les quatre autres, soit n’eurent pas d’enfants, soit les virent mourir très jeunes). Ferdinand devait, lui aussi, mourir assez jeune, et d’une façon tragique (après un accident de fiacre).
Il s’illustra dans la conquête de ces terres barbaresques sans nom ni régime clairement définis, qui n’étaient qu’un immense espace soumis nominalement à l’Empire ottoman, mais où seuls régnaient, en fait, la loi du plus fort et l’arbitraire. C’est la France qui devait organiser cet immense espace, en inventant pour lui, et en lui donnant, ce beau nom d’Algérie.
8. Son fils Philippe deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée (Image ci-contre) entre les légitimistes et les orléanistes (« Les Orléans sont mes fils »). Il résidait à l’Hôtel Matignon, où il menait grand train et d’où il organisait une intense activité, dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger. C’est ce qui amena la cruelle et inique Loi d’exil de 1886. Obligé de quitter le territoire national, il s’installa d’abord à Bruxelles, avant que sa famille séjournât au Maroc.
Cette loi d’exil intervint donc peu de temps après la fusion et la réconciliation entre les deux branches de la famille royale, et peu de temps aussi après l’installation de la république, encore très fragile : son prétexte fut que, le 14 mai 1886, eut lieu, à l’hôtel Matignon, la célébration du mariage de la princesse Amélie d’Orléans avec Charles de Portugal, héritier du trône de Portugal. L’importance de la fête, et l’espèce de démonstration de force que firent à cette occasion les Orléans, ainsi que la relation qu’en firent les journaux, monarchistes ou non (et, en particulier, Le Figaro) causèrent une grande inquiétude dans les milieux républicains.
D’où de nombreuses attaques contre la famille royale, puis la loi du 26 juin 1886 : cette loi interdisait l’accès et le séjour sur le sol français aux chefs des familles royale (et impériale) ayant régné sur la France, ainsi qu’à leur fils aîné. Elle interdisait également à tous les hommes de ces familles de servir dans l’armée française. Mais, à la différence des précédentes, cette loi ne concernait que les « prétendants » (Orléans et Bonaparte) ainsi que leurs fils aînés, et pas les autres membres de la famille.
C’est la raison pour laquelle, comme le raconte Léon Daudet, la reine de France fut présente à Notre-Dame de Paris pour la messe des obsèques de Philippe VIII; ou que, le 13 juillet 1934, la duchesse de Guise vint rendre visite à Charles Maurras, dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues : c’est à cette occasion qu’elle lui déclara, en substance, « si la monarchie est restaurée un jour en France, monsieur Maurras, c’est à vous qu’on le devra. ».
9. Philippe VII, qui mourut donc en exil, en 1894, fut le père de Philippe VIII, qui devait mourir sans héritier. C’est de Philippe VIII que Maurras disait, en substance, qu’il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. En 1905, il réalisa un important voyage scientifique au Groenland et au Pôle Nord : il est à noter que le Muséum d’Histoire Naturelle s’est enrichi des collections qu’il avait réunies au cours de ses divers déplacements.
Dès la fondation de l’Action française, le Prince appuya le mouvement (il donnait, par exemple, mille francs par mois pour soutenir le journal).
Il est l’auteur de la formule que le journal quotidien L’Action française prit comme devise, dès le premier jour de sa parution, en 1908 : « Tout ce qui est national est nôtre ». C’est lui, enfin, que la jeune Action Française alla rencontrer à Bruxelles lors de la publication de l’Enquête sur la monarchie et que Maurras et Daudet allèrent visiter à Londres., en 1904.*
10. A la mort sans héritier de Philippe VIII, lui aussi en exil, en 1926, ce fut son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III.
Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand : c’est donc bien du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l’un ou l’autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de la Famille de France.
Jean III fut le troisième et dernier membre de la Famille à mourir en terre étrangère.
11. Il fut le père d’Henri VI. Et l’auteur des Mémoires d’exil et de combat, qui rentra en France en 1950, la Loi d’exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans, sur proposition du député MRP du Morbihan, Paul Hutin-Desgrées.
Dans la période troublée de la seconde guerre mondiale, le Comte de Paris fit tout ce qu’il put pour accéder au trône, et fut parfois sur le point d’y parvenir, notamment depuis l’Algérie. Mais trop d’oppositions (par exemple, celle des états-uniens) vinrent à chaque fois déjouer ses plans.
« La Constitution de la Vème République ? De Gaulle l’a faite pour moi ! »… aimait-il à répéter : de ce côté-là aussi, les possibilités, bien réelles, d’une réinstauration de la Royauté devaient, hélas, être déçues.
12. Henri VI fut le père d’Henri VII, décédé en 2019, le 21 janvier, alors que, affaibli par un mauvais état grippal, il s’était déjà préparé pour aller assister à la traditionnelle Messe pour Louis XVI.
En 2009, il avait été fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire – pour faits d’armes en Algérie – par le président Sarkozy à l’Elysée.
13. Son fils, le Prince Jean, lui a succédé, reprenant très vite le titre de Comte de Paris, devenant ainsi Jean IV.
Aujourd’hui, la vie continue, celle de la Famille de France aussi, et le prince Gaston est devenu Dauphin de France, entouré de son frère Joseph et de ses sœurs, Antoinette, Louise-Marguerite et Jacinthe.
Du sixième fils de Saint Louis à nos jours, : huit siècles d’Histoire de France.
Ce très rapide survol, à grands traits, de l’histoire de l’actuelle Famille de France ne prétend, bien sûr pas, épuiser le sujet, mais seulement établir les faits et mettre certaines choses au point; il montre que, comme toutes les familles du monde, celle-ci a ses pages sombres, et d’autres plus lumineuses : l’un de ses membres fut franchement détestable, mais un autre mourut, sinon « en odeur de sainteté », du moins pas très loin, puisque c’est le surnom de « le pieux » qui lui est habituellement accolé.
Il montre, surtout, les deux principales traditions servies par cette famille, tout au long de son histoire mouvementée : celle du service de la France par les Armes, et celle du service de la France par les généreuses donations de biens patrimoniaux, artistiques, ethnographiques, scientifiques :
• des brillantes victoires militaires du fondateur de la Famille, Philippe, et de son fils, le Régent, à la Légion d’honneur « à titre militaire » reçue par l’actuel Comte de Paris (Henri VII), en passant par les actions d’éclat en Algérie du Prince Ferdinand et la création de la Légion étrangère par son père, Louis-Philippe, ainsi que par la mort au combat, durant la Guerre d’Algérie, du Prince François (ci contre), la tradition du service du pays à travers l’institution militaire ne s’est jamais démentie dans la Famille de France.
• quant aux donations, le mécénat du duc d’Aumale (envers l’Institut) fut poursuivi, on l’a vu, par celui de Philippe VIII (envers le Muséum d’Histoire naturelle), et par Henri VI, qui institua la Fondation Saint Louis (reconnue d’utilité publique) afin d’assurer la pérennité de biens patrimoniaux inestimables, comme le château d’Amboise, le domaine de Dreux, le château de Bourbon l’Archambault.
(On a donné ici, à grands traits, une vue d’ensemble d’une seule branche de la famille des Bourbons : la branche d’Orléans; pour une vision plus globale de la Famille de Bourbon, remontant jusqu’à ses origines connues – au XIe siècle. (éphéméride du 7 février)
1697 : Traités de Ryswick
C’est la fin de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg : Strasbourg et la plus grande partie de l’Alsace (la Basse Alsace et la Décapole, soit environ les quatre cinquièmes de la province) deviennent définitivement françaises.
« Quel beau jardin !« , s’exclama Louis XIV lorsqu’il se rendit en Alsace pour la première fois, à l’occasion de son entrée solennelle dans la ville de Strasbourg (que Vauban se hâtera de la fortifier) un mois à peine après la signature des traités.
Un texte de l’époque, conservé aux Archives Municipales raconte :
« Strasbourg fortifié. Les raisons, qui déterminèrent le Roy à ne plus négliger ses droits sur Strasbourg, l’engagèrent à pourvoir aux plus prompts moyens de s’en asseûrer la possession. Par son ordre on avoit préparé dans la Haute-Alsace tous les matériaux, et taillé toutes les pierres nécessaires pour la Citadelle, qu’il avoit résolu de faire bastir.
Ces pierres, ces matériaux descendirent par le Rhin jusqu’à Strasbourg, et y formèrent tout à coup une Citadelle, qui jointe au grand nombre d’ouvrages, qu’on fit avec la mesme diligence, osta aux Ennemis l’envie de disputer au Roy sa nouvelle conqueste, et leur oppose encore aujourd’huy une barrière impénétrable. »
Citadelle de Strasbourg (détail)
On grava une médaille, selon l’usage de l’époque : on y voit la Ville de Strasbourg avec ses fortifications. Les mots de la Légende, Clausa Germanis Gallia, signifient La France fermée aux Allemands. L’Exergue, Argentorati arces ad Rhenum, M. DC. LXXXIII. veut dire Strasbourg fortifiée sur le Rhin, 1683.
Avers et revers
1711 : Dugay-Trouin s’empare de Rio de Janeiro
Sur Dugay-Trouin, voir l’éphéméride du 10 juin
1792 : La plus grande escroquerie démocratique de tous les temps : la Convention nationale, élue par 10% des hommes (les femmes ne votant pas)
Dix pour cent de la moitié de la population !
Les femmes n’ayant pas le droit de vote (elles représentent évidemment la moitié de la population), et quatre-vingt dix pour cent des hommes s’étant abstenu, dans le climat de terreur qui suivit les massacres de septembre (voir l’éphéméride du 2 septembre), ce sont seulement dix pour cent de la population masculine, donc cinq pour cent des 29 millions de Français, qui ont soi disant élu cette Convention nationale qui, entre autres horreurs :
– décréta dès son installation l’abolition de la royauté, et décida, le lendemain 22 septembre, que tous les actes officiels seraient désormais datés de « l’an I de la République » puis proclama la République le 25 ;
– assassina le roi légitime, puis la reine, et commit un infanticide monstrueux sur la personne du petit roi-martyr Louis XVII (voir l’éphéméride du 8 juin) ;
– entreprit la déchristianisation méthodique de la vie quotidienne (voir l’éphéméride du 24 novembre, sur l’instauration du calendrier révolutionnaire) ;
– créa le Tribunal révolutionnaire (voir l’éphéméride du 1O mars) puis le Comité de salut public, faisant sombrer la France dans la Terreur;
– réprima dans le sang les insurrections fédéraliste et royaliste qui dressèrent les deux tiers des Départements nouvellement créés contre la Convention;
– organisa le Génocide vendéen, méthodiquement programmé par Lazare Carnot, et exécuté selon ses ordres, par ses deux décrets du 1er août et du 1er octobre 1793.
Ce régime de boue et de sang, le plus monstrueux et le plus tyrannique que la France ait jamais connu, se survivra – après la mise à mort de Robespierre, le 28 juillet 1794 – jusqu’au 26 octobre 1795, pour laisser place, à peine quelques années plus tard, au despotisme de Napoléon !
De la France en général, et de Paris en particulier, livrée à l’hystérie sanguinaires de psychopathes et autres malades mentaux, Anatole France a tracé un portrait inoubliable dans son roman Les Dieux ont soif, dont vous trouverez des extraits édifiants dans l’éphéméride du 15 janvier.
De Michel Mourre sur la Convention (Dictionnaire encyclopédique d’histoire, page 1175) :
« …La volonté de rupture totale avec le passé s’exprima dans une tentative de déchristianisation de la vie quotidienne : mise en vigueur du calendrier révolutionnaire (5 octobre 1793)… fermeture des églises parisiennes (23 novembre). Imposé par la minorité d’une assemblée qui avait elle-même été élue par un électeur seulement sur dix; le gouvernement révolutionnaire effaça, au nom du salut public, toutes les libertés proclamées depuis 1789; supprimant les garanties les plus élémentaires de la justice, il jeta en prison plus de 300.000 personnes, en fit exécuter de 35 à 40.000; reniant l’esprit universaliste et pacifique des premiers temps de la Révolution, il fit de l’exacerbation du chauvinisme une méthode de gouvernement et inaugura l’ère des grandes guerres populaires qui devaient saigner l’Europe pendant cent cinquante ans; il laissa se répandre dans tout le pays un climat empoisonné de suspicion et de délation, il accumula les rancoeurs et les haines entre deux Frances pour longtemps irréconciliables; enfin il attacha au nom de la République des souvenirs sanglants qu’allaient exploiter pendant tout le XIXème siècle les monarchistes légitimistes, orléanistes et bonapartistes. »
Et tout cela, « au nom de » gens qui ne représentaient que cinq pour cent du peuple français, et qui n’étaient de plus pas tous d’accord pour un tel « programme » ! La période la plus ignoble, la plus repoussante, la plus honteuse de notre Histoire est bien celle de la naissance de la République. Elle est aussi celle du plus grand scandale « démocratique » de toute l’Histoire.
Ave justesse, Balzac qualifia cette bien triste époque de « sanglante démence » (Rois de France, Editions Afrique Orient, 2017, page 71).
Il faut rappeler enfin que les élections des députés à la Convention se déroulèrent sur un mode un peu compliqué qui avait deux degrés : pour être électeur au premier degré, il fallait payer une contribution équivalente au revenu de trois journées de travail, et pour être électeur au second degré il fallait payer une contribution équivalente au revenu de cent-cinquante journées de travail.
Le premier degré des élections eut lieu le 26 août 1792 et le second degré le 2 septembre. C’est à dire que le vote se place dans le même temps qu’il y a l’instauration d’une véritable terreur sanguinaire : prise des Tuileries et massacre des derniers défenseurs de la famille royale, emprisonnement de cette dernière dans le donjon du Temple, emprisonnements massifs de prêtres réfractaires et de royalistes, et enfin massacres de septembre.
Autant dire que le climat politique et social était absolument contraire à une expression paisible des sentiments de la population terrorisée.
Le nombre total des députés à la Convention était de 749. Pour se réunir et pour commencer à légiférer, la Convention n’attendit pas que tous les députés fussent arrivés à Paris : sa première réunion eut lieu le 20 septembre 1792 en fin d’après-midi, 371 députés étaient présents, c’est-à-dire un peu moins de la moitié.
Moins de la moitié des élus, désignés par moins de 10% de la population : c’est la séance du 21 septembre 1792 qui vit le vote « à l’unanimité » de l’abolition de la royauté et de la proclamation de la république !
1866 : Naissance de Charles Nicolle
Il reçut le Prix Nobel de médecine 1928.
1869 : Décapitation de Pierre Maubant et des premiers martyrs de Corée
Pierre Philibert Maubant (né à Vassy, en Normandie, le 20 septembre 1803) était un missionnaire catholique des Missions étrangères de Paris. Il fut le premier étranger à pénétrer dans le « royaume ermite » coréen, et à communiquer son périple à l’extérieur (un « royaume ermite » est un territoire s’isolant, volontairement, du reste du monde).
Ordonné prêtre dans la Société des Missions étrangères de Paris, il effectua d’abord deux années de ministère en France avant de rejoindre la Chine occidentale puis la Corée, où il retrouva d’autres prêtres, Laurent Imbert et Jacques Chastan.
Le 21 septembre 1839, Pierre Maubant (âgé d’à peine 36 ans) et ses compagnons furent exécutés par décapitation à Saenamteo, à Séoul.
1874 : Mort de Jean-Baptiste Elie de Beaumont
annales.org/archives/x/beaumont
2001 : Catastrophe de l’usine AZF, à Toulouse
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Mais aussi : -19 avant JC. Mort à Brindisi du poète romain Virgile.