Laurent Obertone publie le 3e ouvrage d’une trilogie, un nouveau livre dont le titre est GUERRE. Il s’en entretient ici avec Mathieu Bock-Côté en des termes d’une particulière gravité. Alors même que se déploie à travers tous les médias le grand spectacle politicien d’annonce du « nouveau » gouvernement qui interrompt un certain temps l’entretien – qui reprend et se termine après lecture de la très longue et fort dérisoire liste des nouveaux ministres. Comme toujours Laurent Obertone est particulièrement intéressant comme le sont aussi les questions et remarques de Bock-Côté. Si, sur le terrain politique, le désordre établi n’est pas entamé, en revanche, sur le plan intellectuel et culturel, dit métapolitique, la ligne nationale, patriote et, en ce sens, identitaire, a marqué bien des points dans ‘ordre des idées et, désormais, de la puissance médiatique.
L’entretien Laurent Obertone / Mathieu Bock-Côté commence autour de la 27e minute.
Particulièrement juste l’attitude de Laurent Obertone face au monde qui nous est imposé.
« Tout est politique » affirme t’on trop souvent. C’était le même slogan des soixante huitards !
Et mettant un doigt dans cet engrenage, la main finit par y passer ; et , en fin de compte, c’est le cerveau qui est atteint.
Ainsi, ne peut-on s’empêcher de » tiquer » lorsqu’ on entend certains propos, certaines propositions de la Droite , y compris Souverainiste .
( plutôt que de fastidieux exemples peut on citer l’anecdotique et pourtant horrible « celles et ceux » , marqueur d’ esprit moutonnier -pour rester modéré dans le propos- , employé bien au delà de la Macronnie. )
Pour revenir à nos moutons , cette attitude de cultiver son jardin est fort judicieuse pour autant qu’elle corresponde au caractère. Donc à partir de 29 min, intervention passionnante.
(Bien entendu, Mathieu Block Côté ,non seulement est très bon , mais fait aussi d’ excellents choix dans ses invitations.)
Excellent, comme tout ce numéro de JSF.
Un peu déçu par Obertone, parfait dans la description, court quant à ses esquisses de solutions. J’aurais attendu une allusion à Soljénistyne; l’un de ceux qui sont allés le plus loin dans la réflexion et le combat pour la survie. Il aurait pu, aussi, opposer le renouveau ministériel et l’indécrottabilité du personnel médiatique. Malgré quelques exceptions, nos devrons supporter les figures de l’appareil de propagande, plus importants que les ministres pour le modelage de l’esprit public, jusqu’à l’extrême limite de leur possibilité de maquillage, bien au-delà de l’âge de la retraite, protégés qu’ils sont par le droit du travail, l’omerta corporatiste et leur exonération de quasiment toute responsabilité. Ils ont les maîtres à ne pas penser.
Je crois qu’il faut prendre en compte que l’entretien a été grandement perturbé, interrompu et gêné par l’annonce du nouveau gouvernement. C’est une évidence !
Laurent Obertone met le doigt où cela fait mal, c’est-à-dire sur notre profonde complicité ou complaisance de fait avec ceux qui nous oppressent, ce qui est la clé de tous les régimes totalitaires. Nous vendons notre liberté pour un plat de lentille d’une illusoire sécurité, cette sacro- sainte sécurité de rester dans le moule, de sauvegarder notre petite place dans le grand camp de concentration ( physique ou moral ) qu’on nous prépare. Tout cela est admirablement anticipé par le Grand Inquisiteur dans » les frères Karamazov » : l’homme a peur de sa liberté, et ce point est ensuite et développé par Berdiaev et repris bien sûr sous une autre forme par Orwell aussi Zinoniev et Soljenitsyne. . ( cité à bon escient par Marc Vergier. ) Laurent Obertone est trop intelligent pour n’avoir pas lu ce livre prémonitoire. Je cite les paroles du Grand Inquisiteur
« As-tu oublié que l’homme préfère la paix et même la mort à la liberté de discerner le bien et le mal ? Il n’y a rien de plus séduisant que le libre arbitre mais rien de plus douloureux »
L’homme n’a pas plus pressé que de se débarrasser du don de la liberté où il pourra enraciner sa foi.
Et la conclusion du Grand Inquisiteur est effrayante et résonne aujourd’hui
« Nous leur dirons que tout péché sera racheté, s’il est commis avec notre permission, c’est par amour que nous leur permettrons de pécher et nous en prendrons la peine sur nous. Ils nous chériront comme des bienfaiteurs qui se chargent de leurs péchés devant Dieu. Suivant leur degré d’obéissance, nous leur permettrons ou nous leur défendrons de vivre avec leur femme ou leur maîtresse, d’avoir des enfants ou de ne pas en avoir . Ils nous soumettront les secrets les plus pénibles de leur conscience, nous résoudront tous les cas et ils accepteront notre décision avec allégresse car elle leur épargnera le grave souci de choisir eux-mêmes librement…. . Ils mourront paisiblement, ils s’éteindrons doucement en ton nom et dans l’au-delà ils ne trouveront que la mort. Nous garderons le secret ; nous les bercerons pour leur bonheur d’une récompense éternelle dans le ciel «
Ce Programme d’euthanasie spirituelle, qui nous dit ce qu’il faut faire et penser, n’ est-il pas d’un ’actualité brûlante si on en croit Paul Ankou?
Le diagnostic de Laurent Obertone est saisissant, prendre du champ est vital, mais le combat pour ne pas abdiquer notre libre-arbitre est aussi spirituel, ancré dans notre foi. .