À la source de l’inculture crasse du député LFI Sébastien Delogu qui défraie la chronique
Par Jean-Paul Brighelli.
Article paru dans Causeur avant-hier, 23 septembre. On y retrouve l’intelligence et le talent, la vigueur, la verdeur, que l’on aime tous chez Jean-Paul Brighelli. Même lorsqu’on n’est pas d’accord avec lui. Comme c’est ici notre cas s’agissant de l’extrait – qu’il cite – de la loi de 1905 laquelle fut, pour nous, imposée par la force au peuple français historique contre son sentiment profond. Très majoritairement catholique à cette époque-là. Guerre religieuse, une des sources, toujours selon nous, de son affaiblissement et de sa perméabilité à des populations et des cultures étrangères qu’il laisse incessamment pénétrer chez lui en masse. La génération Ratus aurait-elle été produite par autre chose que par notre propre bloc politico-idéologique dominant depuis des lustres ? Cette question nous rappelle la remarque de Frédéric II à Voltaire : « Nous avons connu le fanatisme de la foi. Peut-être connaîtrons-nous, mon cher Voltaire, le fanatisme de la raison, et ce sera bien pire. » (Correspondance, La Pléiade en 13 tomes). Quoiqu’il en soit de notre réserve ainsi formulée, l’article de Jean-Paul Brighelli vaut son pesant d’or !
Jean-Paul Brighelli ne s’est jamais laissé aller à se moquer d’un élève en grande difficulté. Bien au contraire : il a toujours tâché de comprendre d’où venaient les difficultés du disciple… Il n’est pas du genre à se moquer des errances de Sébastien Delogu, bien qu’il soit ostensiblement ignare, incompétent, de culture nulle et qu’il drague l’électorat antisémite. C’est du côté de la formation du député de Marseille qu’il faut essayer de trouver les sources de ses errances — les siennes et celles de ses semblables, tous réunis à gauche, comme par un fait exprès.
Je ne suis pas de ceux qui se gaussent lorsqu’ils entendent Sébastien Delogu ânonner (un joli verbe, en ce qui le concerne) difficilement un texte qu’il a sous les yeux, ou ignorer qui était Pétain.
(Quelle idée ils ont eue, à LFI, de demander à un Delogu de lire leur déclaration… Ou est-ce pour que leur électorat le plus analphabète s’identifie à un député qui ne l’est pas moins ? Ça procèderait assez du mépris dans lequel les gens de gauche tiennent les gens de peu…)
La dyslexie est un handicap dont on n’a pas à se moquer — encore que les clients de l’ancien chauffeur de taxi marseillais puissent s’inquiéter, rétrospectivement, des capacités du député des Quartiers Nord à distinguer sa droite de sa gauche.
Pédagogue un jour, pédagogue toujours. Je me suis efforcé de comprendre la source de ses difficultés — et de celles de nombre de ses compagnons de route.
Alors écoutez bien : Sébastien Delogu est né en 1987 — deux ans après l’apparition dans les salles de classe de Ratus, le manuel des éditions Hatier qui a permis de détruire à la source les capacités cognitives d’une génération entière : plébiscité par les « professeurs des écoles » (90% dans les années 1990, encore 80% aujourd’hui) qui avaient opté pour une méthode « idéo-visuelle » (c’est-à-dire à départ global), censée augmenter rapidement le sac de mots des élèves les plus ignares, Ratus est le modèle-type des manuels d’apprentissage du lire-écrire qui ont fabriqué à la chaîne des dyslexies « apprises », rendu presque impossible une lecture fluide, et détruit par avance la possibilité d’apprendre quoi que ce soit.
Ajoutez à cela que cette génération a pris de plein fouet les consignes des pédagogues constructivistes qui se sont installés au ministère de l’Education avec Lionel Jospin, et ont inspiré sa loi délétère de 1989. Conformément à ce que préconisait alors Philippe Meirieu, gourou en chef de la secte, Delogu et ses petits camarades ont sans doute appris à lire dans les notices des appareils ménagers…
(Je dois à la vérité de dire que Meirieu, en 1999, est revenu sur ses préconisations antérieures : « Il y a quinze ans, par exemple, je pensais que les élèves défavorisés devaient apprendre à lire dans des modes d’emploi d’appareils électroménagers plutôt que dans les textes littéraires. Parce que j’estimais que c’était plus proche d’eux. Je me suis trompé », déclara-t-il ainsi au Figaro en 1999. Trop tard : le mal était fait, et ceux qui le suivaient aveuglément ont négligé d’ouvrir les yeux sur les désastres qu’ils provoquaient).
Parce que Delogu n’est pas le seul à appartenir à la génération Ratus. Manuel Bompard et Marine Tondelier sont nés en 1986, Mathilde Panot en 1989, Adrien Quatennens en 1990. Une belle brochette d’intellects à la dérive, tous abreuvés de pédagogies déficientes — Jean-Claude Michéa avait par avance posé le diagnostic de cette génération perdue en sortant, en 1999, L’Enseignement de l’ignorance, dont le titre résume les failles des pédagogies du désastre.
Plaignons ces purs produits du constructivisme, cette belle théorie selon laquelle l’enfant construit lui-même ses propres savoirs, ce qui leur permet en même temps d’en rester à « areuh-areuh » et d’appartenir à LFI.
En revanche, Mélenchon, Ruffin, Autain, Arenas et les autres n’ont pas cette excuse. Eux, c’est délibérément qu’ils ont opté pour La France Insoumise, arboré le drapeau des assassins palestiniens à tout propos, tenu des discours incendiaires, exhibé les photos du Lider aux illettrés dont on guignait le vote, et autres mirifiques fantaisies dont ils s’évertuent à nous prouver qu’elles sont « de gauche ».
Si la droite était jadis, à en croire De Gaulle, « la plus bête du monde », la gauche a fait de son mieux pour la dépasser sur le chemin de l’obscurantisme.
À noter que nombre de « néoprofs » d’aujourd’hui, parmi les trentenaires — et la plupart de ceux que les jurys des concours ont refusé d’admettre, tant était crasse leur ignorance, mais que les syndicats voudraient que l’on intègre immédiatement comme titulaires — appartiennent à la même génération de cerveaux déglingués. Ce qui les amène, dans le plus pur respect de la loi Jospin qui régit toujours l’Educ-Nat, à écouter religieusement les discours débraillés de leurs élèves sur la platitude de la Terre, la primauté de la charia sur la loi française, l’infériorité naturelle des femmes, toutes impures, et autres balivernes qu’un enseignant sérieux (des générations antérieures) balaierait d’un haussement d’épaules : la liberté d’expression des élèves est précieuse, surtout quand il se tait.
J’habite Marseille. Quoi que j’aie du travail par-dessus la tête, j’offre à Sébastien Delogu de le prendre en cours particulier pour lui ré-apprendre le b-a-ba, le décryptage des mots et une culture de base — par exemple en lui faisant lire le texte complet de la loi de 1905 :« Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions ».
Ça a quand même une autre gueule que le mode d’emploi de votre machine à laver…
Répétez après moi en lisant tous les mots, élève Delogu ! Et puis allez l’expliquer aux filles voilées qui ont aveuglément voté pour vous. ■ JEAN-PAUL BRIGHELLI
Agrégé de Lettres modernes, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, Jean-Paul Brighelli est enseignant à Marseille, essayiste et spécialiste des questions d’éducation. Il est notamment l’auteur de La fabrique du crétin (éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2005).
Ma Foi toute entière dévolue à la « capacité » d’être un humain me tourne en dérision car je ne suis seulement qu’un Docteur en litT. française, fancophone et comparée (ceci sans compter des DEA, des Licenses etc..) j’ai vraiment honte que des sots puissent être élus, car c’est faire trop bon marché des électeurs ! Si les imbéciles sont si audibles, ou si mal audibles, c’est tout simplement que les enseignants furent eux-mêmes incapables ! Ou sans soutien des corniauds qui les avaient instruits… Vu mon âge j’ai eu la chance d’avoir eu des enseignantes sévères mais de haute qualité ! Et des parents instruits semblablement même en milieu d’instruction davantage catholique que pour moi !
ll faut aussi écrire que nul n’a veillé sur mes éudes ni ne les a payées ! Bonne journée