Au moment où les relations franco-marocaines et France-Maghreb sont en pleine actualité, JSF reprend ce jeudi et les deux jours qui viennent de larges extraits de l’entretien cité en titre, donné par notre confrère Péroncel-Hugoz à Valeurs Actuelles. Aussi à titre d’illustration de ce qui fut « une autre colonisation » …
PAR PÉRONCEL-HUGOZ.
Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, ancien grand reporter au « Monde », est l’auteur d’une dizaine d’essais sur l’islam et les pays du Sud, dont « Lettres marocaines et autres écrits du maréchal Hubert Lyautey », consacré à ce grand officier colonial (1854-1934), premier résident général du protectorat français au Maroc. Entretien.
Propos recueillis par Sabine Dusch.
« La grande idée de Lyautey était de réparer et consolider les vieilles institutions plutôt que de les abattre. »
Quels sont mensonges anticolonialistes, parmi les plus répandus ?
Au Maroc par exemple, de dire que le terme « indigène » y était péjoratif, alors que Lyautey se proclamait lui-même partisan de l’indigénophilie, que ses détracteurs transformaient d’ailleurs en. « indigénofolie »… (À droite, le maréchal Lyautey, résident général, et le sultan du Maroc Mulay Yusuf en 1925).
Nulle part les colonisateurs français n’ont empêché les mariages mixtes. Dans les contrées islamisées, ce sont d’ailleurs les habitants qui, au nom de la charia, ont refusé et continuent de refuser, à. notre époque, que les filles musulmanes épousent des non-mahométans, sauf s’ils se convertissent…
S’il y a du racisme, il n’est pas chez nous.
En Afrique du Sud, l’apartheid invoquait aussi des raisons religieuses, bibliques, pour interdire toute relation sexuelle entre Blancs et Noirs.
En Indochine, où Lyautey avait commencé sa carrière outre-mer, aucun obstacle religieux n’existait, la fusion physique entre naturels et colons se passa le mieux du monde, comme l’écrit notamment Jean de La Guérivière dans son livre Indochine, l’envoûtement. ■ (FIN) Photo ci-dessus : Lyautey, (debout) et le général Gouraud (assis à gauche) au Tonkin, vers 1895.
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.