1289 : Naissance du futur Louis X, dit Le Hutin
Alors que presque tous les capétiens ont eu la chance de régner longtemps, voire très longtemps pour certains, Louis X ne régnera que deux ans
En 1315, Louis X accorde une charte aux Juifs (Toulouse, Bibliothèque municipale Ms 512, folio 339 verso)
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans , l’honorable famille capétienne règne de père en fils :
« Lorsque Philippe IV mourut, en 1314 (il n’avait que quarante-six ans), le royaume était étrangement troublé. L’indiscipline était générale.
…Louis X fut surnommé Hutin, non qu’il fût querelleur ou batailleur comme on l’a cru, mais parce que son avènement survint dans ce temps de tumulte (hutin) et de désordre. L’histoire ne s’arrête pas à ce règne. Elle a tort. Une clef des grands événements qui vont suivre est là. Le contribuable est révolté. Il refuse son argent. Il faut veiller à la dépense : on fera des économies sur la marine, dispendieuse de tout temps et soignée par Philippe le Bel comme la condition de notre réussite. Les ligues assiègent le jeune roi de réclamations insolentes. Toute l’œuvre politique et administrative des règnes précédents est en péril. Pour la sauver, Louis X doit calmer les mécontents, plier la voile devant la tempête.
Il recourt même à la démagogie et sacrifie l’homme qui incarne le dernier gouvernement, ce Le Portier, bras droit de Philippe le Bel, qui est resté célèbre sous le nom d’Enguerrand de Marigny (ci-dessous, ndlr) et qui était l’objet d’une impopularité formidable parce qu’il n’avait pas résisté à la tentation de s’enrichir. Peuple, bourgeois, barons, princes du sang même, chacun regarda comme une vengeance personnelle la pendaison de ce ministre roturier. « Mais, en mourant, dit très bien Michelet, il laisse à la royauté qui le frappe ses instruments de puissance, au peuple qui le maudit des institutions d’ordre et de paix. » Plus tard, ce serviteur du pays sera réhabilité. Sa mise à mort avait été une diversion. Elle a peut-être empêché que de plus graves dommages fussent causés à l’œuvre du roi dont il avait été le collaborateur.
Le pauvre Louis Hutin, voué à d’ingrates besognes, n’a guère laissé que ce nom bizarre et une célèbre ordonnance pour l’affranchissement des serfs de son domaine. Les deux ans de son règne ne sont pas à négliger, bien que sa mort, tôt venue, ait compté plus que sa vie. Pour la première fois depuis trois cents ans, un Capétien disparaissait sans laisser de fils. À qui la couronne irait-elle ?… »
Sur la fin des Capétiens directs, voir l’éphéméride du 1er février et, pour un essai de bilan de ces mêmes Capétiens directs, l’éphéméride du 2 février
1226 : Mort de Saint François d’Assise
François d’Assise sur une fresque de Cimabue dans la basilique d’Assise.
Italien, issu d’une riche famille marchande d’Assise, en Ombrie (ci dessous ), François est cependant lié à la France d’une façon particulière, par les forces du cœur et du sentiment.
Sa mère s’appelle Joanna Pica de Bourlémont, et elle est issue de la noblesse provençale : bien que la Provence relève du Saint-Empire romain germanique, jusqu’en 1481 et son rattachement à la France, on peut, sans anachronisme, considérer la mère du futur saint comme française. Des liens très forts avaient d’ailleurs déjà été noués entre France et Provence : le plus spectaculaire étant celui de Louis IX – futur Saint Louis – qui épousa Marguerite de Provence, mariage heureux s’il en fut, et qui donna le jour à onze enfants : le sixième et dernier garçon de cette descendance, Robert de Clermont, est à l’origine de notre actuelle Famille de France…
À sa naissance, la mère du futur saint le fait baptiser sous le nom de « Giovanni » (Jean). Mais, de retour de son voyage en France où il a fait de très bonnes affaires, son père, Pietro Bernardone, lui donne le nom de Francesco (c’est à dire le français, d’où va dériver François).
Il voulait ainsi manifester son attachement à notre pays, l’importance qu’il revêtait pour lui, et le remercier, en quelque sorte, de tout ce qu’il y avait trouvé.
François parlait couramment français, et priait couramment en français…..
C’était le saint patron de Chateaubriand, qui lui a consacré dans ses Mémoires une page pleine de fraîcheur, et de profondeur :
« …François d’Assise, fondateur des ordres mendiants, fit faire, en vertu de cette institution, un pas considérable à l’Evangile, et qu’on n’a point assez remarqué : il acheva d’introduire le peuple dans la religion; en revêtant le pauvre d’une robe de moine, il força le monde à la charité, il releva le mendiant aux yeux du riche, et dans une milice chrétienne prolétaire il établit le modèle de cette fraternité des hommes que Jésus avait prêchée, fraternité qui sera l’accomplissement de cette partie politique du christianisme non encore développée, et sans laquelle il n’y aura jamais de liberté et de justice complète sur la terre.
Mon patron étendait cette tendresse fraternelle aux animaux mêmes sur lesquels il paraîtrait avoir reconquis par son innocence l’empire que l’homme exerçait sur eux avant sa chute; il leur parlait comme s’ils l’eussent entendus; il leur donnait le nom de frères et de soeurs… » (La Pléiade, tome 2, pages 860/861).
Le 13 mars 2013, pour la première fois dans l’histoire, un pape argentin fut élu; et, pour la première fois dans l’histoire également, ce pape prit le nom de François : « …qui sibi nomen imposuit Francesco… », selon la formule proclamée depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, où apparaît le pape nouvellement élu. Sur le règne de ce Pontife, ce n’est pas le lieu de porter une appréciation.
1582 : La France adopte la réforme du Calendrier Grégorien
1680 : Mort de Pierre-Paul Riquet
Il est le concepteur et le créateur – sur ses deniers… – du Canal du Midi, qui fut considéré légitimement, comme la prouesse technique du XVIIe siècle.
1898 : Premier coup de pioche pour le métro parisien
La Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, présidée par Edouard Empain, commence les travaux de construction proprement dite: 2000 ouvriers travaillent nuit et jour afin de pouvoir inaugurer la première rame pour l’Exposition Universelle de 1900.
La CMP réussira son pari et, le 19 juillet 1900, la première ligne s’élancera depuis la Porte Maillot jusqu’à la Porte de Vincennes.
1945 : Création de la Sécurité Sociale
Le 22 mai 1946, la loi établit le principe d’une généralisation de la Sécurité sociale à tous les Français, salariés ou non salariés.
1961 : La 4L prête à succéder à la 4CV
Après le succès de la 4CV, Renault fait face à la concurrence féroce de la 2CV de Citroën. La Régie présente alors un modèle citadin et populaire – imaginé dès 1956 par Pierre Dreyfus, alors président de l’entreprise – abandonnant la propulsion au profit de la traction.
Produite pendant trente ans, elle sera la voiture française la plus vendue de tous les temps avec 8 millions d’exemplaires.
1958 : Instauration de la Ve République, modifiée par la suite plus de 20 fois
(Sur le Putsch d’Alger du 13 mai 58, qui a initié le processus qui devait conduire à l’instauration de la Vème République, voir notre éphéméride du 13 mai)
Rédigée par Michel Debré, c’est son préambule qui est le plus « mauvais », en ce sens qu’il la rattache directement à la Révolution de 1789 dans tout ce qu’elle a d’idéologique, ce qui contredit directement le vernis monarchique, les visées monarchiques que de Gaulle avait probablement en tête à l’époque :
« Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004.
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d’Outre-Mer qui manifestent la volonté d’y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l’idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique. »
« De Gaulle l’a faite pour moi », disait le Comte de Paris, parlant de la Constitution de la Vème République.
Sinon, de toute évidence, pour le reste de ses Articles, cette Constitution comporte de nombreux éléments « monarchiques », qui font d’elle, très certainement, la moins mauvaise des Constitutions républicaines que la France ait connues. Le Comte de Paris – le grand-père du Prince Jean – aimait à dire que De Gaulle l’avait écrite pour lui.
Malheureusement, le cours des choses a bien montré que le Pays Légal, sentant bien tout ce qu’il y avait d’étranger à son essence dans cette Constitution, n’a eu de cesse de la dénaturer : l’abandon du septennat n’en étant que l’exemple le plus significatif.
Et, ainsi, tout ce qu’il y a de démocratie idéologique dans le Système a, naturellement, pourrait-on dire, peu à peu grignoté, effacé, expulsé tout ce qu’il y avait de bon, de monarchique dans cette Constitution. Ramenant peu à peu la France à quelque chose qui ressemble, et ressemblera de plus en plus, à… la Quatrième République, dont on sait que le voeu profond de de Gaulle était d’en sortir la France.
Il n’en demeure pas moins – c’est l’ironie de l’Histoire… – que le Président de la République française – même sous des formes gravement altérées puisqu’il ne dispose pas, par exemple, de la durée, du « temps long »… -, est, dans le concert des Chefs d’Etats européens, celui qui a le plus les pouvoirs d’un monarque, et de très loin : il est beaucoup plus « roi » que les monarques régnant d’Europe ! Beaucoup plus et … beaucoup moins !
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