1285 : La paroisse Saint-Matthieu l’ancienne, de Perpignan, reçoit quatre épines de la couronne du Christ
C’est à sa mort, dans le Palais des rois de Majorque, à Perpignan (Photo), que Philippe le Hardi, qui les tenait de son père Louis IX (Saint Louis) confie ces reliques à la paroisse Saint-Matthieu, alors la plus proche du Palais. On l’appelle maintenant Saint-Matthieu l’ancienne car, en 1639, la ville étant assiégée par les troupes de Louis XIV, les Espagnols firent raser le monument et les maisons environnantes, afin que leur artillerie puisse atteindre les troupes françaises.
La nouvelle église de Saint-Mathieu (aujourd’hui, avec un seul « t ») se trouve, maintenant, sur la rive gauche de la Basse, à Perpignan, et c’est elle qui conserve ces épines, que le roi Philippe III portait, auparavant, dans le pommeau de son épée.
La couronne d’épines, conservée à Notre-Dame de Paris, ne conserve en effet plus que les joncs tressés de la couronne : toutes les épines furent confiées, au fur et à mesure, par Saint louis à diverses Institutions ou personnes privées, comme, en l’occurrence, son fils Philippe le Hardi.
Le reliquaire des quatre épines
1688 : Colbert règlemente définitivement l’appellation « Savon de Marseille »
Avec Louis XIV, Colbert met de l’ordre dans tout, et dans tout le Royaume, s’occupant aussi bien d’Art et de Sciences que d’économie; et aucun domaine n’échappe à cette ré-organisation générale, à cette impulsion donnée, partout, à tout ce qui peut favoriser l’activité et l’enrichissement du pays…
Au XVIIe siècle, l’industrie du savon était florissante : en 1660, Marseille comptait 7 savonneries. En 1666, Colbert, contrôleur général des finances sous Louis XIV, donna le monopole de fabrication à la ville de Toulon, mais la mesure se révéla être un échec, ce qui le poussa deux ans plus tard à légiférer de nouveau : l’industrie du savon revint à Marseille, et y resta.
Colbert pensa protéger également les savonneries en instaurant une taxe décourageant les importations de savons étrangers : mais, assurés du coup de vendre leur marchandise, les savonniers finirent par produire un savon de moindre qualité, détériorant ainsi l’image du Savon de Marseille, et amenant l’augmentation des importations de savon, c’est-à-dire à l’effet exactement inverse de celui escompté !
Ce 5 octobre 1688, l’Edit du Roi se fixa pour but de redresser une fois pour toute la situation de cette industrie, soumettant les savonneries à un cahier des charges très strict :
« Le roi, ayant été informé que la mauvaise qualité des savons qu’on fabrique maintenant en Provence, en a considérablement diminué le débit, qui était très-grand; et que l’altération qu’on y fait pour le poids, et les défauts qui s’y rencontrent pour le peu de soins qu’on a de préparer les matières, a pu donner lieu aux étrangers d’attirer et d’établir cette manufacture chez eux, ce que Sa Majesté désirait empêcher, elle a résolu, pour remédier aux abus qui se sont introduits, de remettre cette fabrique dans sa perfection, et ordonne ce qui suit :
« ART.1er. Les manufactures de savon, de quelque qualité qu’elles soient, cesseront entièrement pendant les mois de juin, juillet et août de chaque année, sous peine de confiscation du savon.
« ART.2. Les huiles nouvelles ne pourront être employées à cette manufacture avant le 1er mai de chaque année, aussi à peine de confiscation de la marchandise.
« ART.3. Il est défendu de se servir dans la fabrique du savon, avec les barilles, soudes ou cendres, d’aucune graisse, beurre ni autres matières, mais seulement des huiles d’olive pures sans mélange de graisse, à peine de confiscation. »
(Source : Les merveilles de l’industrie ou Description des principales industries modernes par Louis Figuier, édition Jouvet Furne 1873-1877 (Page 404)
1795 : Bonaparte mitraille les royalistes sur les marches de l’église Saint Roch
Craignant une victoire des royalistes aux élections prévues pour la composition des deux nouvelles assemblées créées par la constitution de l’An III (Conseil des Cinq Cents et Conseil des Anciens), la Convention décide, le 20 Août, que les deux tiers des membres de ces deux futures assemblées seraient pris dans son sein; les électeurs n’en choisissant donc qu’un tiers.
Les royalistes se soulèvent, et une colonne de près de 25.000 personnes marche sur les Tuileries, siège de la Convention.
Celle-ci étant cernée, Barras fait appel au jeune général Bonaparte, qui laisse ses canonniers tirer pendant trois quarts d’heure.
Ce jour-là, le jeune général Bonaparte a définitivement choisi son camp : lui qui détestait le désordre et méprisait la canaille (voir l’éphéméride du 20 juin, sur les sentiments du jeune Bonaparte face à la populace qui envahit les Tuileries), il va devenir « le général Vendémiare », le sabre de la Révolution.
Pour le malheur de la France, il le restera pendant vingt ans, jusqu’à Waterloo, épuisant la France dans une guerre perdue d’avance.
5 octobre 1795 Bonaparte devient le « général Vendémiaire »
Le futur Napoléon obéissait, ce jour-là, en choisissant son camp, à cette Convention nationale élue par… 5% de la population, ce qui constitue bien la plus grande escroquerie démocratique de tous les temps : voir l’Ephéméride du 21 septembre.
Et, pour connaître encore mieux le sujet, lisez cet excellent article de Patrick Barrau : les canons contre la démocratie.
1864 : Naissance de Louis Lumière
1896 : Début de la visite du Tsar Nicolas II à Paris
Nicolas II, qui vient de ceindre la couronne en 1894, souhaite poursuivre le rapprochement politique avec la France déjà opéré par son père, Alexandre III.
La capitale garde de cette visite une trace impressionnante dans son paysage urbain : c’est pendant ce voyage que Nicolas II posa à Paris la première pierre d’un pont qui va porter le nom de son père Alexandre III et qui sera inauguré en 1900.
Le pont Alexandre III enjambe la Seine dans le prolongement de l’avenue des Invalides et présente la particularité d’être le seul pont de Paris constitué d’une seule arche (107 mètres de long) d’une rive à l’autre, c’est-à-dire qu’il est dépourvu de « pile » dans l’eau pour le soutenir en son milieu.
Cette prouesse est rendue possible par la maîtrise de l’acier dans la construction (les ponts de Paris sont jusque-là essentiellement en pierres) et par l’existence de quatre colonnes qui renforcent les berges sur lesquelles s’exerce une pression considérable.
Richement décoré, c’est probablement le pont le plus élégant et le plus célèbre de la capitale.
Par-delà les origines du pont Alexandre III, les esprits politiques ne manqueront pas de méditer sur le sort du tsar Nicolas II, assassiné avec toute sa famille, en 1918 par les bolcheviques, et sur la destinée de la Sainte Russie en proie aux horreurs de la révolution marxiste-léniniste qu’elle devait endurer 70 années durant, tandis que le monde entier en subirait les funestes développements extérieurs.
Quant à la présence russe à Paris, elle s’est enrichie de la cathédrale orthodoxe et de l’important complexe culturel qui l’entoure, que Vladimir Poutine a fait édifier sur les quais de Seine, non loin du pont de l’Alma.
1914 : Premier combat aérien
Pendant la première guerre mondiale, l’Aviatik bi-place du lieutenant allemand Von Zangen est abattu – à la carabine !… -, près de Reims, par le Voisin III du sergent Frantz et du caporal Quénault.
Ce combat est considéré comme étant le premier à s’être déroulé dans les airs. Avant le premier conflit international, les avions militaires étaient utilisés pour photographier les positions des belligérants. Ils servaient donc d’informateurs et n’étaient pas armés.
Ci dessous, une photo prise depuis un appareil anglais (Musée de l’Empèri, à Salon de Provence).
1918 : Roland Garros ne volera plus…
Né le 6 Octobre 1888 à La Réunion, celui qui deviendra très vite un sportif de haut niveau découvre l’aviation et passe son brevet de pilote le 19 juillet 1910. Il bat à trois reprises le record d’altitude et, le 23 septembre 1913, effectue la première traversée aérienne de la Méditerranée entre Saint Raphaël et Bizerte.
Il est l’un des inventeurs du procédé révolutionnaire de tir à la mitrailleuse à travers l’hélice, qui lui permet de remporter cinq victoires aériennes. Le 18 avril 1915, à Courtrai, il est contraint d’atterrir derrière les lignes ennemies: fait prisonnier, les allemands désossent son appareil pour en découvrir le dispositif top secret. Il s’évadera et reprendra ses vols au sein de l’Escadrille des Cigognes.
Il fut l’un des as des ailes françaises durant la Grande Guerre. Le 2 octobre 1918, il abat son dernier avion ennemi. Trois jours plus tard il trouve la mort au dessus de Saint-Morel, dans les Ardennes, près de Vouziers, « en plein ciel de gloire »…
C’est pour honorer le héros et le sportif accompli que le prestigieux stade de Roland Garros porte son nom.
1980 : Découverte du Trésor de Rethel
Présentation du « Trésor de Rethel » : 16 pièces d’argenterie gallo-romaine, datées vers 270-280. Musée d’Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.
Le trésor de Rethel est un ensemble d’orfèvrerie gallo-romaine, conservé au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, qui l’a acquis en 1985.
Découvert dans un champ, au lieu-dit « Le Moulinet », sur la commune de Rethel, le « trésor » – probablement caché au moment des invasions germaniques, vers 270 à 280… – se trouvait dans un grand chaudron de bronze très détérioré. Il se compose de 16 pièces d’argenterie pour un poids total de 16 kilos.
On y trouve de la vaisselle de table, deux miroirs à poignée ouvragés, deux grandes coquilles sans doute destinées aux ablutions, l’une portant un décor montrant la déesse gauloise Épona, un grand plat ovale décoré de scène de chasse et d’animaux, un petit bateau, un gobelet et deux bracelets en or.
2005 : Installation définitive des Globes de Coronelli à la Bibliothèque Nationale de France
Trésor de la Bibliothèque nationale de France, les Globes de Louis XIV sont présentés dans le nouveau « Hall des Globes » de la BNF
2016 : Jean-Pierre Sauvage reçoit le prix Nobel de Chimie
Nobel de chimie : le Français Jean-Pierre Sauvage parmi les trois lauréats
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Personnellement, je préfère le pont Marie, en regrettant que sa continuation, le pont des Tournelles, ait disparu. Les niches du Pont Marie étaient autrefois garnies de statues. Qui nous les rendra?