1295 : Signature de l’Auld Alliance.
Il s’agit d’un traité d’alliance défensive, directement dirigé contre les Anglais, signé entre le Roi d’Ecosse et le Roi de France.
En réalité, l’alliance entre Français et Écossais, conséquence logique d’intérêts communs (les deux nations s’opposaient aux Anglais) remonte beaucoup plus loin dans le temps.
Dès 1165, Guillaume le Lion envoie une ambassade à Louis VII de France. On connaît cette amitié durable sous le nom d’Auld Alliance. Le traité de 1295 prévoyait que si l’un des deux Etats subissait une attaque de l’Angleterre, l’autre Etat envahirait celle-ci.
Ci dessous les armes d’Ecosse, jusqu’à l’Acte d’union avec l’Angleterre de 1603 portant la devise latine
Nemo me impune lacessit (Personne ne me provoque impunément).
En 1326, Robert Bruce, Roi d’Ecosse, renouvela l’Alliance par le traité de Corbeil.
Ecouter : Marche Des Soldats de Robert Bruce
Aux XIVe et XVe siècles, le traité fut invoqué à six reprises.
Ce n’est que le 6 juillet 1560 que le Traité d’Edimbourgh révoqua officiellement l’Alliance. Mais ce n’est par exemple qu’en 1903 que le gouvernement français révoqua l’article stipulant que tout citoyen écossais était officiellement et légalement reconnu comme citoyen français : c’est Henri II, le fils de François premier, qui avait promulgué une Lettre de grande naturalisation automatique, entre Français et Ecossais.
En 1429, des Écossais aidèrent Jeanne d’Arc devant Orléans.
En 1558, le Dauphin François (futur François II) épousa Marie Stuart, Mary Queen of Scots (éphéméride du 24 avril) : leur mariage, heureux et plein de promesses, ne dura pourtant que moins de deux ans, à cause de la mort prématurée du jeune roi. Son épouse repartit alors vers son Ecosse natale, et le destin tragique que l’on sait (éphéméride du 5 décembre).
En 1942, De Gaulle qualifia l’Auld Alliance de « plus vieille alliance au monde ». Il avait pour sa part autorisé des parachutistes français, pendant la guerre, à être réunis à une unité anglaise (les SAS),car elle était dirigée par un écossais, David Stirling.
Pour en savoir plus sur l’Auld Alliance :
Ci dessous, traité conclu entre les rois d’Ecosse et de France John Balliol et Philippe le Bel, le 23 octobre 1295.
Ce fut en application de cette Auld Alliance que John Stuart (ou Stewart) emmena un contingent d’Ecossais à la bataille de Baugé, permettant au roi de France, Charles VII, de remporter la victoire (éphéméride 22 mars).
Ce même John Stuart, nommé premier Commandant de la Garde du Corps du Roi, est directement aux origines de la Maison du Roi (voir l’éphéméride du 17 août) : dans notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo « Maison du Roi et cavalerie légère », et les suivantes…
Voir également la photo » « , où l’on explique qu’à l’origine de la Maison du Roi furent les Ecossais.
Le 3 décembre 1743 sera créé le Royal Écossais :
À droite, le Drapeau colonel
1698 : Naissance d’Ange-Jacques Gabriel
Ci-contre, portrait par Jean-Baptiste Greuze
Pendant quarante années, la dynastie des Gabriel régna sur Versailles, et servit la Beauté de la manière la plus aboutie et la plus aimable.
En ce qui concerne Ange-Jacques Gabriel, si son génie a surtout orné Paris même et Versailles, il a été à l’origine aussi de la splendide Place royale de Bordeaux (dite aujourd’hui « de la Bourse ») et du très beau Pont Jacques Gabriel de Blois.
A Paris, Ange-Jacques Gabriel réalisa l’Ecole militaire et la Place Louis XV (dite aujourd’hui « de la Concorde »), avec les façades des Hôtels de Crillon, de Coislin et de la Marine.
On doit aussi à Ange-Jacques Gabriel, dans les environs de Paris, les agrandissement des châteaux de Menars et de Choisy – détruit à la Révolution. – le château de Compiègne, le pavillon du Butard à La-Celle-Saint-Cloud.
Et, bien sûr, à Versailles, le fastueux Opéra Royal du château, inauguré pour el mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette (éphéméride du 16 mai.
Le Petit Trianon, à Versailles.
Sur Gabriel voir aussi notre éphéméride du 4 janvier, jour de sa mort.
1749 : Naissance de Nicolas Appert
Il est l’inventeur, en 1804, de l’appertisation, procédé de conservation qui consiste à stériliser par la chaleur des denrées périssables dans des contenants hermétiques (boîtes métalliques, bocaux).
Pasteur démontrera le bien-fondé des travaux d’Appert en 1860, reconnaissant en lui un précurseur. Il a ainsi expliqué sa méthode pour conserver les aliments :
« Le procédé consiste:
1 – A enfermer dans des bouteilles ou bocaux les substances que l’on veut conserver,
2 – A boucher ces différents vases avec la plus grande attention, car du bouchage dépend le succès,
3 – A soumettre ces substances ainsi renfermées à l’action de l’eau bouillante d’un bain marie pendant plus ou moins de temps, selon leur nature et de la manière que je l’indiquerai pour chaque espèce de comestible;
4 – A retirer les bouteilles du bain marie au temps prescrit. »
1793 : Décret de la Convention : « Dans huit jours les gothiques simulacres des rois de France qui sont placés au portail de l’église Notre-Dame seront renversés et détruits »
En réalité la Galerie des Rois, qui surplombe directement les trois portails de la Cathédrale, abrite 28 statues des Rois d’Israël et de Juda.
Ce nombre correspond, selon l’Evangile de Saint Matthieu qui détaille la généalogie du Christ, à celui des générations qui séparent en droite ligne Jessé de Joseph, le père adoptif de Jésus.
Mais, en 1793, l’ignorance s’ajoutait à la violence terroriste et la Terreur s’abattit sur Notre Dame… Voici, brièvement retracée, l’incroyable histoire des statues des rois de Juda, à la suite du ‘décret de folie’ de la Convention (qui en prit tant !).
Anatole France, dans son roman Les dieux ont soif, a bien croqué cette période où la démence singulière régna en maîtresse absolue, et où Paris et la France furent livré à une bande de psychopathes, fous furieux sanguinaires prétendant parler au nom de la Raison (éphéméride du 15 janvier).
Voici, à peine modifié par notre évocation rapide d’Anatole France, l’excellent article de Laetitia Maccioni, intitulé L’incroyable histoire des vingt et une têtes des rois d’Israël et de Juda, de Notre-Dame au Musée de Cluny, qui se trouve dans la remarquable collection L’Esprit des Lieux, éditée en 2006 par Le Figaro, (tome 2, Notre-Dame de Paris) :
« …Par un arrêté d’octobre 1793, la Convention commanda à Bazin, un entrepreneur, la démolition des fleurons, des couronnes et des sceptres des statues de Notre-Dame. Cette mesure, estimée insuffisante, fut complétée par l’ordre de détacher toutes les statues présentant des signes de féodalité.
C’est ainsi que les statues des rois d’Israël et de Judas furent décapitées pendant ce mois d’octobre 93. Se mêlant aux ordures du parvis de la cathédrale, elles restèrent à l’air libre jusqu’en 1796, date à laquelle elles furent vendues comme pierre à bâtir au plus offrant (sous réserve qu’elles soient retirées rapidement).
Les fragments furent évacués vers un lieu inconnu et l’on ne sut plus rien de leur parcours. En 1839, les statues acéphales furent cependant « découvertes » par le préfet Rambuteau au marché au charbon de la rue de la santé où elles servaient de butoirs pour les chariots. Parmi elles, saint Etienne en habit de diacre, saint Denis, et des rois mages provenant des contreforts du portail nord. Les statues furent exposées dans la salle des Thermes de l’Hôtel de Cluny (ci dessous), dépendant alors de la Ville de Paris. En 1844, cette salle fut annexée au nouveau Musée national du Moyen-Âge.
Les restaurations de Viollet-le-Duc permirent à leur tour d’enrichir le musée, grâce à des découvertes successives : de nouveaux éléments du portail Sainte-Anne (sculpté vers 1140-1145), la tête de saint Paul, ou des fragments de corps drapés. En 1848, Viollet-le-Duc déposa également au musée du Moyen-Âge le trumeau saint Marcel qui se trouvait dans la cathédrale.
A la fin du XIXème siècle, une nouvelle statue arriva, en parfait état : Adam, un nu polychrome sculpté vers 1260 qui se trouvait initialement dans le bras sud de Notre-Dame. Mais la plus grande découverte n’a pas trente ans. Elle date de 1977, quand la Banque Française du Commerce extérieur (devenue Natexis Banque) installée hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d ’Antin, commença ses travaux dans les sous-sols.
Un mètre sous le niveau de la cour, les ouvriers tombèrent sur un mur de pierre, disposées soigneusement et séparées par un lit de plâtre. François Giscard d’Estaing , alors président de la BFCE, appela les historiens Erlande-Brandebourg et Michel Fleury, qui identifièrent sans difficulté le trésor qu’ils avaient sous leurs pieds : vingt et une têtes sculptées vers 1225, provenant de la galerie des Rois d’Israël et de Judas de Notre-Dame (ci dessous, les copies de ces statues, restituées; les originaux mutilés se trouvant donc au Musée de Cluny.).
Ces têtes, issues des statues décapitées, avaient été enterrées, face contre terre, et orientées vers Notre-Dame, en trois lits successifs, comme on enterrait les choses sacrées dans l’Antiquité. Cet « enterrement » datait quant à lui de la Révolution. Il eut pour ordonnateur Jean-Baptiste Lakanal (le frère de Lakanal le régicide). C’est lui qui construisit l’hôtel Moreau en 1796. Désirant y faire des travaux complémentaires, il avait commandé de la pierre à bâtir mais avait reçu en leur lieu et place les têtes royales. Ne voulant pas s’en servir il les avait enterrées dans sa cour.
Aujourd’hui, le Musée de Cluny dispose de plus de 200 fragments provenant de Notre-Dame, dont plus de 80 sculptures. Les têtes, en pierre calcaire, sont de précieux témoins de la polychromie médiévale à Notre-Dame. Des détails étaient peints avec une précision surprenante, comme l’iris vert pâle, cerclé d’une pupille noire, de certaines statues. Il ne leur reste à présent qu’un peu de rouge aux commissures des lèvres ou sur le haut des pommettes.
Disposées en hauteur, le long d’un mur (ci dessous), ces figures semblent murmurer les mystères de la Rédemption : cela pourrait passer inaperçu si elles ne mesuraient pas jusqu’à 70 centimètres de haut… La dernière pièce à rejoindre le musée est une tête d’homme barbu, offerte en novembre 1998 par la Natexis Banque. »
Rendez vous sur l’excellent site du musée de Cluny, et vous ne serez pas déçus ! :
Ceux qui ont lu le Reprendre le pouvoir, de Pierre Boutang, auront évidemment reconnu, en illustration de la couverture, l’une des têtes des ces rois de Juda dont nous venons de parler.
1812 : Le général Mallet rate son Coup d’Etat
A quatre heures du matin, Mallet informe le commandant de la caserne Popincourt, à Paris, de la mort de l’Empereur. Dans la matinée il forme un gouvernement provisoire et annonce la fin de la guerre. A 9 heures du matin il est le maître de la capitale. A midi le préfet de police de Paris, Dubois est tenu informé du complot et arrête Mallet.
Ce dernier sera fusillé le 29 octobre avec treize autres conspirateurs.
On connaît son mot superbe, lors de son procès :
« Mes complices ? La France entière, et vous même, Monsieur le Président, si j’avais réussi ».
Napoléon fut étonné et déçu que nul n’ait « pensé au roi de Rome » (son fils); à Sainte-Hélène, il répétait souvent « et, surtout, une dynastie pas assez ancienne… » pour expliquer ses difficultés – dont la conspiration de Mallet – et son échec final.
22 octobre 1812 Napoléon seul face à la conspiration Malet
1844 : Naissance d’Edouard Branly
Ingénieur, il fut un pionnier de la radio :
1852 : Naissance de Louis Forain
Caricaturiste fameux, très favorable aux thèses des Bourget ou autres Barrès, il se fit le contempteur des turpitudes de la Troisième République et de ses scandales à répétition (Trafic de décorations, Panama…).
C’est à lui que l’on doit le croquis de La Belle Jardinière : la République est représentée sous les traits d’une Marianne vieille et peu avenante; par ses erreurs et sa mauvaise gouvernance, elle favorise en réalité, les arguments de ses adversaires : elle arrose ainsi, et fait pousser, une fleur de lys.
Dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo « Deux inséparables : Forain »
1940 : Hitler rencontre Franco à Hendaye
Evidemment, la teneur de l’entretien étant restée secrète, chacun peut, selon ses opinions politiques, donner son explication de la chose : ce qui est certain c’est que le Caudillo – Galicien rusé… – refusa à Hitler toutes ses demandes, n’entra pas en guerre à ses côtés, et ne permit pas aux troupes de l’Axe le passage par l’Espagne, pour prendre à revers les forces françaises d’Afrique du Nord.
En agissant ainsi, Franco œuvra de fait, non seulement dans le sens des intérêts de la France, mais encore de ceux de la paix (en refusant une extension encore plus grande du conflit…), de l’Europe et de la Civilisation.
Constatant son échec complet, et conscient de s’être fait berner, Hitler devait d’ailleurs déclarer, en substance, qu’il préférerait se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer une négociation avec un homme pareil…
Le lendemain, Hitler connut un second échec d’importance : sur sa route de retour, il rencontra le maréchal Pétain, à Montoire. Pétain « se montra opposé à toute déclaration de guerre à l’Angleterre, comme à toute paix séparée, et, quelques semaines plus tard, manifesta spectaculairement ses réserves en éliminant Laval du pouvoir (13 décembre 1940) » (Michel Mourre).
Pour mémoire, Pierre Laval, comme tant d’autres « collaborateurs », venait de la gauche : franc-maçon, député socialiste, très lié à la CGT, il était aussi très lié avec Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, lui aussi « collabo »…
De Gaulle déclara :
« Qu’on imagine ce qu’eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d’Afrique. Au contraire, qu’elle fut l’importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l’Europe. » (Journal officiel de la République française, Débats de l’Assemblée consultative provisoire, 15 mai 1945).
Bien plus tard, le 8 juin 1970, de Gaulle ira rendre visite au général Franco, rendant ainsi témoignage, devant l’Histoire, du rôle éminemment positif que celui-ci avait joué, depuis sa victoire sur le marxisme-léninisme (éphéméride du 8 juin)
1957 : Albert Camus publie sa Lettre ouverte, Le sang des Hongrois
Le 23 octobre 1956, le peuple Hongrois s’est héroïquement soulevé contre la tyrannie marxiste-léniniste. Il fut cruellement mis au pas, soumis et massacré, dans l’indifférence générale – et la peur… – des pays dits « libres » et de ce que l’on appelait, jadis, l’Occident :
23 octobre 1956 Budapest se soulève
L’écœurante « Une » de l’organe officiel du Parti communiste italien se passe de tout commentaire !
Un an après, Camus marquait dignement l’événement, en lui conférant tout son sens et toute sa grandeur, pour les siècles.
Je ne suis pas de ceux qui souhaitent que le peuple hongrois prenne, à nouveau les armes dans une insurrection vouée à l’écrasement, sous les yeux d’une société internationale qui ne lui ménagera ni applaudissements, ni larmes vertueuses, mais qui retournera ensuite à ses pantoufles comme font les sportifs de gradins, le dimanche soir, après un match de coupe.
Il y a déjà trop de morts dans le stade et nous ne pouvons être généreux que de notre propre sang. Le sang hongrois s’est relevé trop précieux à l’Europe et à la liberté pour que nous n’en soyons pas avares jusqu’à la moindre goutte.
Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il peut y avoir un accommodement, même résigné, même provisoire, avec un régime de terreur qui a autant de droit à s’appeler socialiste que les bourreaux de l’Inquisition en avaient à s’appeler chrétiens.
Et, dans ce jour anniversaire de la liberté, je souhaite de toutes mes forces que la résistance muette du peuple hongrois se maintienne, se renforce, et répercutée par toutes les voix que nous pourrons lui donner, obtienne de l’opinion internationale unanime le boycott de ses oppresseurs.
Et si cette opinion est trop veule ou égoïste pour rendre justice à un peuple martyr, si nos voix aussi sont trop faibles, je souhaite que la résistance hongroise se maintienne encore jusqu’à ce que l’Etat contre-révolutionnaire s’écroule partout à l’est sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions.
La Hongrie vaincue et enchaînée a plus fait pour la liberté et la justice qu’aucun peuple depuis vingt ans. Mais, pour que cette leçon atteigne et persuade en Occident ceux qui se bouchaient les oreilles et les yeux, il a fallu et nous ne pourrons nous en consoler, que le peuple hongrois versât à flots un sang qui sèche delà dans lés mémoires.
Dans la solitude où se trouve aujourd’hui l’Europe, nous n’avons qu’un moyen (d’être fidèles à la Hongrie), et qui est de ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, de ne jamais justifier, chez nous et ailleurs, fût-ce indirectement, ce qui les a tués.
Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer, dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité.
Notre foi est qu’il y a en marche dans le monde, parallèlement à la force de contrainte et de mort qui obscurcit l’histoire (ci dessus, les troupes de répression soviétique, ndlr), une force de persuasion et de vie, un immense mouvement d’émancipation qui s’appelle la culture et qui se fait en même temps par la création libre et le travail libre.
Ces ouvriers et ces intellectuels Hongrois, auprès desquels nous nous tenons aujourd’hui avec tant de chagrin impuissant, ont compris cela et nous l’ont fait mieux comprendre. C’est pourquoi si leur malheur est le nôtre, leur espoir nous appartient aussi. Malgré leur misère, leurs chaines, leur exil, ils nous ont laissé un royal héritage que nous avons à mériter: la liberté, qu’ils n’ont pas seulement choisie, mais qu’en un seul jour ils nous ont rendue !
Depuis les années sombres de la Seconde Guerre mondiale, Albert Camus poursuit son évolution, qui l’éloigne de plus en plus de ses premières amitiés politiques; il n’a plus que trois ans à vivre (il mourra dans un accident de la route le 4 janvier 1960). Il publie cette Lettre ouverte une semaine après avoir appris (le 17 octobre) qu’il avait reçu le Prix Nobel de Littérature; et, deux mois après, il prononcera à Stockholm, lors de la réception de son prix, des propos décisifs sur le Terrorisme (éphéméride du 10 décembre).
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Joyeuses Fêtes et Meilleurs Voeux à vous et tous ceux qui vous sont chers
On explique souvent la grande Histoire par la petite,c’est pourquoi je vous livre ces commentaires :
Louis VII « le Jeune »était le fils de Louis VI « le Gros (ainsi nommé parce qu’il fut victime d’un emphysème à la fin de sa vie) et d’une princesse de Savoie.Le jeune Louis eut la double réputation d’être très pieux mais cocu,(ce qui ne va pas nécessairement de paire!).
Il avait en effet épousé en 1137 la belle et désirable Aliénor,l’unique enfant du dernier duc d’Aquitaine,Guillaume X, laquelle apportait de la sorte en dot au jeune roi de France l’immense duché d’Aquitaine,comme le souhaitait ardemment son père, le duc.En plus de sa beauté et de sa frivolité,Aliénor était intelligente,calculatrice et indépendante de caractère.
C’est par piété que Louis VII finit par céder aux instances implorantes du pape Eugène III pour prendre la tête et le commandement de la 2ème croisade contre les infidèles.Mais en tant qu’époux prudent,il décida,au lieu d’équiper Aliénor d’une bonne ceinture de chasteté,comme tout un chacun,il préféra l’emmener avec lui.
Mal lui en prit,car à l’escale d’Antioche,île prise aux barbaresques par les Croisés lors de la 1ère croisade,Aliénor accorda ses faveurs au nouveau roi de l’endroit qui n’était autre que son oncle,un jeune frère de son propre père ! Et cela au vu et au su de tous.
A son retour en France,le roi Louis VII,furieux, obtint du pape -qui était devenu un ami- l’autorisation de répudier Aliénor(laquelle,il faut ajouter,ne lui avait donné que 2 filles),le divorce eut lieu en 1152,en dépit de la farouche opposition du conseiller du roi,l’ intelligent Suger.
Pour se venger,Aliénor épousa quelques semaines plus tard (c’était possible à l’époque),Henry II,arrière petit-gendre de Guillaume le Conquérant et futur roi d’Angleterre.
Si cette triste histoire de femmes fut l’une des causes de l’horrible guerre de cent ans,deux siècles plus tard,Louis VII rendit par ailleurs les éminents services d’être le père de Philippe II Auguste (né de sa 3ème femme,Adèle de Champagne) et l’arrière-grand-père de Saint-Louis,deux de nos plus grands rois.
J’en viens maintenant à l’Ecosse.C’est effectivement Louis VII qui impulsa le Traité de l’Auld Alliance signé avec notre plus vieil allié contre notre plus vieil ennemi.Et ce fut son arrière-arrière-petit-fils,Philippe IV le Bel qui le renouvela en 1295,(ce qui souligne la continuité familiale de notre monarchie).Des 2 côtés de la Manche,ce nouveau traité défensif prit le nom de
Traité d’Alliance et d’Amitié éternelles.Il ne faut pas manquer de le rappeler à nos amis écossais de nos jours.
L’adjectif « auld »en anglais du Moyen Age voulait aussi bien dire « ancien », »antique », »respectable »que « vieux ».
(A haizet, patrick) : merci pour cette très intéressante contribution, et pour l’intérêt que vous manifestez à nos Ephémérides…
Et qui est l’auteur de cette si belle Marche de Robert Bruce ?
A Jihème : l’auteur de cette superbe marche est inconnu; il s’agit d’un air ancestral bien connu, et qui a longtemps fait office d’hymne national pour les Ecossais : « Scots wha hae ». Ce « morceau » est aussi connu sous le nom de Bruce’s Adress to his Troops at Bannockburn…