743 : Translation des restes de Saint Hubert devant l’autel de la collégiale Saint-Pierre de Liège
La vision de Saint Hubert, racontée au fronton de la Chapelle Saint Hubert, au château d’Amboise
Le saint patron des chasseurs était le gendre du roi Dagobert.
Il abandonna son Duché d’Aquitaine à son frère, en 688, pour devenir moine, avant que sa renommée ne le fasse élire évêque de Liège.
La tradition raconte que sa vocation remonte à l’une de ses chasses, le jour du Vendredi saint, alors qu’il courrait un cerf : celui-ci lui apparut avec une croix entre les bois, et cette pensée lui vint alors : chasser un vendredi saint ? Pourquoi ne vas-tu pas plutôt prier ?
C’est Floribert, évêque de Liège et successeur d’Hubert – lui-même évêque de la ville – qui procède à la cérémonie : voilà pourquoi c’est au 3 novembre qu’on célèbre Saint Hubert, et non le jour de sa mort, le 30 mai 727.
La Saint-Hubert à Notre-Dame
Durée :5 minutes
La Saint Hubert.Paroles
1440 : Libération de Charles d’Orléans
Charles d’Orléans recevant l’hommage. Enluminure du XVème siècle
Fait prisonnier à Azincourt en 1415 et emmené en Angleterre, Charles d’Orléans (fils du frère de Charles VI, il est le père de Louis XII) est remis en liberté après vingt-cinq années de captivité.
Ne perdant jamais espoir ni belle humeur, il nous a laissé cent deux ballades, trente et une chansons et quatre cents rondeaux.
Encore est vive la souris », écrit-il dans une ballade où, sitôt libéré, il décrit ce « temps en espérance » passé en captivité :
Nouvelles ont couru en France
Par maints lieux, que j’estoye mort;
Dont avoient peu de desplaisance
Aucuns qui me hayent à tort.
Autres en ont eu desconfort,
Qui m’ayment de loyal vouloir,
Comme mes bons et vrais amis.
Si fais à toutes gens sçavoir
Qu’encore est vive la souris.
Je n’ay éu mal ne grevance,
Dieu mercy, mais suis sain et fort;
Et passe temps en esperance
Que Paix, qui trop longuement dort,
S’esveillera et par accort
A tous fera liesse avoir.
Pour ce, de Dieu soient maudis
Ceulx qui sont dolents de veoir
Qu’encore est vive la souris.
Jeunesse sur moi a puissance;
Mais Vieillesse fait son esfort
De m’avoir en sa gouvernance,
A present faillira son sort :
Je suis assez loin de son port.
De plourir vueil garder mon hoir
Loué soit Dieu de paradis
Qui m’a donné force et povoir
Qu’encore est vive la souris.
1468 : Sac de Liège
Depuis près de soixante ans, Royaume de France et Duché de Bourgogne s’opposent (voir l’éphéméride du 21 avril).
La ville de Liège, francophone et, de cœur, favorable à la France fera les frais de cette longue rivalité : en 1468, lorsqu’elle se révolte contre le duc de Bourgogne, alors en discussion avec le roi de France – Louis XI – à Péronne, la ville est attaquée, prise, mise à sac et rasée par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire. Cette sévérité répondait au coup de force tenté par les six cents Franchimontois qui, dans la nuit du 29 au 30 octobre, tentèrent de s’emparer des deux souverains, qui assiégeaient la ville de conserve : Philippe de Commynes a raconté l’action héroïque, et perdue, de ces six cents habitants du pays de Franchimon.
A cette occasion, Louis XI sera retenu prisonnier par le duc de Bourgogne, devenant ainsi le troisième roi de France à être fait prisonnier (éphéméride du 11 février).
Pour punir la ville, le Perron est enlevé aux Liégeois par les hommes de Charles le Téméraire
Le Perron est un monument emblématique à Liège.
Il se dresse au centre de la place du Marché, près de l’Hôtel de Ville: il s’agit d’une colonne de pierre dressée sur un piédestal de trois marches rectangulaires. Les angles reposent sur des lions couchés. La colonne est surmontée des Trois Grâces. Une croix posée sur une pomme de pin domine l’ensemble.
C’est parce que ce monument symbolise les libertés locales que Charles le Téméraire, qui met à sac la cité de Liège et lui confisque toutes ses libertés en 1468, ordonne de le démonter et le fait exposer à Bruges, pour témoigner de l’anéantissement du « Pays de Liège », coupable de s’être insurgé contre l’autorité du duc de Bourgogne.
C’est seulement en 1478, après la mort du Téméraire, que le peuple liégeois récupère son monument, et ses droits.
1793 : Olympe de Gouges est guillotinée
Son vrai nom est Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n’y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, alors qu’il y avait bien « 26 millions de royalistes », selon le mot d’Alain Decaux), elle adopta l’enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n’être que l’évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau.
Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu’elle avait été.
Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d’âme de demander à défendre Louis XVI, ce qui lui fut interdit par les Conventionnels – les « bourreaux barbouilleurs de lois », comme les appelait André Chénier, qu’ils guillotinèrent également… – et de rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle ne put donc assister et aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son pseudo-procès.
Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyennne ».
Il est attesté qu’elle monta à l’échafaud en faisant preuve d’un grand courage et d’une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur.
Olympe de Gouges à l’échafaud, gravure d’époque
Les partisans du Système ont oublié – ou font semblant… – dans quelles conditions se fit la révolution : en ce qui concerne les femme, la constitution votée le 23 juin 1793 instaure un suffrage universel masculin. Peu de temps après, le rapport d’Amar, député de l’Isère, au comité de sûreté générale va dans le même sens : « les femmes doivent-elles exercer des droits politiques et s’immiscer dans les affaires du gouvernement ? L’opinion universelle repousse cette idée. Les femmes doivent-elles se réunir en associations politiques ? En général les femmes sont peu capables de conceptions hautes et de méditations sérieuses… Voulez-vous que, dans la République
française, on les voie venir au barreau, à la tribune, aux assemblées politiques comme les hommes, abandonnant et la retenue, source de toutes les vertus de ce sexe, et le soin de leur famille ? …Nous croyons qu’une femme ne doit pas sortir de sa famille pour s’immiscer dans les affaires du gouvernement. »
Le 30 octobre 1793 les clubs féminins sont fermés. Le 4 prairial an III (23 mai 1795), nouveau décret de la Convention : « toutes les femmes se retireront dans leur domicile respectif : celles qui, une heure après l’affichage du présent décret, seront retrouvées dans la rue, attroupées au dessus du nombre de 5, seront dispersées par la force armée et successivement mises en état d’arrestation jusqu’à ce que la tranquillité publique soit rétablie dans Paris. »
1901 : Naissance d’André Malraux
Dans notre catégorie Grands Textes, voir les deux qui lui sont consacrés :
1. Grands Textes Préface de Mademoiselle Monk.
2. Grands Textes « Oh Jehanne, sans sépulcre et sans portrait… »
malraux
1917 : Mort de Léon Bloy
Gérard Leclerc a consacré cette intéressante chronique de Radio Notre-Dame à Léon Bloy :
Léon Bloy vu par Marcello Castellani
Et, toujours sur Radio Notre-Dame, Gérard Leclerc poursuivait sa réflexion par un rapprochement fort pertinent entre Bloy et Bernanos.
Par ailleurs, et pour ainsi dire « à titre d’exemple », nous donnons un court extrait, dans notre éphéméride du 9 janvier, de la dénonciation de la chienlit par le même Léon Bloy.
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
Merci de ces éphémérides toujours très intéressantes.
Sur Olympe de Gouges, j’avais écrit en son temps ce billet…
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/03/08/ainsi-fut-elle-portee-a-l-echafaud.html
Jamais vain de rappeler que les haines dont elle fut l’objet étaient autant le fait d’hommes que de femmes…
La photo de Liège est peut-être « de nos jours » mais les véhicules sont typiques des années 1960.
Exact. On peut aussi penser que par rapport à 743, 1960 c’est de nos jours. Mais mieux vaut, en effet, préciser. C’est fait sous la photo !