1280 : Mort d’Albert le Grand
Albertus Magnus, fresque de Tommaso da Modena (1332).
La Sorbonne en particulier, et la ville de Paris en général, se souviennent que ce Dominicain, né en Souabe et mort à Cologne, a passé plusieurs années chez elles, à partir de 1241.
Il résida d’abord au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques – le Collège des Jacobins – sous l’autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtint, en 1245, un poste de maître de théologie, puis en devint maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu’en 1248. Il y eut pour élève le jeune Thomas d’Aquin.
C’est parce qu’il fut promu Maître de l’université de Paris, et dirigeant de l’une des deux écoles des Prêcheurs qui étaient intégrées à celle-ci, qu’il reçut le nom de « Maître Albert », dont dérive, par contraction, en plein Quartier latin, le nom de notre actuelle Place Maubert : Paris rend ainsi hommage quotidiennement, en son cœur intellectuel, à celui qui fut également le maître de Saint Louis.
En plein cœur du Quartier Latin, la Place Maubert : à deux pas du Panthéon et de la Sorbonne, « Maître Albert », devenu « Maubert » est toujours chez lui.
1684 : Inauguration de la Galerie des Glaces
17 portes-fenêtres sur jardin se reflètent dans les 17 panneaux composés de 357 miroirs, les plus grands que l’on sût confectionner à l’époque.
Versailles est, alors, un véritable laboratoire de ce qui se fait de mieux dans le domaine des Arts appliqués. Les techniques les plus innovantes y sont testées, et l’édification du Palais marque le triomphe simultané des Arts, de l’Industrie, de la Technique, domaines dans lesquels la France innove, progresse et gagne, comme on dit aujourd’hui : en témoigne l’extraordinaire exposition Sciences et curiosités à la Cour de Versailles (voir l’éphéméride du 26 octobre).
Ou : quand une authentique politique de civilisation rejoint l’économie, la plus saine et la plus bénéfique.
L’Art est, en effet, inséparable du développement économique de la France, voulu par Louis XIV et Colbert.
Un seul exemple: l’industrie française du verre est née, en 1693, lorsque Louis Lucas de Nehou fusionne les deux manufactures royales crées par Colbert pour Versailles et sa Grande Galerie (dite précisément « des Glaces ») et lorsqu’il rachète… le domaine de Saint Gobain !
Une première société avait été créée en 1665, dans le cadre du plan de relance économique de la France voulu par Louis XIV et Colbert. Confiée à des entrepreneurs privés, la société a rompu dès l’origine avec la tradition artisanale des manufactures en organisant la production de la glace selon une logique industrielle.
Grâce à une invention technologique décisive, le coulage du verre en table (1688), elle s’empare d’un quasi-monopole en Europe au XVIIIe siècle et prend le relais de Venise.
« Nos rois ont toujours été modernes et innovants. Comment auraient-ils fait la France s’ils ne l’avaient pas été ? Qu’on se pose la question: la France serait-elle devenue la France si ses rois n’avaient pas favorisé le progrès dans les arts, dans les sciences, dans l’agriculture ou dans l’industrie ?
Dans le domaine des arts, aucun roi n’aurait eu l’idée de s’installer dans les meubles de son prédécesseur. Chacun a imprimé son style à son époque et, ce faisant, tous ont favorisé la commande publique. Les monuments qu’ils nous ont légués font encore aujourd’hui la fortune des collectivités locales et de l’Etat, qu’il s’agisse de Versailles, des châteaux de la Loire ou de la Sainte-Chapelle, à Paris – sans oublier tous les « palais » où sont installés les ministères, le Parlement et bon nombre d’institutions françaises.
Les Capétiens ont établi les conditions du développement de notre économie. Ils ont créé le cadre propice au rayonnement culturel de la France… »
Jean d’Orléans, duc de Vendôme, Un Prince français, Pygmalion, p.241.
On en saura plus sur la naissance de cette industrie française du verre en cliquant sur le lien suivant :
saint-gobain/groupe/notre-histoire
Mais la Galerie des glaces renferme aussi un autre chef d’oeuvre que ses miroirs : le plafond de la Galerie, oeuvre magistrale de Le Brun :
galeriedesglaces-versailles
Quelques chiffres :
– Surface de la galerie : 800 mètres carré
– Longueur : 73 mètres
– Largeur : 13 mètres
– Hauteur : 12,5 mètres
– Marbres : 1.1000 mètres carrés
– Peintures : 1.000 mètres carré
– Glaces : 357
– Portes-Fenêtres : 17
Sur Jules Hardouin Mansart et son œuvre, voir l’éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort).
Et, pour bien mesurer ce que Louis XIV a voulu édifier à Versailles, à savoir un triple poème : humaniste, politique et chrétien, voir notre album Racines (IV) : Versailles, le Palais-temple du soleil.
1766 : Naissance de Kreutzer
Rodolphe Kreutzer, violoniste, professeur, compositeur et chef-d ‘orchestre fut baptisé dès le lendemain en l’église Notre-Dame de Versailles. Il devait mourir à 65 ans, le 6 janvier 1831, à Genève, où il fut inhumé. Il était le fils de Jean Jacob Kreutzer, musicien du roi dans le régiment des Gardes Suisses, et de Elisabeth Trabol; son parrain, Rodolfe Krettly, était également musicien du roi au régiment des Gardes Suisses.
Par son beau mariage avec Adélaïde-Charlotte Foucard, fille du valet de chambre du comte d’Artois, frère du roi et futur Charles X, Kreutzer put tenir une place importante dans la société : dans sa maison, « les célébrités les plus diverses tinrent à honneur d’être admises ».
Il se fit remarquer dès l’âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu’il avait composé lui-même. Il voyagea ensuite en Italie, en Allemagne et se fixa en France. À 16 ans, il fut nommé premier violon de l’orchestre royal à la suite de son père par faveur spéciale de la reine Marie-Antoinette.
Par la suite, il écrivit une quarantaine d’opéras, devint chef de l’Opéra Parisien et membre de l’Académie de musique. Il accompagna Bonaparte durant sa campagne d’Italie, puis Beethoven l’entendit jouer à Vienne en 1803 : subjugué par sa virtuosité, il lui dédia sa neuvième et avant-dernière sonate pour violon et piano, la célébrissime Sonate à Kreutzer.
Renaud Capuçon dirige, au violon, l’Orchestre national de France dans un arrangement pour violon et orchestre à cordes de la Sonate pour piano et violon n° 9 en la majeur, op. 47 « à Kreutzer » de Beethoven.(38′)
Cette éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :