L’interpellation de Ch. Boutin à E. Macron a tout son sel et toute sa pertinence. Le Chef de l’État s’obstine en effet à mener une politique de strict suivisme vis-à-vis de l’action euro-étatsunienne dans le conflit russo-ukrainien, fomenté de longue main par les États-Unis, au détriment des intérêts majeurs du continent européen, en particulier ceux de la France et, plus encore, de l’Allemagne, aujourd’hui en double crise économique et politique. La démarche d’O. Scholz n’a pas d’autre origine que celle-ci. La France doit en tirer elle aussi les conséquences !
Dans cet entretien, le chancelier allemand a exhorté le président russe à retirer ses troupes et à négocier avec Kiev. Poutine, lui, a déclaré qu’aucun accord serait possible sans concessions territoriales.
Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président russe Vladimir Poutine se sont parlé au téléphone vendredi pour la première fois depuis près de deux ans, a annoncé à l’AFP une source gouvernementale allemande. «Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pendant une heure vendredi», a déclaré cette source. Il s’agit du premier échange entre les deux dirigeants depuis décembre 2022.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté Vladimir Poutine à retirer ses troupes d’Ukraine et à négocier avec Kiev, selon un communiqué vendredi du gouvernement allemand. Il a demandé à la Russie de faire preuve de «volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable» et a souligné «l’engagement indéfectible de l’UE à l’égard de l’Ukraine», ajoute la chancellerie qui précise qu’Olaf Scholz s’était au préalable entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Lors de l’entretien, le président russe a affirmé que «de potentiels accords doivent tenir compte des intérêts de la Fédération de Russie concernant la sécurité, se fonder sur les nouvelles réalités territoriales et, surtout, s’attaquer aux causes profondes du conflit» au cours de cet «échange de points de vue détaillé et franc sur la situation en Ukraine a eu lie» entre les deux hommes, a communiqué le Kremlin.
Le premier ministre polonais s’est, lui, félicité que le chancelier allemand Olaf Scholz ait dit au président russe Vladimir Poutine que rien ne pouvait être décidé au sujet de l’Ukraine sans la participation de ce pays déchiré par la guerre. «J’ai reçu un appel téléphonique du chancelier Scholz qui m’a rendu compte de sa conversation avec V. Poutine. J’ai été heureux d’entendre que le chancelier avait non seulement condamné sans équivoque l’agression russe, mais qu’il avait aussi réitéré la position polonaise: rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine», a écrit Donald Tusk sur le réseau social X.
« Tentative d’apaisement » envers Moscou
L’Ukraine a dénoncé cet entretien qu’elle estime être une «tentative d’apaisement» envers Moscou. «Les conversations avec le dictateur russe n’apportent à elles seules aucune valeur ajoutée pour parvenir à une paix juste», a fustigé dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Guéorguiï Tykhy, appelant plutôt à «des actions concrètes et fortes qui le contraindront à la paix, et non de la persuasion et des tentatives d’apaisement».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui estimé que parler au président russe «ouvre la boîte de Pandore». «C’est exactement ce que Poutine veut depuis longtemps : il est extrêmement important pour lui d’affaiblir son isolement, l’isolement de la Russie, et de mener des négociations ordinaires qui ne mèneront à rien», a-t-il indiqué sur Telegram.
Zelensky a confirmé avoir été informé à l’avance par le chancelier allemand qu’il s’apprêtait à parler avec Vladimir Poutine. «Nous voulons vous avertir : il n’y aura pas de Minsk-3. Nous avons besoin d’une paix véritable», a ajouté le président ukrainien, en référence à un potentiel accord permettant de geler le conflit. Les accords de Minsk-1 et Minsk-2 avaient été signés en septembre 2014 et février 2015 entre Kiev et les séparatistes prorusses soutenus par Moscou, qui s’étaient emparés de larges pans de territoires dans l’est de l’Ukraine. Ces accords avaient conduit à plusieurs cessez-le-feu plus ou moins respectés sur le front mais n’étaient pas parvenus à régler le conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses.
« Nous n’avons rien contre cela »
Le président Poutine n’a pas parlé avec la plupart des dirigeants des pays occidentaux depuis 2022, quand l’UE et les États-Unis ont imposé des sanctions massives contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Nombre de dirigeants occidentaux – Joe Biden, Emmanuel Macron… -, à l’exception remarquée du premier ministre hongrois Viktor Orbán, refusent de parler au président russe.
Début novembre, Vladimir Poutine avait regretté que les dirigeants occidentaux aient «arrêté» de l’appeler. «Si l’un d’eux souhaite reprendre les contacts, je l’ai toujours dit et je veux le répéter : nous n’avons rien contre cela», avait-il dit au forum de Valdaï (Russie).
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, l’Allemagne est le plus grand fournisseur d’armes à Kiev après les États-Unis. Cette conversation survient dans un contexte très difficile pour l’Ukraine, qui s’apprête à vivre son troisième hiver sous le feu de la Russie, avec une grande partie de son infrastructure énergétique endommagée ou totalement détruite. Avec la victoire à la présidentielle américaine de Donald Trump se pose la question de la pérennité du soutien américain, qui a permis à l’Ukraine de résister aux troupes russes depuis février 2022. ■
Curieux, ce preste glissement sur les accords de Minsk ! Et de quel « front » s’agit-il ? L’analyse y perd beaucoup.
« Ces accords avaient conduit à plusieurs cessez-le-feu plus ou moins respectés sur le front mais n’étaient pas parvenus à régler le conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses. »
Écoutons, parmi beaucoup d’autres, Luc Ferry: des milliers de victimes des canonnades de l’armée ukrainienne contre son peuple….
Donald Trump est élu et, presque aussitôt, le chancelier allemand prend son téléphone. Il y a de ses «effets papillon» qui laisseraient rêveur… De son côté, le misérable chef de l’État français par intérim a salué l’élection de Trump en employant soudain le mot «paix» ! Décidément, le battement d’ailes des papillons pourraient donc parvenir à développer le vocabulaire des chenilles, jusqu’à celui de celles attestée comme incapables de passer le cap de l’état larvaire…