Journal de l’année 14 de Jacques Bainville : Les notes sont quasiment quotidiennes jusqu’au 31 décembre. Sauf du 14 au 27 août à cause des contraintes de la guerre. Nous conseillons vivement de les lire au jour le jour, comme elles furent écrites. Sachons que notre situation française et européenne d’aujourd’hui découle largement des grands événements relatés ici !
« Le jour où l’Alsace serait à nous, il ne faut pas douter d’une adhésion entière. »
Au sujet des Alsaciens, Mlle T…, fille d’un des pasteurs les plus vénérés de Mulhouse, me dit les choses les plus rassurantes.
Le bruit courait que les soldats français n’étaient pas reçus en Alsace aussi bien qu’on eût pu l’espérer.
La vérité est qu’à leur entrée à Mulhouse la réception a été admirable, plus belle que les vieux Mulhousiens n’osaient s’y attendre. Les populations ouvrières des faubourgs, où l’on pouvait craindre de l’indifférence, avaient montré un enthousiasme qui était presque du délire. (À droite : la bataille de Mulhouse – 1914).
Naturellement, des représailles exercées par les Allemands à leur retour dans la ville ont eu pour effet, dans la suite, de rendre les Alsaciens plus circonspects. De plus les immigrés ont très souvent trahi nos soldats, les ont attirés dans des guet-apens. Le jour où l’Alsace serait à nous, il ne faut pas douter d’une adhésion entière. Les industriels qui auraient le plus à souffrir peut-être dans leurs intérêts d’une réannexion sont prêts à tous les sacrifices. ■ JACQUES BAINVILLE
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