Et nous, nous disons avec Maurras visionnaire : « Au nom de la raison et de la nature, conformément aux vieilles lois de l’univers, pour le salut de l’ordre, pour la durée et les progrès d’une civilisation menacée, toutes les espérances flottent sur le navire d’une Contre-Révolution. »
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COMMENTAIRE JSF – Cette chronique est parue dans Le Figaro de ce samedi 14 décembre. Mathieu Bock-Côté, qui mène à sa façon un combat héroïque et passionné contre la modernité, y dénonce la mécanique intellectuelle et désormais technique de la révolution trans. Nous aurions envie de dire : il s’agit, en fait, de la révolution tout court, comme bloc allant toujours de la négation de la nature à la « tentation chirurgicale » et à l’aboutissement totalitaire. De Descartes aux Lumières et au Tribunal révolutionnaire. En ce sens, la révolution trans n’est pour nous que l’accomplissement ultime et délirant de la Révolution globale des trois ou quatre derniers siècles. Il n’est pas étonnant qu’elle s’en prenne aujourd’hui aux enfants, symboles, à caque naissance, de l’ordre naturel réglant la perpétuation indéfinie de la vie au sein du Cosmos.
CHRONIQUE – La Haute Autorité de santé entend rendre la transition de genre accessible à tous, même aux mineurs de 16 ans, sans exprimer la moindre prudence. Ailleurs en Occident, se dévoile pourtant une vive inquiétude à ce sujet.
« La modernité porte en elle une tentation démiurgique et rêve d’une humanité informe qu’elle pourra modeler selon son bon désir, dans une rationalité utopique, qui culmine toujours dans une logique totalitaire. »
Ils sont nombreux à confesser leur surprise devant les révélations concernant le rapport ayant fuité dans Le Figaro sur la transition de genre de la Haute Autorité de santé. Car la HAS entend la rendre accessible à tous, même aux mineurs de 16 ans, sans exprimer la moindre prudence, alors qu’ailleurs en Occident, se dévoile une vive inquiétude à ce sujet. Rappelons l’esprit et les grandes lignes de ces révélations.
Mais faisons d’abord un détour. L’idéologie du genre s’est concentrée ces derniers temps sur la transition « sociale » en expliquant qu’il suffisait pour une femme de se dire homme pour que la société soit obligée de la considérer comme tel. C’est ce qui a poussé le planning familial à soutenir en 2022 qu’un homme pouvait être enceint. C’est aussi dans cet esprit qu’on a vu se multiplier les non-binaires, prétendant se dérober au féminin comme au masculin, ou alors les embrasser ensemble.
Mais nous venons de franchir une étape. C’est désormais la société dans son ensemble qui doit se reprogrammer pour faciliter non plus la transition « sociale », mais la reconstruction médicale des trans. Le personnel de santé est ainsi invité à accueillir le jeune trans en utilisant les pronoms qu’il exige – un homme biologique se prenant pour une femme devra ainsi se faire appeler « elle ». L’inverse s’imposera aussi. D’aucune manière, on ne devra se demander si ce désir de changer de sexe n’est pas le signe d’un trouble psychiatrique ou psychique – la dissociation entre l’identité de genre et le corps sexué est ainsi légitimée par le corps médical.
Diffusion accélérée du fantasme
Le système de santé est ensuite poussé à engager le plus rapidement possible la thérapie hormonale engageant le « changement de sexe », puis les opérations chirurgicales qui le rendront absolument définitif. Ces opérations devront être accessibles aux mineurs de 16 ans. Par ailleurs, les parents qui remettraient en question la transition de genre de leur enfant, et qui refuseraient de l’accompagner, pourraient être accusés de maltraitance parentale, et voir à terme leur autorité parentale remise en question, et même abolie. L’État, à terme, se donnera le droit d’arracher leurs enfants aux parents trop conservateurs, trop traditionnels. La déconstruction de la famille culmine ici.
La mouvance trans est parvenue à créer un dispositif techno-médical autoréférentiel où ses militants se citent les uns les autres pour produire un « savoir » orientant ensuite le système de santé
La première chose qui frappe, ici, est la pénétration de la théorie du genre dans les instances censées produire l’expertise médicale. Le néo-lyssenkisme triomphe. La mouvance trans est parvenue à créer un dispositif techno-médical autoréférentiel où ses militants se citent les uns les autres pour produire un « savoir » orientant ensuite le système de santé. Cet entrisme s’accompagne souvent d’une stratégie de harcèlement des médecins pour voir lesquels se soumettent à cette idéologie et lesquelles s’y refusent, ce qui justifiera ensuite leur dénonciation pour transphobie.
La banalisation de la notion d’identité de genre a pour fonction d’empêcher de se demander pourquoi tant de jeunes, aujourd’hui, en viennent à se croire étrangers à leur corps. La vérité existentielle d’un être se trouverait dans son « ressenti de genre », et non pas dans son corps sexué, désormais traité comme une carcasse charnelle encombrante et le résidu réactionnaire d’une phase antérieure de l’humanité, avant la révélation constructiviste, expliquant que la biologie comme la nature sont désormais des catégories périmées. On parle ainsi non plus de chirurgies de changement de sexe mais de « réassignation sexuelle », pour modeler un corps jugé traître, ou du moins réfractaire, à l’esprit flottant qu’on croit porter en soi.
On touche ici les programmes d’éducation à la sexualité à l’école. Les enfants subissant la propagande du genre auront plus de chance de se retrouver un jour devant un médecin du genre ayant la mission de piloter leur transition. Si cet adolescent doute soudainement des bienfaits de la démarche dans laquelle il s’est engagé, une association de militants trans présentés comme des experts par l’État lui dira de ne pas avoir peur. La diffusion accélérée du fantasme voulant qu’on puisse naître dans le mauvais corps est le symptôme d’une perte du rapport au réel et d’un effondrement psychique à l’échelle d’une civilisation.
La modernité porte en elle une tentation démiurgique et rêve d’une humanité informe qu’elle pourra modeler selon son bon désir, dans une rationalité utopique, qui culmine toujours dans une logique totalitaire. La médecine doit fabriquer un homme nouveau, dénaturalisé, modifié aux hormones et au scalpel, persuadé désormais de s’autoengendrer. Nous sommes devant les enfants cobayes de la révolution trans. ■ MATHIEU BOCK-CÖTÉ
Ils sacrifient sans scrupules des vies au nom de l’idéologie et cette infime minorité impose sa loi, en se justifiant par les bons sentiments, à l’ensemble d’une population dont la colère gronde. Le Mal ne prévaudra pas, mais que de vies détruites entretemps dont personne ne portera la responsabilité.
La haine de soi, stade ultime des « possédés » ou des « démons » décrits de manière prophétique par Dostoïevski, il y a 150 ans.
« Après le néant il n’y a plus rien. Mais il doit bien arriver quelque chose puisque toutes les valeurs ne sauraient être détruites chez tous les hommes et qu’il existe encore des gardiens pour rallumer la flamme et la transmettre. »
Texte écrit en août 1942 dans la steppe , probablement sous l’influence du grand auteur.
Absurdité de faire de la « Liberté » individuelle un absolu. Ce n’est qu’un bien relatif qui permet de « naviguer » entre les innombrables conditionnement. Un homme « libéré » de ces conditionnement ne serait plus qu’un zombie.
Maurras montrait que la liberté n’est pas à la racine, mais à la fleur. La fleur ne jaillit (parfois) que sur la tige et les racines des conditionnements : héritages biologiques, langage et religion reçus, éducation dans une famille, contexte culturel, habitudes ritualisées, etc.