Par Arnaud Florac.
Il y aura sûrement plusieurs lectures de la visite du pape François en Corse. En voici une parue ce matin (16.12) dans Boulevard Voltaire. Il n’est pas sûr que Gabrielle Cluzel eût écrit le même article que celui-ci, signé d’Arnaud Florac. Nos lecteurs jugeront et sans-doute aussi en des sens différents. Seul l’avenir nous éclairera sur la portée de cette journée pontificale en Corse. Elle a rempli nos écrans, hier dimanche.
Le troisième dimanche de l’Avent est le dimanche de Gaudete (« réjouissez-vous »). Voilà une circonstance que les bouleversements du calendrier liturgique n’ont pas fait disparaître du calendrier, même après Vatican II. C’est l’un des deux seuls dimanches de l’année pendant lesquels les ornements sacerdotaux sont roses. L’autre est le dimanche de Laetare, quatrième dimanche de Carême. Ces deux dimanches, comme des pauses de bonheur simple dans des périodes d’attente fébrile et de conversion des cœurs, portent des noms latins. C’est normal : ce sont les premiers mots de leurs introïts respectifs – les prières introductives… dans l’ancien missel, celui que le pape François déteste et voudrait voir disparaître. Mais laissons là ces querelles, pour l’instant, et réjouissons-nous, nous aussi, de ce déplacement papal sans faute en Corse.
Arrivé tôt le matin, le Saint Père a été accueilli par l’évêque d’Ajaccio, le très charismatique cardinal François Bustillo, que l’on peut considérer comme l’artisan de la venue du Pape en terre corse. Monseigneur Bustillo est un franciscain qui aime la piété populaire. François valide. Il a monté une visite papale magnifique. En voilà, de la piété populaire, avec ses processions toute l’année, ses 90% de Corses qui se revendiquent catholiques sur l’île de Beauté, ses confréries bigarrées et séculaires, le Casone d’Ajaccio plein à craquer. Tout a été parfait.
François ne veut pas venir en France, aime-t-il à répéter. On comprend ce qu’il veut dire : ce qu’il n’aime pas, il l’a répété pendant cette visite, c’est la laïcité agressive, c’est l’opposition entre la république et le catholicisme. C’est ce qu’est devenu le pouvoir central. Emmanuel Macron est descendu rapidement, d’un coup d’avion, lui présenter ses respects et lui offrir un livre sur la restauration de Notre-Dame, à laquelle le souverain pontife n’avait pas jugé bon d’assister. Quand on a vu les bancs de la cathédrale, on a compris : qu’aurait fait le lieutenant de Dieu sur Terre entre Jack Lang et Elon Musk ? Il a donc fait venir Macron à lui. Un pape qui force un dirigeant français à venir le voir, alors que lui-même n’en a rien à faire : on n’avait pas vu ça depuis au moins le XIIIème siècle, non ?
C’est l’une des bonnes surprises de ce déplacement en Corse : la fierté identitaire des Corses semble avoir réveillé les meilleurs côtés du pape François. Il y a naturellement eu des polyphonies, des dames en mantille, des enfants qui récitent le Credo, des chœurs et des soutanes. Mais il y a aussi eu un pape heureux de voir cette population irréfragablement catholique, d’une manière très simple, sans complexes (il l’a dit lui-même) et très populaire. On comprend, en somme, l’agacement du Saint Père à voir qu’en Europe, le catholicisme est devenu un accessoire bourgeois du même acabit que le pantalon de couleur. La visite papale aura peut-être permis de lever les malentendus de la période Pachamama.
Les Corses méritent les remerciements du peuple de Dieu en Europe. Ils nous montrent l’exemple et ont mérité, par leur ferveur et leur fierté, d’accueillir le souverain pontife. Et, ce soir, je pense que beaucoup de Continentaux, eux aussi, se sont sentis fiers d’être catholiques en voyant ce peuple pour qui la foi était une affaire si simple. ■ ARNAUD FLORAC
Oui , c’est un point en faveur de ce Pape : il a bien compris ce qu’est devenue la France : un pays athée pour la majorité.
A Notre Dame de Paris , il eut côtoyé bien des invités douteux d’E. Macron.
Par contre, il semble que le roi d’Espagne n’était présent. On n’ose imaginer que c’était faute d’y avoir été autorisé par le gouvernement espagnol.
Nous avons vecu un moment hitorique
Pour une fois, François a été satisfaisant mais comment oublier toutes ses concessions au progrès ou à l’immigration….