Le refus marqué du pape de se rendre à Paris pour la réouverture solennelle de Notre-Dame, son voyage en Corse la semaine suivante, ces canonisations proches des deux événements semblent des signes clairs de l’opposition du Saint-Père au laïcisme toujours à l’œuvre de l’État républicain français. Les lois sociétales en préparation contraires aux positions traditionnelles de l’Église ont sans-doute ravivé les oppositions préexistantes. JSF
Les carmélites de Compiègne, guillotinées en 1794, sont saintes.
Les carmélites déchaussées de Compiègne, guillotinées en 1794 en pleine Terreur pendant la Révolution française, sont saintes. Le Pape François a signé ce mercredi matin le décret reconnaissant leur canonisation équipollente. Deux autres religieux seront béatifiés après la reconnaissance de leur martyre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Par Xavier Sartre – Cité du Vatican.
Illustrations Cité du Vatican.
Elles sont devenues le symbole de la haine antireligieuse qui a sévi en France pendant la Révolution et des excès de la Terreur. Les carmélites déchaussées de Compiègne sont maintenant saintes. Le Pape a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin et de ses quinze compagnes de l’ordre des Carmélites déchaussées de Compiègne, martyres, tuées en haine de la foi le 17 juillet 1794 à Paris. Elles sont désormais inscrites au martyrologe romain. En d’autres termes, il s’agit d’une canonisation équipollente, c’est-à-dire qu’aucun miracle n’a été nécessaire pour qu’elles deviennent saintes. Ce fut déjà le cas pour leur béatification en 1906 par le Pape saint Pie X.
À Rome ce mercredi, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort qui avait présenté au Pape en 2021 la demande d’une poursuite de leur processus de canonisation au nom des évêques des France, se réjouit de la canonisation équipollente de ces figures importantes de l’histoire de France, magnifiées par Georges Bernanos ou Francis Poulenc.
«Les carmélites de Compiègne sont de belles figures de la liberté chrétienne à vivre jusqu’au bout dans différentes circonstances historiques, a-t-il confié à Radio Vatican-Vatican News. Pour ma part, j’espère que cette canonisation contribuera un peu à un apaisement de notre mémoire française qui doit assumer des violences qui ont été dans notre histoire et qui font parties de celle-ci, mais à travers lesquelles des témoignages de foi, d’espérance et de charité ont été données, qui font aussi parties de la beauté de l’histoire française».
Victimes de la Terreur
Contraintes de quitter leur monastère le 14 septembre 1792, en pleine vague anticléricale, elles trouvent refuge dans des localités différentes et doivent revêtir des habits civils, le port des habits religieux étant interdits par les nouvelles autorités. Peu après, mère Thérèse de Saint-Augustin propose aux sœurs de sa communauté d’offrir leur vie pour le salut de la France. Le 27 novembre de la même année, elles récitent un «acte de don de soi» écrit par la prieure, plus tard complété par une intention pour que les exécutions au moyen de la guillotine et pour la libération des personnes incarcérées.
Avec l’entrée en vigueur de la Terreur, les carmélites sont dans le viseur des révolutionnaires. Leurs logements sont perquisitionnés le 21 juin 1794, elles sont arrêtées le lendemain, accusées de poursuivre leur vie consacrée et de sympathie pour la monarchie. Le 12 juillet elles sont transférées à la prison de la Conciergerie. Le 16, elles célèbrent la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, élevant des hymnes de joie et profitent de ces quelques jours d’incarcération pour reprendre leur vie communautaire. Elles sont jugées le 17 et exécutées le même jour sur le site de l’actuelle place de la Nation.
Sur le trajet les menant à l’échafaud, et alors qu’elles montent les unes après les autres les marches vers la guillotine, elles chantent des psaumes, entonnent le Veni creator renouvelant leurs vœux à la prière avant d’être décapitées. Leur dignité et leur dévotion lors de leur exécution imposa le silence à la foule impressionnée.
Deux nouveaux bienheureux
Au cours de son entretien avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation de plusieurs autres décrets. Le martyre du serviteur de Dieu Eduard Profittlich, jésuite, administrateur apostolique d’Estonie, mort en 1942 dans une prison soviétique a ainsi été reconnu. Autre martyr tué pendant la Seconde Guerre mondiale, le serviteur de Dieu Elia Comini, prêtre de Saint-François-de-Sales, tué en haine de la foi par les nazis en 1944 en Italie. La date de leur béatification sera communiquée plus tard. Par ailleurs, les vertus héroïques des serviteurs de Dieu Áron Márton, évêque d’Alba Iulia en Roumanie, mort en 1980, Giuseppe Maria Leone, prêtre italien mort en 1902, et Pierre Goursat, fidèle laïc français, fondateur de la communauté de l’Emmanuel, mort en 1991, ont été reconnues. Ils deviennent ainsi vénérables. ■
Merci à Michel Franceschetti de sa transmission de ce texte.
La « Révolution Française » a été une horreur absolue, déclenchée par des fous furieux. Elle est à l’origine de tous les totalitarismes modernes, qui n’ont eu de cesse que de reprendre son « exemple » … Et aujourd’hui encore le mensonge sur ce qu’elle fut continue. Aujourd’hui encore il se trouve des sectaires comme ceux de LFI pour poursuivre son oeuvre délirante.
Oui.