Comment être fier d’être Français quand l’élite médiatique du pays refuse le roman national ?
Par Pascal Praud.
C’est un article de fin d’année, paru le 1er janvier dans le JDD. Ce n’est pas que Pascal Praud ne nous agace jamais. Parfois naïf dans ses enthousiasmes ou carrément aligné sur les modes politiques ou sociétales, souvent à l’inverse en réaction contre elles, réaction venue d’un vieux fond traditionnel, il s’oppose dans ce bref billet, à ce que Maurras et Georges Pompidou appelaient « le temps où les Français ne s’aimaient pas ». C’est chose utile, même si à la France de la cérémonie frelatée d’ouverture des JO, nous préférons de très loin celle qui a rebâti Notre-Dame et l’a rouverte magnifiquement faisant l’admiration de tous. Les Français et le Monde.
« Nous étions les héritiers d’un grand pays, de Clovis à de Gaulle, de Notre-Dame à Versailles, de Molière à Proust. »
Nos ancêtres ? Des colons ! Nos grands-parents ? Des collabos ! Nos parents ? Des inconscients ! Nos enfants ? Des victimes ! Je résume à grands traits le catéchisme qu’apprennent les petits Français. Je poursuis : manger de la viande, c’est mal, rouler en voiture, c’est mal, prendre l’avion, c’est mal. Les patrons sont des salauds, les riches des voleurs, les hommes des prédateurs. Comment être fier d’être Français ?
L’épopée française
J’ai grandi avec un imaginaire qui racontait une épopée. Nous étions les héritiers d’un grand pays, de Clovis à de Gaulle, de Notre-Dame à Versailles, de Molière à Proust. Hélas ! Depuis cinquante ans, intellectuels, écrivains, universitaires, journalistes, artistes écrivent une histoire française à l’aune de la repentance et de la culpabilité.
Comment être fier d’être Français quand le roman national vire au cauchemar expiatoire ?
Comment être fier d’être Français quand le roman national vire au cauchemar expiatoire ? Colbert et le Code noir, Napoléon Ier et l’esclavage, l’Algérie et la torture, etc. Comment être fier du passé quand Emmanuel Macron dit en 2017 : « Il n’y a pas de culture française », ou qu’il qualifie la colonisation de « crime contre l’humanité » ?
Bleu Blanc Rouge
L’année 2024 qui s’achève a fait de La Marseillaise le tube de l’été. La célébration bleu blanc rouge durant les Jeux olympiques démontre qu’il existe encore quelques irréductibles Gaulois qui refusent la sinistrose et croient au Père Noël. Peu importe les crises politique, économique, morale, crises dans à peu près tous les domaines, ce cher et vieux pays bouge encore. C’est une bonne nouvelle. Vivement 2025 ! ■ PASCAL PRAUD