« Le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis n’est pas exactement une bonne nouvelle pour l’économie française ni pour celle de nos voisins européens, mais elle peut être, a contrario, une occasion de refranciser notre économie ».
Par Jean-Philippe Chauvin.
Voir l’article précédent : Crise de République… (1).
« L’espérance, le désespoir surmonté », Georges Bernanos.
Aujourd’hui, les vents ne sont guère favorables à la France. La démographie est, par exemple, révélatrice des difficultés françaises ou, du moins, des doutes des couples du pays : les chiffres de la natalité sont, encore, en baisse et ceux de la fécondité ne rassurent guère, avec un taux descendu à 1,62 enfants par femme en âge de procréer quand il faudrait un taux de 2,1 pour assurer un renouvellement rassurant des populations. Pourtant, si l’on en croit Le Figaro du 15 janvier dernier, selon l’enquête Vérian-UNAF (4) de 2023, « Les personnes en couple et en âge de procréer (18-44 ans) déclaraient en 2023 souhaiter dans l’idéal 2,27 enfants (…) Ce n’est donc pas faute de désir d’enfant que les naissances baissent ! (5) » Connaître et combattre les causes de cette dénatalité menaçante et dangereuse, y compris pour l’économie française (car « les bébés d’aujourd’hui sont le PIB de demain », selon la célèbre formule), est aussi un moyen d’assurer cette solidarité nationale sur laquelle reposent, par exemple, le système de retraites par répartition mais également nombre d’emplois publics (de la santé à l’école, en passant par le sport et la défense). Une politique sociale (donc familiale) de l’État doit s’inquiéter de cette question et, sans s’introduire dans les alcôves, soutenir le désir d’enfants en lui permettant d’advenir dans de bonnes conditions, même s’il n’est pas impossible de penser que c’est aussi par le renforcement social et politique des communautés et associations de base (familles, professions, communes, et les associations afférentes) qu’un esprit et un contexte favorables à l’accueil des enfants pourront le mieux s’affirmer et se concrétiser.
Mais cette politique familiale fondée sur une subsidiarité bien comprise doit être aussi soutenue par une stratégie économique ambitieuse : réindustrialisation et défense des entreprises implantées en France comme de leur écosystème local ; politique d’accueil favorable pour les investissements industriels des entreprises étrangères ; défense des intérêts français face aux concurrences étrangères, sous la forme d’un protectionnisme intelligent qui ne soit pas enfermement mais renforcement intérieur (par une production nationale de ce que nous désirons consommer et que nous pouvons produire dans notre pays, par exemple) ; etc. Le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis n’est pas exactement une bonne nouvelle pour l’économie française ni pour celle de nos voisins européens, mais elle peut être, a contrario, une occasion de refranciser notre économie et, ainsi, de mieux garantir notre indépendance à l’égard des entreprises multinationales étrangères et des nationalismes économiques d’Outre-Atlantique et d’Asie, devenus plus agressifs à mesure que les pays du continent européen s’affaiblissaient, dans un double mouvement de vieillissement et de « consommation sans production » (6)…
Mais nos concitoyens saisissent-ils toujours toute l’importance des thèmes abordés plus haut ? La logique de la Société de consommation a privilégié les consommateurs, au point de limiter l’approche des questions économiques et sociales au pouvoir d’achat et aux retraites (7), et il est difficile d’aborder d’autres sujets pourtant fondamentaux si l’on souhaite maintenir un niveau de travail satisfaisant et un niveau de vie équivalent dans les années qui viennent et pour les générations présentes comme à venir. Le rôle des royalistes sociaux est néanmoins de n’en négliger aucun, et leur présence près des agriculteurs menacés par la signature du Traité Mercosur comme près des ouvriers des usines automobiles ou de l’agroalimentaire ne peut être facultative… ■ JEAN-PHILIPPE CHAUVIN
Merci pour cet article qui relie la « théorie » à la pratique car effectivement comme l’écrit l’auteur « c’est aussi par le renforcement social et politique des communautés et associations de base (familles, professions, communes, et les associations afférentes) qu’un esprit et un contexte favorables à l’accueil des enfants pourront le mieux s’affirmer et se concrétiser ». Et ce renforcement dépend de l’influence qu’on est capable d’exercer dans, d’abord, puis ensuite à travers ces communautés et associations de base.
« nos concitoyens connaissent- ils toujours toute l’importance des thèmes abordés plus haut? » demande Jean-Christophe qui, lui, les aborde comme un « lanceur d’alertes » qui essaie de nous convaincre de nous réveiller. Que « les royalistes sociaux ne les négligent pas »!. bien sûr, mais si possible d’une manière « oecuménique ». Bien d’autres peuvent partager le point de vue de J .P. Chauvin sans être royalistes! Le royalisme doit s’ouvrir à des penseurs de bonne volonté étrangers à l’idéologie de Maurras…
Tant qu’ils deviennent royalistes, ou qu’ils ne s’opposent pas au retour du roi, pourquoi pas.
Il y a beau temps que les royalistes se sont ouverts à d’autres milieux et d’autres esprits, d’autres personnalités que relevant strictement du maurrassisme ou de l’action française.
Mais ce que Noël ne sait pas, c’est qu’il y a de plus en plus de personnalités qui, en le disant ou sans le dire, rejoignent les analyses de l’école d’action française
Noël ne le sait pas, mais ces idées se sont diffusées très largement en de multiples milieux. Tant et si bien que parfois l’action française stricte paraît en deçà. Intellectuellement le stick ne suffit pas à nourrir son homme ni son esprit.