Depuis plusieurs décennies il n’est de jour que Dieu fasse sans que des médias, des politiciens, des plumitifs, des célébrités ne viennent nous parler et reparler de tel ou tel génocide, avec le dessein de nous culpabiliser, alors que partout où les Français sont allés au cours de leur aventure coloniale, ils ont laissé des peuples à notre arrivée peu nombreux et accablés de maintes pathologies, plus nombreux et en bien meilleure santé sans compter la baisse spectaculaire de la mortalité infantile et maternelle.
Ce fut notamment le cas en Algérie, où le régime néo-fellaga actuel a eu le toupet de nous accuser de « génocide » (sic) dans un territoire où la population indigène passa en un gros siècle, grâce à nos bonnes méthodes, de 2,5 millions d’âmes à 9 millions et dont nous avons en outre décuplé les terres arables et les réserves d’eau ; sans oublier la miraculeuse découverte des hydrocarbures sur lesquels vivent les Algériens depuis leur indépendance en 1962 puisque leur « socialisme arabe » a détruit par la bureaucratie et la concussion une agriculture coloniale qui nourrissait à l’époque la moitié de la métropole…
Le cri de Stannard
Parmi les génocides réels, partiels ou totaux, dont on nous bassine sans cesse, il y en a un que curieusement, l’on ne cite jamais, c’est celui des Amérindiens, en Amérique septentrionale. Car il faut savoir, bonnes gens, que « la première puissance mondiale », selon la formule qu’aiment à répéter sans cesse, avec une sorte de délectation, nos élites américanisées, à Bruxelles, Londres, Paris, Rome ou Berlin, que cette superpuissance, les Etats-Unis d’Amérique, dans toute leur brillance et leur superbe, sont assis, sont bâtis sur ce qu’un de leurs seuls vrais historiens, David Stannard, disciple du grand savant franco-bulgare, Tzvetan Todorov (1939-2017), a eu l’audace rare d’appeler publiquement en 1992, « le plus grand génocide de l’Histoire ». Autant dire que cette terrible phrase n’a guère été reprise par l’intelligentsia occidentale politiquement correcte… (Photo : Nuage-Rouge, chef des Amérindiens Sioux).
Et pourtant, lorsque les anglo-saxons ont commencé à coloniser l’Amérique du Nord, il y avait au bas mot sur cet immense territoire plusieurs millions d’autochtones vivant entre leurs tipis, leurs bisons et leurs querelles tribales. Pendant 300 ans ces colonisateurs européens ont détruit systématiquement les populations locales, par fer et feu, femmes et enfants inclus et en y ajoutant des millions de bisons (Illustration) afin de porter la famine dans ces tribus.
En Californie, les autorités anglo-américaines, dénombrèrent 150 000 Indiens en 1846 et seulement 30 000 en 1870… Le gouverneur européen de cet Etat, Peter Burnett, osa proclamer urbi et orbi « la nécessité de l’extermination de la race indienne jusqu’à son extinction »… Et un général yanqui de ce même XIXème siècle clama : « il n’y a de bon Indien qu’un Indien mort ! »…
De la Virginie au Colorado
Entre autres tueries et massacres restés dans la douloureuse mémoire amérindienne, on note ceux de 1622 en Virginie, du Colorado en 1804, du Dakota du Sud en 1890 etc. etc. Ainsi se forgea si on peut dire la glorieuse Amérique dans le sang des propriétaires naturels du sol ! Le calamiteux ex-ministre franco-sénégalais de notre Éducation nationale Pap Ndiaye sait très bien tout cela puisqu’il a participé en 2003, sous la férule de l’historien Marc Ferro (1924-2021) au « Livre noir du colonialisme« , où il a traité justement du cas des Amérindiens, dont il n’a guère causé en France par ailleurs, préférant stigmatiser notre œuvre en Afrique Noire ou ailleurs…
Pauvres Amérindiens finalement défendus par personne ou presque (dont le romancier indigénophile James Fenimore Cooper, apprécié par Balzac) et, pour ceux ayant par exception échappé au génocide ou leurs descendants, réduits à être parqués dans des réserves. Là, minés par l’alcool, les drogues ou le jeu, on a même eu la cruauté rentable, spécialité bien angloricaine, d’en faire une attraction touristique… La pire des déchéances humaines. Au cours de mes reportages pour « Le Monde » de 1970 à 2005, je n’ai jamais rien vu de plus poignant qu’une « réserve indienne ». ■
Ci-dessus : Sitting Bull, chef de tribu des Lakotas Hunkpapas (Sioux).
Publié le 4.08.2023 – Actualisé ce 31.01.2025
Longtemps correspondant du Monde dans l’aire arabe, Péroncel-Hugoz a publié plusieurs essais sur l’Islam ; il a travaillé pour l’édition et la presse francophones au Royaume chérifien. Les lecteurs de JSF ont pu lire de nombreux extraits inédits de son Journal du Maroc et ailleurs. De nombreuses autres contributions, toujours passionnantes, dans JSF.
Retrouvez les publications sous ce titre…
Merci pour ce bel article ! Les nations indiennes des USA (et d’ailleurs) sont toujours oubliées par ceux qui sont si prompts à se mobiliser pour Gaza, dans l’indifférence absolue de ces peuples autochtones. Je suis particulièrement sensible à ce problème, étant membre depuis de nombreuses années de l’association américaine Friends of Pine Ridge Reservation, qui s’occupe de cette important réserve Sioux Lakotas du Dakota du Sud, apportant une aide aux familles, aidant à payer des factures de gaz, d’électricité, procurant une aide alimentaire. Les membres de cette réserve vivent dans la plus grande pauvreté, il y a un taux de chômage de plus de 90%, de nombreuses familles ne survivent que grâce aux chèques de l’aide fédérale, chaque hiver, des vieillards meurent de froid, ces hivers dans les deux Dakota étant particulièrement durs. J’ai noué depuis bien longtemps des liens d’amitié avec une famille qui malgré les nombreuses difficultés du quotidien garde intacte la fierté d’être Lakota et c’être des full blood. Mitakuye Oyasin mes amis lointains.
La destinée des nobles nations Peaux-Rouges me bouleverse aux larmes : des peuples d’une beauté admirable, dont les traditions remontent directement aux données paradisiaques, chez lesquels – tout comme leurs alter ego de la race des samouraï – le sens de la «virilité» est tenue rigoureusement authentique, comme cela dut être en notre chevalerie médiévale. Il faut lire «Les Rites secrets des Indiens Sioux», écrit par le chaman Ehaka Sapa (Élan Noir), il faut lire cela pour se faire une idée des altitudes spirituelles vertigineuses en haut desquelles plane cette très aristocratique tradition. Il faut aussi aller voir du côté des prodigieux Incas, de toute première beauté aristocratique aussi, la plus haute aristocratie qui soit : celle spirituelle, qui relie directement à la divinité – le Sang BLEU de la noblesse française ; «bleu» étant un euphémisme pour Dieu, entre autres exemples : Palsambleu ! pour «Par le Sang Dieu» ; le juron «Nom de bleu !», etc.
En effet : « le plus grand génocide de l’Histoire »… J’ignorai qu’un «historien» avait osé le formuler, dans les termes mêmes que j’emploie, quant à moi, depuis toujours – avec cette précision que je dis plus exactement : le seul génocide réel.
Gloire aux nobles nations des purs guerriers des plaines, des lacs, des forêts, des monts et des cieux !!!
Deux excellents films à voir impérativement : un des plus beaux films occidentaux de tous les temps, passés, présents et à venir – justement, d’après Fenimore Cooper, évoqué dans l’article –, je veux nommer «Le Dernier des Mohicans» de Michael Mann (avec un acteur d’une beauté déconcertante, dans le rôle d’Uncas, et une merveilleuse visage pâle, Madeleine Stowe, qui n’a cependant plus jamais été aussi belle dans aucun autre film ; et puis «Un homme nommé Cheval», de je ne sais plus qui, grâce auquel on peut aborder les notions permettant d’entrer – peut-être ! si l’on en est capable – en communication avec la plus haute spiritualité sociale que l’on puisse imaginer.
«Enfants ! C’est moi qui vous le dis. Et que les hommes, plus nombreux que les poux, fassent de longues prières !» (Comte de Lautréamont.)
Il y a une vingtaine d’années, j’ai eu le bonheur d’assister à un pow wow dans la réserve, un grand moment d’émotion. On voyait certains vieillards Lakotas présenter les mêmes visages nobles et hautains que ceux que l’on peut voir sur les photographies prises par Edward S. Curtis au début du XX°. Émotion également lors du pèlerinage au cimetière de Wounded Knee, village où a eu lieu le dernier grand massacre d’indiens par l’armée US en décembre 1890. Mes amis vivent dans ce petit village et pour eux, la visite régulière au cimetière est une obligation morale. Ne jamais oublier …