Par Aristide Ankou.
C’est en effet facile, et même un peu vulgaire. Sans-doute choquant. vaguement scabreux. Pour autant, faut-il taire, ne pas pointer du doigt, ne pas moquer les vulgarités, les lubies, les dérèglements — les psychoses contemporaines ? Ces psychoses mises à jour, publiées même, sont le fruit et le développement des idéologies (encore) dominantes. Aristide parie que, la nature aidant, elles n’auront pas le dernier mot. JSF
Oui, je sais, c’est facile et même un peu vulgaire, mais c’est rigolo quand même et puis, après tout, ce n’est pas moi qui ait commencé (et merci à Anthony La Rocca pour cette découverte).
Or donc, voici le quatrième de couverture de cet opuscule féministe à la gloire des mâles mal pourvus :
« On a beau déconstruire le genre, libérer la parole féminine, condamner les abus misogynes, un combat reste voué à l’échec : sous le regard éberlué de leurs contemporaines, les hommes continuent inlassablement de se chamailler pour savoir qui a la plus grosse. Une lutte de cour de récré délétère en ce qu’elle ruine les efforts des bonnes âmes pour construire un monde libéré du diktat de la virilité.
Observatrice avisée de nos sexualités, Octavie Delvaux se propose de remonter aux sources historiques de ce phénomène, des sexes minuscules des statues grecques aux pénis démesurés des films X. Mais aussi d’explorer les doutes et complexes de ses contemporain.es à travers une série de témoignages édifiants. Avec une théorie simple : plus les hommes s’enorgueillissent d’avoir un gros pénis, moins ils pensent au plaisir de leur partenaire. Un petit sexe au contraire, dès lors qu’il est accepté et bien vécu, favorise le dialogue, la relation à l’autre, l’originalité, la recherche d’un plaisir différent.
Un état d’esprit vers lequel tout homme devrait tendre, plaide Octavie Delvaux. »
Ce texte (et, je suppose, le livre lui-même) est tellement merveilleux qu’on se ferait presque conscience d’y ajouter quelque chose, de peur d’en gâcher l’effet comique.
Deux petites remarques pourtant.
D’une part, la « théorie » de l’auteurEUH est qu’il vaut mieux une petite courageuse qu’une grosse paresseuse. Constat difficilement contestable, mais qui présuppose qu’il est impossible de trouver des grosses courageuses.
Ce qui est aussi plausible que d’affirmer que les riches sont tous paresseux et les pauvres tous remplis d’ardeur au travail. Ou que les gens intelligents sont nécessairement prétentieux et les gens stupides nécessairement humbles. Et ainsi de suite.
Mais s’il est possible de trouver des hommes à la fois bien dotés et attentionnés, alors la situation se retourne entièrement et la question n’est plus celle de l’attitude des hommes mais de celle des femmes.
Car, et c’est mon second point, j’ose poser en fait que si les femmes préféraient VRAIMENT les petits calibres, les hommes se battraient pour la gloire d’être celui qui a la plus courte et « zob de mammouth » serait un terme de mépris comme « pine d’huitre » peut l’être aujourd’hui.
Vous voulez sincèrement un monde « libéré du diktat de la virilité » ? En ce cas, Mesdames, tirez les premières.
J’ai comme dans l’idée que la chute de la « dictature viriliste » n’est pas pour demain… ■ ARISTIDE ANKOU
* Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur, (le 1er février 2025).
Aristide Ankou