
Cet article d’Alexandre Devecchio est paru dans Le Figaro du 19 février. Fidèle à ses mauvaises habitudes, Le Figaro lui a donné un titre réducteur, ne mettant en avant qu’une seule de ses parties – l’aide au développement – et négligeant les autres – agences, associations, etc. –, qui engloutissent, en matière de gabegie, des volumes bien supérieurs. Qu’on veuille bien se souvenir que le regretté Pierre Patrick Kaltenbach, magistrat à la Cour des comptes, avait écrit, il y a deux ou trois décennies, un ouvrage très documenté dont le titre valait tout un symbole : Des associations lucratives sans but. Les gabegies qu’Alexandre Devecchio pointe ici, qui sont de divers ordres et s’exercent dans divers domaines, relèvent sans doute de cette définition. En temps de prospérité, on les néglige ; en temps de crise, elles nourrissent les colères.
Rappelons que l’État ne compte pas moins de 438 agences employant 500.000 agents pour un budget total de 81 milliards, et dont la seule utilité est souvent de recycler et d’entretenir les rentiers de la République. 
LA BATAILLE DES IDÉES – Une vague de colère, relayée par les réseaux sociaux et les élus locaux, commence à naître contre les zones à faibles émissions. L’écrivain Alexandre Jardin prédit une révolte des gueux.
« Où va l’argent ? » C’était la question en forme de cri des « gilets jaunes ». Alors que la France est championne du monde des prélèvements obligatoires, comment expliquer l’affaissement de tous les services publics et l’endettement record de l’État ? Sur le plateau de « Face à l’info », Sarah Knafo, invitée de Christine Kelly, a dévoilé une partie de la réponse. La députée européenne a pointé les milliards d’euros engloutis dans l’APD (l’aide publique au développement). En 2024, nous avons dépensé pas moins de 5,8 milliards d’euros pour aider notamment Gaza, l’Algérie, l’Albanie, mais aussi… la Chine !
En toute logique, la septième puissance économique du monde a donc alloué ou prêté 130 millions d’euros à la deuxième ! Pour financer quoi ? Quelques clics sur le site de l’Agence française de développement suffisent pour avoir la liste des projets généreusement sponsorisés par le contribuable français. Tous plus ubuesques les uns que les autres : Protection de la source du fleuve Qianjiang et développement urbain durable de Kaihua (coût : 65 M €) ; Programme de renforcement de l’égalité de genre dans l’accès aux opportunités économiques en Albanie (coût : 51,5 M €) ; Le cirque comme vecteur d’avenir pour la jeunesse d’Afrique du Sud (coût : 27.869 €).
Une goutte d’eau par rapport à nos 170 milliards de déficit ! Vraiment ? Alors que l’État doit des milliers d’heures supplémentaires à nos forces de l’ordre, est-il audible de dépenser des dizaines de millions pour promouvoir la théorie du genre en Albanie ? À l’heure où nos paysans peinent à survivre, faut-il s’occuper de ceux de la vallée du M’Zab en Algérie (600.000 € sur 3 ans jusqu’en 2026) ? Comment les Français pourraient-ils consentir à de nouvelles hausses d’impôts ou même à des réformes difficiles quand l’État jette le fruit de leur labeur par les fenêtres ?
La seule suppression de ces organismes parasites permettrait d’éviter de spolier davantage le contribuable
Car la gabegie de l’aide au développement n’est pas un exemple isolé, mais le symbole d’une dérive générale. Rappelons le coût de la baignade olympique d’Anne Hidalgo : 1,4 milliard d’euros ! Ou celui de la cérémonie d’ouverture : 100 millions contre 30 millions pour celle de Londres. Rappelons que l’État ne compte pas moins de 438 agences employant 500.000 agents pour un budget total de 81 milliards, et dont la seule utilité est souvent de recycler et d’entretenir les rentiers de la République. Citons pêle-mêle : le Conseil consultatif de gestion du corps des administrateurs des postes et télécommunications, le Comité de normalisation des données sociales déclaratives, la Plate-forme de l’inclusion. Sans oublier les ARS, dont on a pu mesurer l’efficacité durant la crise du COVID.
Et enfin le CESE : Conseil économique, social et environnemental qui nous coûte 46 millions par an tout comme l’ARCOM ! La seule suppression de ces organismes parasites permettrait d’éviter de spolier davantage le contribuable. Un gouvernement courageux pourrait s’attaquer à d’autres questions plus épineuses : on pense au coût de l’aide médicale de l’État, de la fraude sociale, de notre myriade d’associations ou encore du RSA, dont seulement 40 % des allocataires sont inscrits à France Travail. Est-ce à dire qu’il nous faudrait un Javier Milei en France ? Sur fond d’insécurité systémique, chercher à faire des économies sur les dépenses de l’État régalien ne ferait qu’ajouter au chaos. Mais pour sauver ce dernier, face à la caste bureaucratique et l’État guichet, la tronçonneuse s’impose ! ■ ALEXANDRE DEVECCHIO