
Fondateur du Puy du Fou et ancien ministre, Philippe de Villiers intervient tous les vendredis soirs à 19h sur CNews.
Cette tribune est parue dans le JDNEWS d’hier 19 mars. Nous n’avons vraiment rien à y ajouter sauf pour saluer une fois de plus la lucidité, le patriotisme des sommets et somme toute le talent ou plutôt le grand art de Philippe de Villiers. Il n’ignore pas de quel côté pourrait se trouver le saut de a France. Il ne cesse de reprendre, répéter, louer l’histoire de ses rois et de son peuple.
CHRONIQUE. Insécurité, immigration clandestine, déficit budgétaire… Philippe de Villiers décrypte la déliquescence de la France et pointe les responsabilités de la macronie qui, selon lui, « abîme » la société aussi bien que la nation.
La main en visière, notre Premier ministre s’identifie à la « Statue » de Baudelaire : « Je hais le mouvement qui déplace les lignes. » Rien ne bouge. On s’enfonce. La mer est calme. Bayrou est de bonne humeur. Il prend son temps. On pense au président Mac Mahon qui, contemplant les inondations dans les rues de Toulouse, laissa échapper un mot pour l’Histoire : « Que d’eau ! Que d’eau ! » Et le préfet qui l’accompagne de renchérir : « Et encore, Monsieur le Président, vous n’en voyez que le dessus ! » On dirait du Darmanin sur les supporters anglais ! Aujourd’hui, on pourrait décliner : « Que d’eau tiède ! Que d’eau tiède ! »
Comme un blessé au bord de la route qui perd son sang, la France a perdu la maîtrise de son destin. Nous glissons le long de trois spirales mortifères : d’abord celle de notre démographie. S’il est vrai que l’enfant est la ligne de flottaison d’une société, alors nous sommes sous la ligne de flottaison. Notre vieux pays a délégué aux populations immigrées la fabrication d’enfants. Le taux de fécondité différentiel s’accroît dangereusement. Notre avenir appartient à d’autres.
La deuxième spirale, c’est celle de nos finances publiques. Le déficit budgétaire est une béance. Les prélèvements nous plombent, la dette flambe. Et nous avons un ministre de l’Économie qui enfile des perles : « Les entreprises devront accepter d’être moins rentables ! » Inénarrable !
Enfin, la spirale de la désocialisation. Nous vivons sous le signe de la déliaison. Notre École s’affaisse ; on vient d’apprendre que le recrutement des enseignants connaît cette année une chute vertigineuse. La nouvelle ministre, Élisabeth Borne, a rejeté ce qu’elle a appelé une « École passéiste et conservatrice ». Elle prépare l’avènement du Cancre universel.
La nation abîmée
Quant à l’insécurité, elle galope, la peur gagne jusqu’aux infirmiers, pharmaciens, médecins qui se sont mis en grève cette semaine, symboliquement, pour protester contre les agressions. Il n’y a plus de mœurs, alors on fait des lois. Il n’y a plus de voisinages, alors on fabrique des « solitaires-solidaires », de moins en moins solidaires, de plus en plus solitaires. On fait du social avec du mental. Il n’y a plus de mystique commune.
Je suis hanté par la complainte d’Agrippa d’Aubigné ; il a si bien décrit, en son temps, les affres de la guerre civile et peint la France sous les traits d’une mère affligée, qui s’adresse à ses fils : « Vous avez, félons, ensanglanté le sein qui vous nourrit et qui vous a portés. Or, vivez de venin, sanglante géniture, je n’ai plus que du sang pour votre nourriture. »
La macronie, mâtinée de bayrourie, abîme la France. Elle abîme l’État. La parole de la puissance publique n’est plus que vanité : les « obligations de quitter le territoire » n’ont plus d’obligation que le nom. Comment obéir encore à un État verbeux, aux décisions inopérantes ? Comment garder l’estime pour une justice régalienne qui renonce à la sanction pour le refus d’obtempérer et qui renverse le « monopole de la violence légitime » détenu par les forces de l’ordre ?
La macronie abîme la nation. On est prêt à envoyer les enfants de France faire la guerre pour la nation ukrainienne. Mais la nation française est délaissée. La souveraineté s’en va par morceaux, elle glisse vers l’Europe de la gouverneur von der Leyen. Le Mercosur a été signé sans nous. L’identité française se trouble, on nous annonce un débat sur ce qu’elle signifie aujourd’hui. Nous ne savons plus qui nous sommes… On nous parle de la « menace russe » pour ne pas parler de la menace islamiste.
Enfin, la macronie abîme la société, elle déchire le tissu social. L’écologie carcérale et l’hubris sociétale nous imposent l’apartheid dans les villes et la fin du serment d’Hippocrate, avec une double loi à venir, l’une qui soigne, l’autre qui tue. Une société où on ne débat plus que de l’âge de la retraite et du suicide assisté tend vers la fin. À Matignon, on prend des airs printaniers mais, comme on dit chez moi, « ça sent le sapin ». ■ PHILIPPE DE VILLIERS
Il n à agit toujour qu en bon républicain
Pouvez-vous citer une seule personnalité ayant une certaine audience qui n’agirait pas en républicain ?
D’autre part, Philippe de Villiers n’agit plus à proprement parler dans le domaine politique politicien. Votre reproche tombe à plat.
Il se consacre au domaine culturel et là en réalité, il ne cesse de faire le procès de la république de la révolution de la terreur, des horreurs de la Vendée, et il ne cesse de raconter et de vanter le passé monarchique du pays ! Est-ce que seulement vous écoutez ses émissions de télévision, on dirait que non.
Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ? Quelque chose qui ferait qu’il serait réduit au silence, et qu’on entendrait plus du tout. Voilà tout ce qu’aurait fait gagner votre récrimination décalée des réalités.
Ah qu’en termes galants ces choses là sont mises .. dirait Molière qui a connu le wokisme dès son temps …ph. de Villiers nous parle avec la voix d’une France qui était la mienne et qui a disparu noyée dans une Europe sans âme.
Tout simplement terrible de Vérité ce qu’énonce PdV !
D’autant qu’il m’en souvienne, Philippe de Viliers a participé au Camp MRDS 1969 (ou 70) ; et selon certains bruits, j’ai même été son « conférencier-animateur ».
C’est dire que son républicanisme n’est pas très avéré. Cela étant, imaginez-vous qu’un brillant Homme d’État comme lui pourrait faire une aussi brillante carrière s’il se disait monarchiste?