
« Cet amour de toutes les religions et cette conviction qu’elles peuvent vivre ensemble… c’est ça, l’universel. » E. Macron
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COMMENTAIRE JSF – Cette chronique de Paulin Césari (Le Figaro magazine, 17 avril) définit en trois brefs paragraphes le nihilisme et la vacuité d’Emmanuel Macron, qui sont aussi, selon notre auteur, « des marqueurs de l’esprit du temps« . L’article s’inscrit dans une rubrique souvent dissidente et savoureuse, que Paulin Césari tient chaque semaine, sous l’intitulé LA MINUTE PHILO. Il s’en prend encore, dans ces quelques lignes, à un certain universalisme ou prétendu tel, dont Pierre Manent fait lui aussi le procès. « Il n’y a pas d’accès direct à l’universel« , a-t-il rappelé dans un article récent également présent dans nos colonnes.
LA MINUTE PHILO – De passage en Égypte, le président a souhaité nous éclairer : « Cet amour de toutes les religions et cette conviction qu’elles peuvent vivre ensemble… c’est ça, l’universel. » Une telle illumination mérite le détour.
Tel un nouveau phare d’Alexandrie, Emmanuel Macron de passage en Égypte a souhaité nous éclairer : « Cet amour de toutes les religions et cette conviction qu’elles peuvent vivre ensemble… c’est ça, l’universel… » Une telle illumination mérite le détour. D’abord parce qu’elle est fausse. Empiriquement fausse, l’Histoire ayant démenti sans relâche cette incantation irénique. Ensuite et surtout parce qu’elle est logiquement erronée. En effet, toute religion prétend à la vérité.
Or, la vérité est une et à cette condition seulement peut être universelle. Conséquence : si les religions diffèrent, alors la vérité de l’une ne peut être que l’erreur de l’autre. Les aimer toutes reviendrait donc à aimer tout autant la vérité que l’erreur, la lumière autant que les ténèbres. Proposition insensée, on en conviendra. Et ceci d’autant, qu’à la prendre au pied de la lettre, la déclaration du président dit le contraire exact de ce qu’elle prétend énoncer, décrire et instaurer. Faut-il rappeler avec Molière que « c’est n’estimer personne que d’estimer tout le monde » ? Que c’est n’aimer personne que d’aimer tout le monde ?
Et que donc, c’est n’aimer aucune religion que de prétendre les aimer toutes. On voit dès lors que le contenu prétendument universel d’un tel amour est la négation même de ce qu’il prétend désirer. Qu’il se réduit donc à rien, au vide. Aucune surprise : l’apologie de la vacuité et le goût du néant sont des marqueurs de l’esprit du temps. Ils sont les fondements cachés du nihilisme inclusif en qui et pour qui tout et rien s’équivalent. Donc s’annulent. ■ PAULIN CÉSARI
Belle démonstration !