
« La nationalité doit rimer avec loyauté et dévouement, elle n’est pas qu’un simple acte d’ampliation matérialisée par une carte plastifiée de la dimension d’une carte de crédit.«
Par Salem Benammar.
D’excellent bon sens, ce papier de Salem Benammar. (Riposte laïque, 17 avril). Pourquoi ne pas le faire connaître aux lecteurs de JSF ? Nous sommes là à l’exact inverse de la politique post nationale d’Emmanuel Macron et de l’U.E., la prétendue « Europe ». JSF

La pire des inepties juridiques est la binationalité, comme s’il pouvait y avoir une nationalité binationale ou une nationalité plurielle.
Il y a les nationaux et il y a les citoyens qui ont deux ou plusieurs nationalités.
C’est un néologisme qui doit être banni de notre vocabulaire.
Un « binational » est par définition un individu qui détient la nationalité de deux pays différents.
Quand il vit ou se rend dans le pays X comme c’est le cas de Boualem Sensal dont il est national, il ne peut pas se prévaloir de la protection consulaire du pays Y en cas de problème avec les autorités légales du pays précité et vice-versa.
Quand il doit voyager à l’étranger, il doit présenter le passeport de son pays de résidence à la sortie du territoire, de même que pour y entrer, sinon il est considéré comme un étranger.
Un Franco-Algérien, de retour en France n’est pas en mesure de présenter une pièce d’identité française, est forcément refoulé par la PAF.
Mais vivant dans un pays tiers, il doit faire le choix d’une seule et unique nationalité et bien souvent il choisit la plus attractive des deux qui n’est pas celle de son cœur qui lui a certainement permis de s’y installer sans trop de difficultés.
On imagine un individu qui a par exemple la nationalité française, qui peut lui ouvrir les portes de plus de 150 pays au monde sans visa, et la nationalité algérienne, l’une des nationalités les moins attractives au monde, vivant aux États-Unis, il va forcément se prévaloir de la première même si au fond de lui-même il ne sent pas aussi français que ne l’attestent ses papiers.
La nationalité doit rimer avec loyauté et dévouement, elle n’est pas qu’un simple acte d’ampliation matérialisée par une carte plastifiée de la dimension d’une carte de crédit.
Au nom du droit du sol la France a fait des individus qui crachent sur ses valeurs, son drapeau et sifflent son hymne national des citoyens de plein droit.
Elle a fait de ses ennemis des Français à part entière.
Quand un footballeur dit binational fait le choix de défendre les couleurs nationales de son pays d’origine, il devrait cesser d’être français. S’il se sentait français il n’aurait pas opté pour un autre pays. Ce n’est pas un changement de nationalité sportive, c’est un rejet de la France.
C’est la France qui est à blâmer et non pas ce footballeur.
Elle doit être la première à être jalouse de sa nationalité et créer les garde-fous juridiques pour empêcher tout galvaudage de sa nationalité. Une nationalité n’est pas un ticket d’entrée au cinéma.
C’est pourquoi il est important d’en finir avec le code de nationalité actuelle et renforcer les procédures de naturalisation.
Il est aberrant qu’un enfant né en France de parents étrangers et pas obligatoirement en situation régulière se voit attribuer la nationalité française à 13 ans comme tous ces terroristes qu’on dit Français sans l’avoir jamais été.
La France devrait suivre l’exemple du Japon et de neuf autres pays dans le monde qui ne laissent pas à leurs citoyens la faculté d’avoir plus d’une nationalité.
Un Japonais est un Japonais et s’il opté pour une autre nationalité il perd automatiquement sa nationalité japonaise, et un Marocain ne peut être Japonais s’il ne renonce pas à la nationalité marocaine. ■ SALEM BENAMMAR