Pourquoi nous, qui prolongeons l’Action française parmi d’autres, à notre place, avec cependant quelque expérience, quelque audience, et quelque connaissance du fond de la pensée et du combat d’Action française, sommes-nous plus que réticents à donner des consignes de vote ? Pourquoi renonçons-nous volontiers à l’illusion d’être – par ce moyen – plus présents à la vie politique, d’y participer davantage ?
Primo parce que si l’Action française peut encore compter dans la vie publique française, c’est sans aucun doute sur le plan électoral, ou, ce qui revient au même, numérique, qu’elle a le moins de chances d’y réussir. Boutang – qui a parfois fait savoir à qui,irait son vote personnel – rappelait qu’en la matière nous sommes à peu de choses près « un néant de force ». Autre chose est la force attractive toujours présente, fût-elle inavouée, de notre école de pensée et des capacités militantes qui peuvent en découler. Là se situe, à l’évidence, notre vocation et nos moyens de prospérer. Mieux vaut cette force qui crée l’unité que les pièges immédiatement diviseurs – y compris sous l’angle interne – du débat électoral.
Secundo, parce que nos amis, nos lecteurs, nos militants, sont justement pleinement intéressés par les débats en cours et qu’ils y prennent part sans grand besoin qu’on les y invite, même s’il en voient les faiblesses, et plus encore l’indignité, comme d’ailleurs tous les Français. Ils voteront, ils ont même déjà pour la plupart fixé leur choix, fût-ce sans beaucoup d’illusion sur l’efficacité de leur vote, sur son caractère décisif – c’est à dire pérenne et profond – pour l’avenir français. En tant que royalistes et / ou d’Action française , leur horizon est autre. Que vaudraient, en ce sens, les consignes de vote – sans-doute inopérantes et diversement appréciées ou critiquées – que nous pourrions donner ?
Les critères de jugement – à supposer sincères les programmes et les discours des candidats, ce qui n’a rien d’acquis – sont pluriels ; ils ne peuvent se réduire à l’unité. Rien ne servirait par exemple de recouvrer notre liberté vis à vis de l’Europe, ou de quelque autre puissance, si la subversion migratoire, idéologique, ou révolutionnaire se perpétuait, voire s’aggravait. Où si le délitement de l’Etat se poursuivait ?
Ainsi, malgré l’empathie qu’il suscite, par son talent de tribun authentique, son extraordinaire capacité d’entraînement, et, parfois, cette sorte de patriotisme populaire qui l’habite et vient, pour le bien comme pour le mal, de sa culture historique, ses positions immigrationnistes encore réitérées hier à Marseille, l’idéologie révolutionnaire à la quelle il reste viscéralement fidèle autant qu’à son imagerie ou son folklore, excluent évidemment Jean-Luc Mélenchon des possibles. Du moins, dans le cadre de recommandations de vote que nous pourrions donner ! Il y a différentes façons de détruire un pays, de lui dérober sa liberté, son identité. S’en garantir suppose en effet la restauration d’une souveraineté nationale authentique et complète, ce qui nous ramène à notre raison d’être. Et, nous propulse déjà au delà la la présidentielle.
Alors, non, décidément, votez selon votre bon-sens, votre conscience, votre appréciation du bien de notre patrie, Lafautearousseau ne donnera pas – n’a d’ailleurs jamais donné – de consigne de vote. Et maintenez votre engagement plus essentiel pour ce que Pierre Boutang nommait le Principe et le Prince. •
Lafautearousseau
Oui et pas comme l’AF2000 qui appelle a voter au 1 er tour pour : Asselineau ou D A,ou Le Pen ou Mélanchon
toujours aussi tarés !
Quand on est un citoyen digne de ce nom on n’attend pas des consignes de vote !!!
c’est tous les jours que l’on suit son pays et que l’on pleure hélas quand de doux dingues parlent pour ne rien dire !
Je pense que nous pouvons en tout cas nous entendre sur qui il est exclu de voter (si l’on vote ; après tout on peut aussi ne pas voter ou même n’être pas inscrit sur les listes électorales).
Éliminons donc les deux trotskystes, Hamon, Cheminade (bizarre), Lassalle (grotesque) et (hélas !) Mélanchon (pour les raisons énoncées dans le billet de la rédaction) et évidemment Macron. Reste un panel pour tous les goûts.
Cela étant et compte tenu des tendances constatées à 15 jours du Premier tour, il ne faudrait pas que la France ait à choisir entre Macron et Mélanchon…
Quoique… Après tout ce serait rigolo…
Oui et je crois que LFAR a raison : les consignes de vote sont diviseuses et malvenues ! La preuve !
Je serais moins d’accord s’il s’agissait d’un référendum…
A titre personnel, on peut avoir envie de voter Mélenchon, pour les raisons que l’article de LFAR indique aussi. Mais le classer parmi les candidats pour lesquels l’A.F. appelle à voter ! Quelle idée !
Et quelle naïveté de croire que ce faisant on participe à la vie politique – ou pire : politicienne.
comment un royaliste peut il etre tentépar Melanchon :
marxiste
immigrationniste
hausse impots
tout ça parcequ’il se dit anti europe ! l’argument est faible
Laissons,pour un instant,les rares sycophantes circuler dans la littérature-même la mieux intentionnée-.D’autant que les républicains ont déjà bouffé toutes nos figues,et préférent processionner vers le Grand Orient, volontairement oublieux de la France,des Français et de leur religion ancestrale ! Le »remplacement » de tout çà leur paraît nécessairement impératif et urgent.
Et puis,on ne sait pas encore ce que vont donner les figuiers à partir de juin.Quant à l’Orient-Grand,Moyen ou Proche,nous savons bien qu’il ne nous cause que des soucis.
D’ici là,il y a la « présidentielle ».Mais il paraît à certains,à la fois de bon ton et plus tactique, de ne pas se prononcer sur le choix à faire.Et pourtant il est facile,à moins de décider courageusement de ne pas s’exposer, en n’allant pas aux urnes.A la vérité,nous avons connu des Maurras,des Bainville,des Daudet plus courageux et directifs.
Un fils d’étranger,comme Gambetta mais député,clamait haut et fort qu’il allait voter en Assemblée Nationale pour le plus bête;Il avait donc déjà compris ce qu’est la démocratie et,tôt venue, la démagogie !
Avons-nous oublié la parabole de la mise sous le boisseau ?
Les royalistes voteront. Du moins la plupart. Ils ne voteront pas pour des candidats européistes – européistes ne voulant pas dire européens – ni pour des candidats immigrationnistes, multiculturalistes, diversitaires, ou révolutionnaires sur le plan sociétal.
Pour le reste, entre nous, le vote n’est pas affaire de « discipline ». Si je me souviens bien, lors de la présidentielle de 1920, Maurras était favorable à Deschanel, Daudet à Clémenceau. Ils ne se sont ni désunis ni disputés pour autant. Soyons assez sages de faire de même, l’essentiel, pour nous, étant ailleurs.
« Maurras était favorable à Deschanel, Daudet à Clémenceau. » C’est exact, mais il s’agissait d’une élection au suffrage ultra-restreint, et concernant un poste sans pouvoir. Comparaison n’est pas toujours raison.
Vous avez bien-sûr raison, il n’y a aucune commune mesure – ni par le mode d’élection, ni par l’étendue des pouvoirs – entre un président de la III et de la Ve République. En effet, comparaison n’est jamais raison.