Emmanuel Macron et Mehdi Belmadjoub (à sa gauche) à Marseille
Qui a oublié l’effarante déclaration d’Éric Besson – ministre d’ouverture « de gauche » nommé avec six ou sept autres compères de la même gauche par un Sarkozy fraîchement élu – à propos du peuple français ? Voici : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »
Déclaration effarante, et scandaleuse, certes, mais, plus que tout peut-être, grotesque. Pour paraphraser Fouché, auteur du fameux « pire qu’un crime, c’est une faute », on aurait pu dire « plus qu’une provocation c’est une niaiserie » … Nous n’avions d’ailleurs pas manqué, sitôt prononcés, le 16 février 2010, de relever le crétinisme intrinsèque de ce propos insane.
Voilà qu’à Marseille, lors de sa grande réunion publique du samedi 1er avril, à Marseille, Macron a mis ses pas, en quelque sorte, dans ceux d’Éric Besson ; et a tenu à s’inscrire dans cette « grande » (!) tradition de la provocation, sorte de Jeux Olympiques de la stupidité.
Non seulement parce qu’il a cru devoir « faire peuple », faire « couleur locale » en lançant un grotesque et loufoque « On craint dégun !», se couvrant de ridicule. Mais surtout parce que, confondant, comme à son habitude, vocifération et éloquence (il ne se rend pas compte qu’il est burlesque, à se presque casser la voix, comme cela, à chaque fois ?) Macron a terminé son discours en signalant l’origine des citoyens présents dans la salle : Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens.., comme une grande célébration du « vivre-ensemble ». Du moins pour les étrangers ou « Français de plastique », car, des Français de souche, c’est-à-dire de nous, il n’a pas été question. Comme Eric Besson, monsieur Macron semble n’avoir que mépris pour « ces gens-là », dont il fait pourtant partie, comme lui ! Mais voilà, quand on préfère les étrangers aux habitants du pays, quand on pratique un tranquille « racisme inversé », on ne voit, dans une ville provençale du pays de France, que des « Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens… »;
Ce rendez-vous marseillais du candidat d’En Marche ! n’a d’ailleurs pas été un grand succès : comme à celui de la Réunion, beaucoup de personnes ont quitté le meeting bien avant son terme : « C’est très ennuyeux « , disait l’un ; « Je voudrais une vision pour le pays, quand même » , disait un autre ; un autre encore : « Il ne va pas assez au fond des choses, il est trop superficiel »; les journalistes présents pour couvrir l’évènement, et qui ont organisé – surpris par cette désertion massive – un micro-trottoir pour ces déçus du macronisme réel, ont aussi entendu, et rapporté, des « il reste dans la banalité », « sans idées concrètes », « c’est du vide, c’est du vent, il ne joue que sur les émotions », « il se met en valeur à travers un autre parti, c’est vraiment dommage. Ils n’ont que le mot FN à la bouche en fait »…
Mais surtout, le candidat affirme avoir réuni 6 000 personnes, alors que la salle – d’une capacité de 7 000 places – avait été coupée en deux par un rideau noir… Noir ? Espérons que c’est un présage, car, nous ne nous en cachons pas, si nous ne donnons pas de consigne de vote, nous prenons résolument parti contre Macron, comme, à l’époque de la primaire à droite, nous avions pris parti contre Juppé…
Macron, paraît-il, commence à baisser dans les sondages, et si cela devait continuer, nous dirions – comme Houellebecq parlant de la République – que nous n’aurions rien à regretter. •
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Merci mille fois .
Malheureusement la poudre aux yeux les slogans la facilité touchent même ceux qui réfléchissent et qu’on manipule en dissimulant la réalité d’une situation mondiale critique qui nécéssite un pro de la politique avec un caractère fort . Nous n’avons pas le choix et il n’y a pas de place pour l’aventure. Ce n’est pas l’abbé Pierre ou Robin des Bois qu’il nous faut mais un homme d’expérience avec une vision solide.