« C’est un cador, il va le fumer ! » Scène de genre à Lille
Un billet de Patrice de Plunkett
Il y a un certain temps que nous ne sommes plus toujours – ni même souvent – d’accord avec Patrice de Plunkett. Mais cela arrive, notamment ici, où il est démontré que les mœurs du macroncosme ne sont, de loin, pas plus angéliques que celles des concurrents. Où le télé-évangéliste se change en tueur. Mœurs électorales ? Sans-doute. Comme en d’autres domaines de l’activité humaine ? Peut-être un peu plus. Et assez vilainement. LFAR
François Lamy, ex-ministre de la Ville (2012-2014), a fait le mauvais choix en janvier : il a soutenu Benoît Hamon. Il se présente sous étiquette PS aux législatives de juin à Lille. Il a fait loyalement campagne pour Emmanuel Macron la semaine dernière, afin de « faire barrage au FN »… Mais voilà que dimanche matin, alors qu’il allait distribuer des tracts Macron sur un marché lillois, il ouvre le JDD et lit qu’En marche va présenter un candidat contre lui avec des intentions féroces :
On sait que « fumer » veut dire tuer par balles… Assez dépité, Lamy tweete son désarroi (sous hashtag #ça donne envie) :
« Se lever un dimanche pour distribuer un tract appelant à voter Emmanuel Macron pour battre Marine Le Pen et lire ça dans le JDD ! » Mais comment un hamoniste pourrait-il résister à la nouvelle famiglia macroniste qui s’empare des grandes villes ?
Selon La Voix du Nord (13/02), l’ex-socialiste Christophe Itier – qui a rejoint Macron dès mai 2016 – est « l’homme qui veut faire de la métropole lilloise une Macronie ». Comme le clamait M. Macron hier à La Villette, En marche est une rupture radicale. Une rupture avec quoi ? S’il s’agit de fumer les concurrents, ça s’est toujours fait. •