L’Ecole est à l’image de la société française : après plus d’un siècle d’idéologie républicaine, elle ressemble, comme toutes les autres composantes du corps social, à ce que Pierre Debray avait un jour appelé La cathédrale effondrée.
Il ne s’agit donc pas de la réformer mais de la reprendre (1). Boutang nous a ouvert la voie avec son Reprendre le Pouvoir. Mais ce n’est bien sûr plus seulement le Pouvoir qu’il faut maintenant re-définir et re-inventer, afin qu’il débouche sur « un ordre légitime et profond ».
C’est tout l’ensemble de la société, subvertie depuis plus d’un siècle, qu’il faut rebâtir sur des bases saines et non plus idéologiques. Et qu’il faut libérer des théories fumeuses. Au premier plan, bien sûr, l’Ecole, que ces théories fumeuses ont amené au désastre que chacun constate….
La première des pistes qu’il faudra suivre -non pas l’unique, mais certainement l’une des principales…- sera d’en finir avec l’absurde et imbécile dévalorisation du travail manuel. Et son corollaire : la non moins absurde et non moins imbécile imbécile promotion systématique des études théoriques longues.
Pour illustrer cela, nous avons choisi de diffuser le témoignage de Ronan, futur boulanger, 21 ans. Il a répondu aux questions d’Isabelle O’Neill (2). Le titre de son intervention annonce la couleur : L’apprentissage en alternance. « Enfin du concret ». En voici un extrait :
« J’ai toujours beaucoup aimé l’école, les copains, la vie de lycée… C’est pour ça qu’après mon bac, je me suis inscrit en gestion à Poitiers. L’idée, c’était d’élargir mes connaissances avant de réaliser mon rêve d’enfant et de devenir boulanger. Mais j’ai arrêté mon DUT en milieu de deuxième année: à moins d’être ultramotivé, la gestion, cela ne donne pas toujours envie de se lever le matin ! A côté de ma soeur, qui s’éclatait en CAP Tapissier, j’avais l’impression d’être encore plus infantilisé qu’au lycée. C’était tout juste si les profs ne mettaient pas des petites croix quand les exercices n’étaient pas faits…..
Je suis donc revenu à mon idée première : la boulangerie. Là, au moins , c’est concret. Et avec le principe de l’apprentissage, on est directement aux prises avec la vraie vie. Aux compagnons du devoir (www.compagnons-du-devoir.com), où je prépare mon CAP, nous alternons six semaines en entreprise et deux semaines de cours. Finie la rigolade !
C’est moi qui ai trouvé la boulangerie dans laquelle je travaille depuis le mois de juillet, à Paris. C’est un des bénéfices de l’apprentissage : non seulement on se forme à un métier, mais on apprend à se débrouiller seul. Et on gagne sa vie surtout ! Je suis super fier de ne plus vivre aux crochets de mes parents… et d’avoir une télévision plus grosse que la leur !
Mais je ne l’ai pas volée : je travaille comme un fou -on produit mille baguettes par jour – dans des conditions pas toujours faciles….. »
Tout est dit : il y a plus de bon sens et de vraie sagesse chez Ronan que chez tous les idéologues de tous nos IUFM mis bout à bout ! Encore sont-ils très grassement payés, pour amener des milliers de jeunes, chaque année à l’échec.
Les lycées et collèges, et en conséquence mécanique les Facultés sont pleins de jeunes qui en sont pas réellement demandeurs. Ils n’ont ni l’envie véritable ni les moyens de suivre des études longues. Et pourtant ils y sont parce que le système le veut. On lira avec profit l’article de Chantal Delsol, Mensonges, mensonges, que nous publions demain.
L’une des solutions pour reprendre l’Ecole – encore une fois pas la seule, mais certainement l’une des principales… – sera de vider ces Lycées, Collèges et Facultés de tous ces jeunes qui y sont parqués à grands frais, direction l’échec assuré et l’ANPE.
Ronan, lui s’en est sorti : il s’est libéré par le bon sens. Un jour, ce sera tous les jeunes français qu’il faudra libérer de l’idéologie et des mensonges, et la France avec eux…..
(1) : Voir les deux notes « Simple report ou reculade sur le fond ? Les vrais problèmes que pose l’affaire de la « Réforme Darcos » : « reprendre » l’école, et ne pas craindre d’aller à la castagne… », dans la Catégorie « Education ».
(2) : Le Pélerin, 1° janvier 2009, numéro 6579, pages 44/45.
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”