A la suite de sa participation au colloque « Refonder le Bien Commun » organisé par le Cercle de Flore, le 13 mai, le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d’intérêt. LFAR
« Il y a quelques jours avait lieu à Paris un colloque sur le bien commun en politique. Je ne reviendrai pas sur sa définition qui fait de lui le bien du tout qu’est la société tout en contribuant au bien des parties, un peu comme le soleil qui donne sur un paysage un éclairage particulier en plus de réchauffer les personnes qui en font partie. Je souhaiterai en fait faire une digression sur l’un de ses piliers, la liberté ou plus concrètement son exercice.
De mon point de vue, la liberté ce n’est pas penser et faire ce que l’on veut. C’est un peu plus subtil que cette vision très individualiste. Je pense que la liberté consiste tout d’abord à voir le bien, ce que toute chose désire et qui la perfectionne. Ensuite une fois que ce bien a été vu, il faut le choisir, ce qui n’est pas chose aisée car nous sommes souvent mus par nos passions et nos travers qui nous entraînent de l’autre coté. Enfin une fois choisi, il faut le réaliser et ne pas s’arrêter en chemin.
Ces deux définitions étant posées, celle de la fin que recherche la société et celle de sa condition importante, il s’agit maintenant de réaliser ce bien. Certes nous vivons dans un monde imparfait, mais lors d’un entretien donné il y a quelques années avant la sortie de mon livre « Un Prince Français » j’exprimais le fait qu’il fallait laisser respirer les français. Force est de constater, quasiment une décennie après, qu’il est de plus en plus difficile dans l’espace public et privé de notre pays d’exercer cette liberté en vue du bien commun : liberté de disposer de ses biens, liberté d’entreprendre, liberté d’exprimer ses idées, liberté de choisir une bonne éducation pour ses enfants, liberté de défendre la vie, liberté de vivre sa foi. Tout ce qui, en fait, permet une certaine indépendance aux personnes qui composent la société et qui contribue à leur bien et à celui de la société.
A cela s’ajoute une tendance à ne plus débattre sur le fond mais à systématiquement attaquer la personne, son physique, son entourage et je ne sais quoi d’autre. Bien que parfois cela n’apparaisse pas de façon aussi marquée, j’ai quand même l’impression que c’est en train de passer dans les mœurs. Malheureusement, le vingtième siècle l’a montré plusieurs fois, le totalitarisme n’est jamais très loin. » •
Magnifique présence du prince Jean à ce colloque intelligent, relativement déserté par les classes d’âges intermédiaires, mais plein de jeunes-gens nombreux et déterminés; un colloque superbement conclu par Jacques Trémolet de Villers, avant un banquet enthousiaste auquel le Prince a participé.
Dès qu’il se présente, le sentiment monarchique se refait ou se fait. Où est l’Espagnol intrus, cantonné aux commémorations et aux archaïsmes ? Dédié aux royalistes grincheux qui pleurent sur le prétendu silence du Prince.